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Israël : Gantz échoue à former un gouvernement, nouvelles législatives en vue

Le pays s'enfonce dans l'impasse politique après l'annonce par Benny Gantz de son incapacité à former un gouvernement. Ce 21 novembre, le président a chargé le Parlement de trouver un candidat afin d'éviter un nouveau scrutin.

La situation politique en Israël ne serait-elle devenue qu’un éternel recommencement ? C’est en tout cas ce que laisse entrevoir l’annonce par Benny Gantz, leader du parti Bleu-blanc, le 20 novembre, de son incapacité à former un gouvernement après les élections législatives du 17 septembre. «J’ai soulevé chaque pierre pour tenter de former un gouvernement d’union nationale», a souligné l’ancien chef d’état-major de l’armée israélienne lors d’une conférence de presse à Tel-Aviv, ajoutant avoir annoncé au président, Reuven Rivlin, être «incapable de former un gouvernement».

«Je me suis heurté à un mur composé des perdants [des élections] qui ont tout fait pour empêcher les citoyens israéliens de bénéficier d’un gouvernement sous ma direction», a-t-il fait valoir, insistant sur le rôle joué par Benjamin Netanyahou qui, selon Benny Gantz, a «privilégié ses intérêts personnels […] et doit se rappeler que nous sommes encore en démocratie et que la majorité du peuple a voté pour une politique différente de la sienne». «Le peuple ne peut pas être otage d’une minorité extrémiste», a-t-il encore appuyé.

Une instabilité qui s’installe durablement

Suite au scrutin de septembre, lors duquel le Likoud et Bleu-blanc étaient arrivés dans un mouchoir de poche (32 députés à 33), le président avait offert au Premier ministre sortant, recordman de longévité à la tête de l’Etat hébreu (13 ans) devant l’historique David Ben Gourion, la charge de former un gouvernement. Mais le 21 octobre, Benjamin Netanyahou avait jeté l’éponge et laissé la voie libre à son rival. Moins d'une semaine plus tard, le 27 octobre, les deux leaders s’étaient entretenus sans toutefois parvenir à une sortie de crise.

Bleu-blanc a, à de multiples reprises, refusé les mains tendues par le dirigeant du Likoud. «Le parti […] n’acceptera pas de siéger dans un gouvernement dont le chef est sous le coup d’une grave accusation», avait précisé Benny Gantz, le 25 septembre, après l’annonce officiel des résultats par la commission électorale. En effet, Benjamin Netanyahou est empêtré dans plusieurs affaires de corruption qui pourraient bien le mener derrière les barreaux si toutefois il ne parvient pas à se maintenir à la tête de l’Etat hébreu.

Reste à savoir s’il sera, oui ou non, inculpé dans ces différentes affaires. La décision revient au procureur général, Avichaï Mandelbit, qui rendra son verdict début décembre, et vers qui tous les regards sont désormais tournés. Benjamin Netanyahou est notamment accusé de «corruption», de malversation ou encore d'«abus de confiance».

Reuven Rivlin va désormais offrir au Parlement, la Knesset, trois semaines de délai afin de permettre à celui-ci de lui proposer les noms d’élus susceptibles de réussir là où les leaders des deux formations majoritaires ont échoué. La charge consistant à réunir les 61 députés nécessaires à la formation d’une coalition gouvernementale reviendra au président de la Knesset, Yuli-Yoel Edelstein, qui aura alors jusqu’au 11 décembre pour présenter le nom d’un potentiel Premier ministre.

Le président israélien souhaite de son côté éviter la tenue d’un nouveau scrutin, après ceux d’avril et de septembre, qui n’avaient pas permis de départager clairement les deux partis. Si aucune des deux formations ne parvient à former une coalition, le Parlement sera alors dissous et les Israéliens devront retourner aux urnes pour la troisième fois en moins d’un an. Une situation inédite dans la courte histoire institutionnelle israélienne.

Alexis Le Meur

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