De la Syrie... à l'Irak : les soldats américains vont-ils vraiment rentrer «à la maison» ?
Donald Trump avait annoncé que les soldats américains revenaient «à la maison». Toutefois, il semblerait que les troupes désengagées du territoire syrien soient destinées à l'Irak : derrière le discours, un simple tour de passe-passe ?
Selon les informations de l'Agence France presse ce 21 octobre, une partie des troupes américaines déployées en Syrie seraient actuellement réaffectées en Irak. L'AFP, évoquant des «témoins» sur place, explique que «des troupes américaines en provenance de Syrie ont traversé [le 21 octobre] la frontière avec le Kurdistan irakien voisin». En l'espèce, selon cette même source, des véhicules militaires américains avec des soldats à bord sont passés sur le pont du poste-frontière de Fichkhabour, aux confins des territoires irakien, syrien et turc.
Pourtant, le président américain, Donald Trump, avait annoncé sur Twitter le 9 octobre que les soldats américains allaient rentrer progressivement «à la maison» : «Les Etats-Unis ont dépensé huit mille milliards de dollars pour se battre et apaiser le Moyen-Orient. Des milliers d'excellents soldats sont morts ou ont été gravement blessés. Des millions de personnes sont mortes de l'autre côté. Aller au Moyen-Orient a été la pire décision jamais prise dans l'histoire de notre pays ! Nous sommes partis en guerre sous de faux prétextes : les armes de destructions massives. Cela a été démontré depuis : il n'y en avait pas. A présent, nous ramenons lentement et précautionneusement nos grands soldats et notre grande armée à la maison. Notre objet, c'est le grand projet ! La grandeur des Etats-Unis n'a jamais été aussi importante !»
....IN THE HISTORY OF OUR COUNTRY! We went to war under a false & now disproven premise, WEAPONS OF MASS DESTRUCTION. There were NONE! Now we are slowly & carefully bringing our great soldiers & military home. Our focus is on the BIG PICTURE! THE USA IS GREATER THAN EVER BEFORE!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) October 9, 2019
Le retrait de quelque 1 000 militaires, officiellement annoncé par Washington le 13 octobre, et qui avait en partie ouvert la voie à l'offensive de la Turquie contre les Unités kurdes de protection du peuple (YPG), pourrait donc être assorti d'une condition surprise, bien moins populaire que l'annonce faite par le président américain : ces militaires ne seraient pas en route pour revenir au pays, mais réassignés à un nouveau terrain voisin.
Selon les informations du Washington Post, le ministre américain de la Défense, Mark Esper, a fait savoir que tous les militaires qui quittaient actuellement la Syrie allaient être déployés dans l'ouest de l'Irak pour lutter contre Daesh, avec des incursions sur le territoire syrien en cas de besoin, selon un plan qui ne serait pas encore totalement établi.
Selon l'AFP, les Américains se sont récemment retirés de trois bases en Syrie, dont celle de la ville clé de Minbej et d'une autre située aussi près de Kobané, près de la frontière turque, ainsi que de Sarrine dans la même zone.
Les Etats-Unis ont actuellement 5 200 militaires déployés en Irak dans le cadre de la coalition internationale anti-djihadiste emmenée par Washington. Leur présence sur plusieurs bases dans le pays fait débat en Irak alors que de nombreuses forces politiques et armées chiites pro-Iran réclament régulièrement leur expulsion.