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Hong Kong : un journaliste du service public touché par un projectile en flammes (VIDEO)

Dans le contexte des troubles récurrents qui secouent la mégapole chinoise semi-autonome, un journaliste de Radio Television Hong Kong (RTHK) a vu ses vêtements prendre feu à cause d'un dispositif incandescent.

Si le récent épisode d'un manifestant hongkongais blessé par le tir à balle réelle d'un policier, qui aurait réagi à une attaque, a été relayé massivement par la presse internationale, la couverture médiatique d'un journaliste du service public hongkongais touché par un dispositif en flammes s'est avérée plus discrète.

Comme le rapporte l'agence de presse basée à Londres Reuters, le 7 octobre, un journaliste de la société hongkongaise d'audiovisuel public – Radio Television Hong Kong (RTHK) – est en convalescence à l'hôpital après avoir été touché par un dispositif en flammes jeté par un manifestant, lors d'un rassemblement de la veille.

Comme en témoigne une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, qui correspond à l'incident rapporté par Reuters, l'homme a été touché au cou par le projectile artisanal, avant de se dégager des flammes qui se propageaient sur son casque et sa protection de pluie en plastique.

Le journaliste a été brûlé «sur une petite partie de son visage», a déclaré une porte-parole de RTHK. «Maintenant, il va bien», a-t-elle ajouté, refusant de donner le nom du reporter, mais confirmant qu'il venait de Hong Kong.

L'Occident, soutien inconditionnel des manifestants ?

Les troubles répétés qui rythment le quotidien de la mégapole depuis les premières manifestations du mois de juin 2019, n'empêchent pas quantité d'observateurs occidentaux – dont des responsables politiques – de prendre parti en faveur du mouvement contestataire hongkongais.

En juillet, par exemple, le chef de la diplomatie britannique Jérémy Hunt avait exprimé le «soutien indéfectible» de son pays à «Hong Kong et à ses libertés», le jour du 22e anniversaire de la rétrocession de ce territoire à la Chine, alors que des manifestants venaient de saccager le Parlement local. Le mois suivant, les messages de soutien en provenance des Etats-Unis s'étaient multipliés au sein de la classe politique, des démocrates aux républicains.

Plus récemment, l'Union européenne a appelé le gouvernement du territoire semi-autonome chinois «à la retenue, à la désescalade, au dialogue [et au respect des] libertés fondamentales des Hongkongais, y compris [de] leur liberté de réunion». Une déclaration européenne relayée par la France. Au sein de celle-ci, 20 députés du parti présidentiel avaient d'ailleurs appelé l'exécutif hongkongais à «éviter le recours à la violence». «Nous souhaitons rappeler que toute répression aveugle n'a jamais fait avancer une société et ne fragilise que celui qui l'emploie», précisait le communiqué des parlementaires macronistes.

Un soutien occidental massif apporté aux manifestants, malgré le recours récurrent de certains d'entre eux à des méthodes d'action peu plébiscitées par les autorités dans d'autres contextes.

En effet, dès le départ marquées par des scènes de violence, les manifestations de Hong Kong se sont régulièrement transformées en affrontements entre certains protestataires et les forces de l'ordre, les premiers mobilisant parfois des équipements et techniques impressionnants (lanceurs de grenade M320 selon le média public chinois CGTN, lasersmultiples projectiles dont des briques), les seconds répliquant en usant notamment de gaz lacrymogènes et de tirs de balles en caoutchouc. Par ailleurs, des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent certains individus prenant à partie des journalistes ou encore des policiers.

Le 4 octobre, devant les caméras de plusieurs journalistes, un employé de JPMorgan se voyait rué de coups par un manifestant pour avoir appelé à l'unité de Hong Kong et de la Chine continentale. 

Visiblement moins relayées à l'international que celles émanant de membres des forces de l'ordre, des violences émises par des manifestants ont néanmoins frappé, à Hong Kong, des journalistes et de simples citoyens. 

Fabien Rives

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