Dans un communiqué publié le 6 octobre et relayé sur Twitter le lendemain, l’ambassade de Chine à Paris a fermement dénoncé une déclaration de l’Union européenne (UE) sur les violences qui ont secoué Hong Kong au cours des mobilisations antigouvernementales de ces dernières semaines : «Nous exprimons notre vif mécontentement et notre profond mépris face à l'hypocrisie de la déclaration européenne.»
L'Union européenne a publiquement glorifié les exactions des émeutiers
«L'Union européenne a publiquement glorifié les exactions des émeutiers et s'en est prise fielleusement aux mesures d'autodéfense des policiers de Hong Kong pour défendre leur vie face à leurs agresseurs. Voici qui est criminel et très dangereux», a fustigé la représentation diplomatique chinoise.
Dans une déclaration reprise par la diplomatie française, l’Union européenne (UE) avait fait part de ses vives inquiétudes après les violents heurts survenus au cours d’un défilé non-autorisé à Hong Kong, le jour de fête nationale chinoise, le 1er octobre. Elle avait alors appelé à «la retenue, la désescalade et le dialogue». «Les libertés fondamentales des Hongkongais, y compris leur liberté de réunion, doivent être respectées et la possibilité de manifester pacifiquement garantie. Ces droits doivent être exercés de façon pacifique. Aucune violence n’est acceptable et les actions des services de police doivent demeurer strictement proportionnées», avait enjoint l'UE.
Une déclaration à laquelle l’ambassade de Chine à Paris a ainsi rétorqué : «Si la police, qui est le pilier de l'ordre social et le garant de la sécurité des citoyens, venait à s'effondrer sous les coups de boutoir de ces attaques odieuses, la société hongkongaise sombrerait dans un chaos irrémédiable. Est-ce là le souhait des responsables européens ?»
L'ambassade de Chine renvoie la France aux violences lors des manifestations de Gilets jaunes
Enfin, en réponse à l’alignement de Paris sur la position exprimée par l’UE, l’ambassade chinoise a rappelé que la France avait également été secouée par de «longues périodes de manifestations violentes», une allusion à peine voilée au mouvement des Gilets jaunes.
«La police française s’est trouvée sous haute pression, tant physiquement que psychologiquement, et sous le feu roulant de critiques et d’insultes d’une frange malveillante de l’opinion», a constaté la diplomatie chinoise. Et d'ajouter : «Dans ces circonstances, nous avons fait preuve d’empathie à l’égard de la France. Nous souhaiterions qu’elle puisse se montrer aujourd’hui dans les mêmes dispositions d’esprit à notre égard.»
Ce n'est pas la première fois que l'UE prend position dans le dossier hongkongais. En août dernier, sa chef de la diplomatie, Federica Mogherini, avait ainsi déclaré : «Il est essentiel de s'engager dans un processus de dialogue large et inclusif, impliquant toutes les parties prenantes clés». Elle avait souligné que les libertés fondamentales et le «degré élevé d'autonomie de Hong Kong» étaient consacrés dans la loi et dans les accords internationaux et «[devaient] continuer à être respectés.»