De violents heurts ont éclaté ce 1er octobre à Hong Kong en ce jour de fête nationale chinoise.
Un manifestant a été blessé à la poitrine par un tir à balle réelle. «Un policier a tiré avec son arme à feu après avoir été attaqué et un manifestant a été touché à la poitrine aujourd'hui dans le quartier de Tsuen Wan», a expliqué la source sous couvert de l'anonymat. Le manifestant blessé a reçu de premiers soins sur place avant d'être évacué vers un hôpital, selon l'AFP. Le tir a été confirmé par la porte-parole de la police, Yolanda Yu, qui s’est exprimée par le biais d’une vidéo postée sur les réseaux sociaux.
La journée est marquée par de violents affrontements alors que des manifestants s'en sont pris à plusieurs reprises aux forces de l'ordre, qui ont de leur côté tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc sur des groupuscules radicaux dans au moins quatre quartiers.
«Des émeutiers vêtus de noir attaquent la police et brisent des fourgonnettes de police», a par exemple tweeté le média chinois Global Times plus tôt dans la journée.
«Des manifestants attaquent la police à Tuen Mun», au nord-ouest de Hong Kong, a pour sa part commenté la télévision chinoise, une autre vidéo à l'appui. Selon les autorités, citées par l'AFP, des manifestants auraient jeté sur les forces de l'ordre un liquide corrosif. Elles ont mis en ligne des photos montrant un policier à l'uniforme troué, souffrant de brûlures au niveau du torse.
Dans le quartier de Tsuen Wan, des manifestants masqués et armés de bâtons s'en sont pris à des policiers anti-émeutes qui avaient procédé à des interpellations. Les policiers ont battu en retraite dans une mairie voisine après avoir reçu une pluie de projectiles.
Malgré les interdictions des autorités, des groupes de protestataires se sont en effet rassemblés dans une douzaine de quartiers du territoire semi-autonome.
Hong Kong traverse depuis juin sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession en 1997, avec des actions quasi-quotidiennes et des affrontements violents entre radicaux et policiers.
«Nous allons continuer à appliquer de façon totale et sincère [...] le haut degré d'autonomie [du territoire de Hong Kong] en stricte conformité avec la Constitution», avait affirmé le président chinois Xi Jinping le 30 septembre. Mais sa déclaration n'a visiblement pas satisfait les manifestants, qui réclament davantage d'autonomie.
Dans un discours solennel donnant le coup d'envoi des célébrations du 70e anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine le 1er octobre 1949 par Mao Tsé-toung, prononcé quelques heures avant les heurts, Xi Jinping a notamment affirmé : «Rien ne peut ébranler les fondations de notre grande nation. Rien ne peut empêcher la nation et le peuple chinois d'aller de l'avant.»