Polémique sur l'Amazonie : Bolsonaro annonce qu'il n'utilisera plus les stylos Bic français
- Avec AFP
Dans le prolongement de son courroux contre le président français qu'il accuse d'ingérence sur la question des incendies de la forêt amazonienne, le président brésilien a affirmé qu'il n'utiliserait plus les stylos Bic car de marque «française».
Le président brésilien Jair Bolsonaro, qui se livre à un bras de fer avec la France au sujet des incendies en Amazonie, a affirmé le 30 août qu'il allait cesser d'utiliser les stylos Bic, une marque «française».
Il signait jusqu'à présent les documents officiels avec ces stylos bon marché, qu'il a souvent brandis devant les caméras comme le symbole de la modestie de son train de vie présidentiel, contrairement à celui de ses prédécesseurs.
«Un stylo [de la marque brésilienne] Compactor, à la place de Bic, fera l'affaire», a-t-il dit à des journalistes à Brasilia. La veille, il avait déclaré sur Facebook «maintenant ce sera Compactor, parce que Bic est française».
Un porte-parole de la présidence, auquel l'AFP a demandé si les déclarations présidentielles étaient à prendre au sérieux ou s'il s'agissait d'une boutade, a répondu ne pas souhaiter «faire de commentaires sur cette affaire».
Quelque 95% des stylos vendus au Brésil par Bic sont fabriqués à Manaus, dans l'Etat d'Amazonas, l'un des neuf Etats à abriter la forêt amazonienne au Brésil, a expliqué un chargé de la presse de la firme contacté par l'AFP par mail. Le groupe emploie un millier de personnes dans ses usines de Manaus et de Rio de Janeiro.
Bic n'a pas souhaité commenté les déclarations de Jair Bolsonaro mais s'est dit «flatté» d'être reconnu comme étant «une marque démocratique».
Les graves incendies qui sévissent en Amazonie ont donné lieu depuis la semaine dernière à des échanges très tendus entre le Brésil et la France. Pour le troisième jour consécutif, le 30 août, Jair Bolsonaro a demandé que le président français Emmanuel Macron se rétracte après qu'il eut déclaré ouverte la question de la souveraineté sur l'Amazonie, dont 60% de trouve en territoire brésilien.
«Notre cher Macron»
Jair Bolsonaro a également annoncé dans la soirée sur Twitter avoir eu un entretien «productif» au téléphone avec la chancelière allemande Angela Merkel, qui, a-t-il assuré, «a réaffirmé la souveraineté du Brésil» sur les 60% d'Amazonie qu'il abrite.
Lorsque Berlin a suspendu début août une partie de ses subventions à la préservation de l'Amazonie, Jair Bolsonaro avait conseillé à la chancelière de «reboiser l'Allemagne».
En matinée, il avait dit à la presse: «ce n'est pas seulement l'Allemagne, mais toute l'Europe qui n'a pas de leçon à nous donner sur l'environnement»".
Le président brésilien a ajouté être «prêt à parler avec un pays ou un autre, sauf [avec] notre cher Macron, tant qu'il ne se rétractera pas sur la souveraineté [du Brésil] sur l'Amazonie».
Jair Bolsonaro demande depuis trois jours que le président français Emmanuel Macron, qui avait estimé que la question de la souveraineté sur l'Amazonie était ouverte, retire ses «insultes».