Belgique : le Sauvage d'Ath a défilé sous les acclamations, malgré les réserves de l'Unesco (IMAGES)
Accusé de véhiculer des clichés racistes par des associations, aux côtés desquelles l'Unesco s'est rangée, le personnage emblématique du Sauvage, grimé de noir, a reçu un soutien sans faille de la foule lors du défilé de la ducasse d'Ath.
Le «Sauvage», personnage de carnaval grimé en noir, des chaînes autour des poignets, censé faire peur aux enfants, a défilé ce 25 août à la ducasse d'Ath en Belgique en pleine polémique. L'association antiraciste Bruxelles Panthères avait en effet porté l'affaire devant l'Unesco, accusant ce personnage de véhiculer «racisme et négrophobie».
Ce 25 août, la foule a pourtant réservé un accueil des plus chaleureux au personnage emblématique de ce défilé costumé traditionnel qui existe depuis le Moyen Âge, et qui figure à ce titre depuis 2008 sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'Unesco.
W Ath na północy Belgii rozpoczęło się folklorystyczne święto La Ducasse D’Ath. Pomimo zarzutów, że bohater parady „Dzikus” szerzy rasizm i „negrofobię”, organizatorzy nie zrezygnowali z tej postaci. @UNESCO zapowiedziało, że zastanowi się nad skreśleniem święta ze swoje listy.. pic.twitter.com/7zTnm5eTge
— Dorota Bawolek (@DorotaBawolek) August 25, 2019
Au début de la parade, le «Sauvage» est venu remettre symboliquement ses chaînes au bourgmestre (équivalent du maire en France) socialiste Bruno Lefèbvre, dans un geste d'apaisement, sous les acclamations des spectateurs. Signe de leur soutien, de nombreux habitants portaient un tee-shirt où était inscrit «Je suis Sauvage», comme le rapporte la RTBF.
Deux jours auparavant, l'Unesco, interpellée par Bruxelles Panthères, avait fait des remontrances aux organisateurs du défilé dans un courriel, estimant qu'avec son inscription au patrimoine de l'humanité, la procession se devait de respecter certains principes, citant en particulier «l'exigence du respect mutuel entre communautés, groupes et individus». «Soyez assuré que l’Unesco restera fidèle, en toutes circonstances, à ses principes fondateurs et ne cessera d’être vigilante face à toutes les formes de menaces qui pèsent sur la dignité et les droits humains», concluait le courriel.
La municipalité et les organisateurs de la ducasse d'Ath avaient répondu en se disant ouverts au débat pour «faire évoluer» l'événement. «La population ne vit pas ce jeu festif comme étant un acte raciste, mais veut bien entendre que ça peut choquer quelqu'un d'extérieur qui ne connaît pas le contexte», avait déclaré à l'AFP Laurent Dubuisson, l'historien qui dirige la Maison des géants à Ath, partie prenante dans l'organisation de la ducasse.
La ducasse d'Ath, en Wallonie, existe depuis le XVIe siècle et rassemble des dizaines de milliers de personnes le dernier week-end d'août, avec comme point d'orgue le cortège du dimanche dont le «Sauvage» est la vedette.
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