Une candidate démocrate porte plainte contre Google dénonçant son ingérence dans les élections

Une candidate démocrate porte plainte contre Google dénonçant son ingérence dans les élections© JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA Source: AFP
Tulsi Gabbard.
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Alors que Tulsi Gabbard avait brillé lors du premier débat de la primaire démocrate, Google a empêché son équipe de campagne d'acheter de la publicité, limitant grandement sa capacité à toucher les électeurs. Elle a porté plainte contre l'entreprise.

Candidate à la primaire démocrate, Tulsi Gabbard avait fait forte impression lors du premier débat télévisé, notamment pour sa prise de position contre le déploiement de troupes américaines à l'étranger. A tel point que l'élue, qui plafonne à 1% dans les sondages d'opinions, s'était retrouvée en tête des candidats recherchés sur Google.

Un coup d'éclat qui aurait pu lui permettre de percer son plafond de verre électoral pour devenir une alternative crédible aux caciques du parti qui dominent la course à l'investiture. Pour capitaliser sur cette attention subite, son équipe de campagne a voulu acheter des publicités qui auraient dû placer le site web de la candidate en tête des résultats de recherche portant son nom. Or dans les six heures – cruciales – qui ont suivi le débat, Google a inexplicablement suspendu le compte publicitaire de sa campagne.

Une décision qui a poussé Tulsi Gabbard à intenter un procès au géant de l'internet, estimant que l'entreprise avait non seulement violé le droit à la liberté d'expression de son équipe de campagne, mais avait aussi bafoué des lois contre la discrimination commerciale. Qui plus est, l'élue d'Hawaï juge qu'en agissant ainsi, Google a pratiqué de fait une ingérence dans le processus électoral américain. «La décision arbitraire et capricieuse de Google concernant la campagne de [Tulsi] Gabbard devrait susciter l’inquiétude des décideurs politiques sur la capacité de l'entreprise à utiliser sa position dominante pour influer sur le discours politique, de manière à interférer sur l'élection présidentielle de 2020», est-il écrit dans la plainte.

50 millions d'euros

Tulsi Gabbard, qui estime avoir été empêchée de toucher des millions d'électeurs potentiels – et par ricochet des donations qu'ils auraient pu faire – réclame 50 millions d'euros de dommages et intérêts à Google. «A ce jour, Google n'a fourni aucune réponse claire – et encore moins crédible – à la question de savoir pourquoi le discours politique de Tulsi [Gabbard] a été réduit au silence précisément au moment où des millions de personnes voulaient l’entendre », indique la plainte. D'après celle-ci, Google a finalement rétabli le compte après avoir livré des informations contradictoires concernant la raison pour laquelle il avait été suspendu. Pour l'équipe de campagne de Tulsi Gabbard, Google, «ou un de ses collaborateurs [...] ne voulait pas entendre le discours de Tulsi Gabbard, alors il l'a fait taire».

Cité par le New York Times, un porte-parole de Google a soutenu que l'entreprise avait des systèmes automatisés qui signalaient les activités inhabituelles sur les comptes des annonceurs, y compris concernant les modifications des dépenses, afin de prévenir les fraudes. «Dans ce cas, notre système a déclenché une suspension et le compte a été rétabli peu de temps après. Nous sommes fiers d'offrir des produits publicitaires qui aident les campagnes à toucher directement les électeurs, et ce sans parti pris pour aucun parti ou idéologie politique», a-t-il assuré. Aucune autre équipe de campagne démocrate n'a toutefois été confrontée à un problème identique.

La problématique de l'ingérence de Google – et plus largement des big techs – dans les élections n'est pas nouvelle, et dépasse avec cette affaire les clivages partisans. Il y a quelques semaines à peine, une cadre de Google enregistrée en caméra cachée avait en effet assuré que l'entreprise travaillait sur ses algorithmes afin d'éviter que le scénario de l'élection de 2016 – qui a porté Donald Trump au pouvoir – ne se répète. Donald Trump lui-même, avait d'ailleurs menacé d'intenter un procès à l'entreprise (ainsi qu'à Twitter et Facebook), en raison de leur supposé biais idéologique. 

Lire aussi : «Le bon censeur» : le rêve orwellien de Google dévoilé dans un document interne

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