Italie : 135 migrants bloqués sur un navire des garde-côtes
- Avec AFP
135 migrants sont actuellement en attente de débarquement. Le gouvernement italien a saisi la Commission européenne, Matteo Salvini ayant exigé une nouvelle fois un accord de répartition européen avant de les laisser débarquer.
Le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, exige une nouvelle fois un accord de répartition européen avant de laisser débarquer 135 migrants secourus le 25 juillet au soir et désormais bloqués sur un navire des garde-côtes italiens.
Les migrants se trouvaient à bord de deux embarcations de fortune signalée l'une par des pêcheurs tunisiens, l'autre par des pêcheurs italiens, le jour où plus de 110 autres migrants ont disparu dans un naufrage au large de la Libye.
Dans ce dernier cas, les pêcheurs sont restés 24 heures auprès de l'embarcation, qu'ils avaient repérée dans la nuit du 24 au 25 juillet à 50 milles nautiques de Malte, pour porter assistance et rassurer la cinquantaine de migrants à bord dans l'attente des secours.
«Nous leur avons donné de l'eau, des crackers [...]. Nous sommes restés en contact permanent avec les garde-côtes [italiens], mais Malte n'a jamais répondu», a raconté à la presse Carlo Giarratano, capitaine du bateau de pêche, à son retour au port de Sciacca, dans l'ouest de la Sicile.
Finalement, une vedette des garde-côtes italiens est arrivée de l'île de Lampedusa pour les secourir et les transférer sur le Gregoretti, un ravitailleur des garde-côtes, où ils ont rejoint les autres migrants secourus dans la soirée.
Mais avant de les laisser débarquer en Italie, «le gouvernement a officiellement saisi la Commission européenne pour qu'elle coordonne les opérations de répartition des immigrés qui sont actuellement à bord», ont annoncé des sources au ministère de l'Intérieur.
«Il s'agit de 135 personnes. Dans l'attente de réponses officielles, aucun port de débarquement n'a été désigné», ont ajouté ces sources.
Le 24 juillet, la police et les garde-côtes italiens avaient secouru 77 personnes, pour plus de la moitié des femmes et des mineurs, qui étaient partis de Libye trois jours plus tôt et ont tous été conduits à Lampedusa.
La nuit suivante, deux barques sont arrivées de Tunisie avec un total de 34 personnes à bord, dont une douzaine d'enfants. Le lendemain, la marine maltaise a secouru et conduit à La Valette 76 migrants retrouvés sur une embarcation qui prenait l'eau.
Tous ces départs ont eu lieu alors qu'aucun navire d'ONG ne se trouvait dans la zone des secours, beaucoup étant encore retenus par des enquêtes judiciaires ou administratives : l'Alan Kurdi de l'ONG allemande Sea-Eye est reparti jeudi de Majorque, l'Open Arms de l'ONG espagnole Proactiva Open Arms est en escale à Syracuse et l'Ocean Viking, le nouveau navire de SOS Méditerranée, est encore au large du Portugal.
Le 22 juillet, le président français Emmanuel Macron avait annoncé que 14 pays européens avaient donné leur accord pour mettre en œuvre un «mécanisme de solidarité» visant à répartir les migrants secourus en Méditerranée.
Ces déclarations avaient provoqué la colère de Matteo Salvini, le président français ayant précisé que les migrants devaient continuer à débarquer en Italie.