La justice espagnole autorise finalement Carles Puigdemont à se présenter aux européennes
- Avec AFP
D'abord privé de canditature aux élections européennes par les autorités électorales espagnoles, Carles Puigdemont a finalement été autorisé à s’y présenter à la faveur d’une décision de justice rendue par un tribunal administratif.
L'ancien président catalan Carles Puigdemont, exilé en Belgique, a été autorisé ce 6 mai à se présenter aux élections européennes en Espagne malgré les poursuites le visant dans ce pays. Annulant une décision de la commission électorale espagnole, un tribunal administratif de Madrid a statué que Carles Puigdemont et deux autres membres de son gouvernement, qui comme lui avaient quitté l'Espagne après la tentative de sécession avortée de 2017, pouvait se présenter aux prochaines élections du 26 mai.
Tous trois font l'objet d'un mandat d'arrêt en Espagne pour leur rôle dans la tentative de sécession de la Catalogne, objet d'un important procès à Madrid lors duquel sont jugés 12 anciens dirigeants indépendantistes. Saisie par les partis anti-indépendantistes Ciudadanos (centre) et Parti populaire (droite), la commission électorale avait refusé fin avril la candidature de Carles Puigdemont, Clara Ponsati et Toni Comin sur la liste indépendantiste «Lliures per Europa» («Libres pour l'Europe» en catalan), estimant qu'ils ne pouvaient être considérés comme des résidents de l'Espagne.
Mais la Cour suprême espagnole, saisie dans l'urgence par les avocats des séparatistes, a estimé le 5 mai que n'ayant pas été condamnés à une peine d'inéligibilité, ils avaient le droit de se présenter, et a demandé à un tribunal administratif de trancher définitivement sur la question.
Le tribunal a affirmé «le droit des acteurs à faire partie, comme candidats, du parti Lliures per Europa pour les élections au Parlement européen 2019», selon un fac-similé de la décision publiée sur Twitter par l'avocat de Carles Puigdemont, Jaume Alonso-Cuevillas.
Carles Puigdemont avait tenté, en octobre 2017, alors qu'il présidait la Catalogne, de faire sécession de l'Espagne. Destitué par le gouvernement central, il avait fui en Belgique et échappe depuis, comme d'autres indépendantistes, aux poursuites pour rébellion lancées par la Cour suprême. Son vice-président Oriol Junqueras, resté en Espagne et en détention provisoire depuis un an et demi, est l'accusé principal du procès de la tentative de sécession qui se tient actuellement.
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