1er mai en Algérie : les manifestants maintiennent la pression, l'armée appelle au dialogue
Alors que de nouvelles manifestations se tenaient le 1er mai à Alger à l'occasion de la fête du travail, le chef d'état-major de l'armée a appelé au «dialogue avec les institutions de l'Etat», unique moyen selon lui de sortir de la crise.
Le chef d'état-major de l'armée algérienne a appelé le 1er mai au «dialogue avec les institutions de l'Etat». Devenu le nouvel homme fort du pays en cette période de transition historique, le général Ahmed Gaïd Salah multiplie les discours visant à maîtriser la situation en cette période de crise politique que traverse le pays.
«Je demeure entièrement convaincu qu'entamer un dialogue constructif avec les institutions de l'Etat, est l'unique moyen pour sortir de la crise», a affirmé le général Ahmed Gaïd Salah dans une déclaration publiée sur le site du ministère de la Défense le 1er mai, alors qu'une manifestation s'est tenue de nouveau dans la capitale algérienne à l'occasion de la journée internationale du travail.
Ce dialogue, a-t-il insisté, est «la voie la plus judicieuse pour présenter des propositions constructives, rapprocher les points de vue et atteindre un consensus autour des solutions disponibles».
A l'occasion de la Fête du travail, des centaines de travailleurs accompagnés des syndicats de différents secteurs ont manifesté place du 1er Mai à Alger, siège de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA).
La veille, le 30 avril, Ahmed Gaïd Salah avait affirmé, contre l'avis de nombreux contestataires, que la présidentielle prévue le 4 juillet pour élire un successeur à Abdelaziz Bouteflika, poussé à la démission le 2 avril, était la «solution idéale pour sortir de la crise».
Les manifestants exigent depuis le 22 février le départ de l'ensemble des figures du «système» au pouvoir en Algérie avec leur célèbre slogan : yetnahaw ga3 ! (qu'ils dégagent tous !). Après la démission d'Abdelaziz Bouteflika, le chef de l'Etat par intérim Abdelkader Bensalah et le Premier ministre Noureddine Bedoui, deux anciens proches d'Abdelaziz Bouteflika sont notamment dans le viseur.
#يتنحّاو_ڤاع#Yetna7aw_Ga3pic.twitter.com/iuQmfsB1AV
— Khaled Drareni (@khaleddrareni) 1 mai 2019
En toute logique, les contestataires refusent que les structures et personnalités de l'appareil Bouteflika organisent la transition et l'élection présidentielle. Ils réclament un processus de transition ad hoc, hors des institutions et délais prévus par la Constitution, supervisé par des structures spécialement mises en place, et chargées de mener le pays vers une 2e République.
Le général Gaïd Salah a, de son côté, plusieurs fois affirmé qu'il n'envisageait pas que l'armée permette une transition hors du cadre constitutionnel.