Des journalistes convoqués par la DGSI après des révélations sur l'usage d'armes françaises au Yémen
Suite à une plainte du ministère des Armées, des journalistes qui ont permis les révélations sur l’utilisation d’armes françaises au Yémen sont convoqués par la DGSI pour «compromission du secret de la défense nationale».
Geoffrey Livolsi et Mathias Destal, animateurs du site d'investigation Disclose qui a démontré l’usage d’armes françaises dans la guerre au Yémen, sont convoqués par la DGSI pour «compromission du secret de la défense nationale». Une enquête judiciaire a été ouverte après un dépôt de plainte du ministère des Armées, selon une source judiciaire citée par Mediapart.
Geoffrey Livolsi et Mathias Destal doivent être entendus en mai prochain par des enquêteurs du service de renseignement intérieur sous le statut de «suspects libres». Toujours selon Mediapart, la convocation qu'ils ont reçue précise que le délit reproché est «puni d’une peine d’emprisonnement», en l’occurrence cinq ans de prison et 75 000 euros d’amendes.
«Cette procédure pénale n’a d’autre objectif que de tenter de connaître nos sources», s’insurge Geoffrey Livolsi, cité par Mediapart. «C’est de fait une atteinte à la liberté de la presse qui suppose le secret des sources. Le pouvoir exécutif a donc choisi de répondre à nos révélations par la menace juridique», ajoute-t-il.
«Florence Parly a menti» : Sébastien Nadot revient sur l'utilisation d'armes françaises au #Yémen#France#ArabieSaoudite
— RT France (@RTenfrancais) 16 avril 2019
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D'après le site d'informations, un journaliste de la cellule investigation de Radio France, Benoît Collombat, associé aux révélations de Disclose, a également été convoqué par la DGSI pour le même délit supposé.
Publiées le 15 avril sur le site de Disclose et dans plusieurs médias français, les révélations sur l'emploi d'armes française dans la guerre au Yémen par la coalition menée par l'Arabie saoudite, se basent notamment sur la fuite d'un document portant la classification «Confidentiel Défense». Ce document aurait été rédigé le 25 septembre 2018 par des officiers de la Direction du renseignement militaire, selon Disclose. Y figure notamment «la liste détaillée des armes françaises impliquées dans la guerre au Yémen» qui fait depuis 2015 des milliers de morts parmi les civils. Les Nations Unies considèrent que la situation au Yémen constitue la pire crise humanitaire actuelle sur la planète.
Malgré les révélations de Disclose, la ministre française des Armées Florence Parly a déclaré, le 18 avril, ne pas avoir «connaissance du fait que des armes [françaises] soient utilisées directement dans ce conflit». Interrogée sur Radio classique, la ministre a martelé ne pas avoir «d'éléments de preuve permettant de dire [...] que des armes françaises sont à l'origine de victimes civiles au Yémen». «A ma connaissance, ces armes ne sont pas utilisées de façon offensive dans cette guerre au Yémen», a-t-elle également déclaré.
[URGENT] Deux journalistes de https://t.co/aJsaTD26Fz sont convoqués dans le cadre d'une enquête pour "compromission du secret de la défense nationale" suite à une plainte du ministère des Armées. #yemenpapers#madeinfrance@Mediapart@InvestigationRF@ARTEInfo@konbininewspic.twitter.com/heA1zeXML2
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