Donald Trump retourne (encore) sa veste concernant WikiLeaks (VIDEOS)
Donald Trump a réagi à l'arrestation du fondateur de WikiLeaks Julian Assange en prétendant ne pas savoir grand chose de cette organisation. Or, depuis 2010, le président américain s'est exprimé à de multiples reprises à son sujet.
Le président américain souffrirait-il d'amnésie ? Après l’arrestation le 11 avril de Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, dans l’ambassade équatorienne de Londres, Donald Trump semble, encore une fois, avoir des troubles de la mémoire. Interrogé par une journaliste dans le bureau ovale à propos de l’organisation, le 45e président des Etats-Unis a répondu : «Je ne sais rien à propos de WikiLeaks, ce n’est pas mon affaire.»
Reviennent alors les images de sa campagne électorale victorieuse de 2016. Lors d’un meeting à Wilkes-Barre en Pennsylvanie, le 10 octobre 2016, alors que WikiLeaks avait publié, le 22 juillet 2016, des courriers du parti démocracte de son adversaire Hillary Clinton, et principalement ceux du directeur de la campagne John Podesta, le magnat de l’immobilier déclarait : «Wikileaks ? J’adore Wikileaks.»
Début janvier 2017, juste avant sa prise de fonction, le natif du Queens reprend des citations de Julian Assange sur Twitter. «Julian Assange a déclaré "un jeune de 14 ans aurait pu hacker Podesta" Pourquoi le Comité national démocrate a-t-il été si négligeant ?», peut-on lire sur son compte. Une déclaration qui suivait l’interview de Julian Assange par Sean Hannity sur Fox News. Le même jour, le président avait également tweeté : «"@FoxNews : Julian Assange sur la couverture médiatique américaine : "c’est très malhonnête. " #Hannity "Plus malhonnête que quiconque le sait.»
Julian Assange said "a 14 year old could have hacked Podesta" - why was DNC so careless? Also said Russians did not give him the info!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 4 janvier 2017
"@FoxNews: Julian Assange on U.S. media coverage: “It’s very dishonest.” #Hannitypic.twitter.com/ADcPRQifH9" More dishonest than anyone knows
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 4 janvier 2017
Très critiqué pour ses messages jugés favorables à Julian Assange, Donald Trump tenta alors de s’éloigner du fondateur de WikiLeaks dès le lendemain, toujours sur le même réseau social. «Les médias malhonnêtes aiment dire que je suis en accord avec Julian Assange – c’est faux. Je répète ce qu’il dit, et je le fais pour que les gens se fassent leur propre opinion de la vérité. Les médias mentent pour faire croire que je serai contre [les services de renseignement] alors qu’en fait j’en suis un grand fan !», déclare-t-il le 5 avril 2017.
The dishonest media likes saying that I am in Agreement with Julian Assange - wrong. I simply state what he states, it is for the people....
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 5 janvier 2017
to make up their own minds as to the truth. The media lies to make it look like I am against "Intelligence" when in fact I am a big fan!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 5 janvier 2017
Une fois installé à la Maison Blanche, Donald Trump prend résolument ses distances avec WikiLeaks, comme, du reste, toute son administration. Récemment, le 20 novembre 2018, des journalistes demandaient à Donald Trump si Julian Assange devrait être libre. Réponse : «Je ne sais rien de lui. Vraiment je ne sais pas grand-chose de lui. Vraiment pas.»
Je t’aime moi non plus
Mais ce n’est pas la première fois que Donald Trump change d’avis sur le sujet. En décembre 2010, interviewé dans l’émission radiophonique Kilmeade & Friends, diffusé sur Fox News, il avait qualifié WikiLeaks de «scandaleux», réclamant «la peine de mort ou quelque chose du genre» pour ses fondateurs.
Il réagissait aux révélations du Cablegate – 250 000 télégrammes de la diplomatie américaine avaient été rendus publics. Plus tôt dans l’année, en juillet 2010, l’organisation fondée en 2006 s’était fait connaitre du grand public en diffusant, The Afghan War Diary, agrégat de 91 000 documents militaires américains sur la guerre en Afghanistan. Wikileaks avait répété l’opération le 23 octobre 2010 avec la mise en ligne de 391 832 documents secrets sur la guerre en Irak, révélant la mort de plus de 65 000 civils ainsi que le recours à la torture dans différents centres de détention.
D’après le département américain de la Justice, qui a publié un communiqué ce 11 avril, le ressortissant australien de 47 ans risque «un maximum de 5 années de prison» pour piratage informatique, dans le cadre du «Computer Fraud and Abuse Act».
Alexis Le Meur