Julian Assange en passe de perdre l'asile équatorien ?

Julian Assange en passe de perdre l'asile équatorien ?© Peter Nicholls Source: Reuters
Julian Assange au balcon de l'ambassade équatorienne en 2017 (image d'illustration).
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L'avenir semble incertain pour le fondateur de Wikileaks, alors que Quito dénonce la diffusion de conversations de Lenin Moreno, chef d'Etat équatorien. Ce dernier estime que Julian Assange a «réitéré ses violations de l'accord» trouvé avec Quito.

Lenin Moreno, président équatorien, a fait savoir le 2 mars que Julian Assange avait «réitéré ses violations» de l'accord sur ses conditions d'asile à l'ambassade de l'Equateur à Londres, où le fondateur de WikiLeaks est réfugié depuis 2012.

A l'occasion d'une interview donnée à des radios de son pays, le chef d'Etat a souligné : «Monsieur Assange a trop souvent réitéré ses violations de l'accord auquel nous étions parvenu avec son conseil juridique et lui-même. [...] Ce n'est pas qu'il ne peut parler librement, ce n'est pas qu'il ne peut s'exprimer librement, c'est qu'il ne peut mentir et encore moins pirater ou intercepter des comptes ou des téléphones privés.» Lenin Moreno n'a en revanche pas précisé si l'asile politique dont bénéficie le lanceur d'alerte lui serait retiré ou non. 

Quito avait également dénoncé devant un rapporteur de l'ONU la diffusion par le site web WikiLeaks de photographies, vidéos et conversations privées du chef d'Etat équatorien.

Dans un tweet, WikiLeaks a réagi aux déclarations de Lenin Moreno, présumant que celles-ci étaient liées à la mise en lumière par WikiLeaks de l'existence des INAPapers, un portail web dénonçant des faits présumés de corruption attribués au président équatorien, qui les a rejetés. Celui-ci affirme, sans donner de nom, en connaître l'origine : «Nous savons qui paie cela. Nous le savons parfaitement. Il est lié à ceux qui ont détourné des milliards de dollars au cours de la décennie passée», avait déclaré le 29 mars Lenin Moreno, qui est en délicatesse avec son prédécesseur et ancien allié, Rafael Correa.

Le président équatorien a également affirmé le 2 avril que son gouvernement continuait «à chercher une solution» concernant la situation de Julian Assange qui avait initialement demandé l'asile politique à l'ambassade d'Equateur à Londres pour éviter d'être extradé vers la Suède où il était accusé de viol présumé dans une affaire qui a depuis été classée. Mais le cybermilitant d'origine australienne, naturalisé équatorien en décembre 2017, est toujours visé par un mandat d'arrêt britannique pour violation des conditions de liberté surveillée dans cette même affaire suédoise.

En cas d'arrestation, Julian Assange craint d'être extradé vers les Etats-Unis et jugé pour la publication en 2010 de milliers de documents issus du département d'Etat américain et du Pentagone. Les médias du monde entier avaient repris ces documents confidentiels.

Lire aussi : Etats-Unis : l'ex-informatrice de WikiLeaks Chelsea Manning de nouveau écrouée

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