Pour Moscou, les renseignements français prépareraient une provocation à l'arme chimique en Syrie
Un général russe a affirmé ce 29 mars que les services secrets français et belges participeraient à l'organisation d'une provocation à l'arme chimique en Syrie pour piéger Moscou et Damas.
Selon un général russe, les services secrets français et belges seraient en train de préparer une provocation à l'arme chimique en Syrie. «Selon l’information du Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie, des groupes armés illégaux qui opèrent sur le territoire de la zone de désescalade d’Idleb sont en train de préparer des actes de provocation qui visent à accuser les forces aériennes russes et les troupes du gouvernement syrien d’utiliser des substances toxiques contre la population civile», a déclaré Viktor Kouptchichine, un général russe, ce 29 mars.
Il a en outre affirmé que les représentants des services français et belges auraient participé à la préparation de la provocation. «Le 23 mars, sous contrôle des services secrets français une substance toxique, hypothétiquement à base de chlore, a été transportée sous forme de bouteilles d'oxygène de la ville Saraqeb à Khan Cheikhoun, Ma'aret Hurmah et Kafr Zita», a ajouté Viktor Kouptchichine.
Et le général de poursuivre : «Afin d’organiser des actes de provocation, des représentants des services secrets de France et de Belgique sont arrivés à Idleb. Sous leur supervision, une rencontre a eu lieu avec des commandants de guerre des groupes terroristes Hayat Tahrir al-Cham et Tanzim Hurras ad-Din, ainsi qu’avec des représentants de l’organisation pseudo-humanitaire Casques blancs. Cette rencontre a porté sur les questions concernant l’organisation des mises en scènes faisant croire que la Russie et la Syrie avaient utilisé des substances toxiques contre la population civile.»
RT France a contacté la Défense française et belge mais, au moment de la publication de l'article, les ministères n'ont pas donné suite. Le 1er avril néanmoins, le Quai d'Orsay, par la voix de sa porte-parole lors d'un point presse, a déclaré : «Il ne s'agit pas d'une information mais d'un mensonge grossier, dont ce centre [pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie] mis en place par les autorités russes et syriennes est coutumier.»
Plus tôt, l'ambassadeur français aux Etats-Unis Gérard Araud avait tweeté sur ce sujet. Son message portait davantage sur la chaîne RT qui a publié l'information que sur les affirmations de Moscou : «RT n’est pas une chaîne d’information. C’est l’instrument d’une puissance étrangère. Y apparaître, c’est en être complice.»
RT n’est pas une chaîne d’information. C’est l’instrument d’une puissance étrangère. Y apparaître, c’est en être complice. https://t.co/mr564KVuLK
— Gérard Araud (@GerardAraud) 29 mars 2019
Le grand reporter pour Le Figaro Georges Malbrunot n'avait pas tardé à réagir au tweet de l'ambassadeur, prenant la défense de RT : «Ce n'est pas une raison pour ne pas leur parler... sinon, on finit par ne parler qu'à ses amis ou à ceux avec lesquels on est d'accord. réconfortant mais stérile. C'est vrai que c'est assez en vogue au Quai [d'Orsay] !»
Ce n'est pas une raison pour ne pas leur parler... sinon, on finit par ne parler qu'à ses amis ou à ceux avec lesquels on est d'accord. réconfortant mais stérile. C'est vrai que c assez en vogue au Quai!
— Georges Malbrunot (@Malbrunot) 30 mars 2019
Côté belge, le ministère de la Défense a publié un bref communiqué dans lequel il assure que «la Belgique respecte la convention sur l’interdiction des armes chimiques et ne participe pas à ce genre d’actions militaires». Un responsable du ministère a par ailleurs confié à RIA Novosti que le ministère belge de la Défense «rejetait les allégations de participation à la préparation d’une provocation à Idleb impliquant l’utilisation de substances toxiques».
Ce n'est pas la première fois que la Russie met en garde contre une potentielle attaque chimique sous faux drapeau. Dernier avertissement en date : le Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie avait affirmé, en septembre 2018, que l’organisme controversé des Casques blancs avait tourné plusieurs vidéos, impliquant des enfants, dans le but de les utiliser comme preuves d'une attaque chimique imputable au gouvernement syrien contre des civils, à Idleb.