Les 28 pays de l'UE rejettent la liste noire anti-blanchiment incluant Riyad
- Avec AFP
C'est officiel, l'Arabie saoudite ne figurera pas sur la liste noire des pays sur lesquels l'Union européenne porte une attention renforcée en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme.
Les représentants des 28 Etats membres de l'UE ont rejeté ce 6 mars la liste noire contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Proposée par la Commission européenne, elle incluait selon des sources européennes, le royaume d'Arabie saoudite.
«Les 28 ont rejeté à l'unanimité lors d'une réunion à Bruxelles la liste» présentée par l'exécutif européen il y a près de trois semaines, ont indiqué deux sources à l'AFP.
Les ministres de l'Intérieur de l'UE devraient valider formellement ce rejet le 7 mars, lors d'une réunion dans la capitale belge. Cette décision est loin d'être une surprise après les critiques visant la méthodologie employée pour dresser cette liste noire et les pressions exercées par Riyad et Washington.
Il constitue un revers pour la Commission, qui avait proposé le 14 février dernier d'ajouter sept nouveaux Etats à cette liste, portant cette dernière à un total de 23 pays à «haut risque».
Parmi les 7 nouveaux pays ajoutés par la Commission figuraient l'Arabie Saoudite, le Panama et quatre territoires américains: les Samoa américaines, Guam, Porto Rico et les Îles Vierges américaines.
Tout comme Panama et l'Arabie saoudite, ces quatre territoires ne sont pas sur la liste du Groupe d'action financière international (Gafi). Cet organisme, chargé de coordonner les efforts mondiaux pour assainir le système financier international, est actuellement présidé par les Etats-Unis.
Parmi les 16 pays figurant sur la liste initiale, on trouve l'Iran, l'Irak, le Pakistan ou encore l'Ethiopie et la Corée du Nord.
Le fait de se retrouver sur cette liste n'expose pas directement à des sanction, mais cela oblige les banques européennes à appliquer des contrôles renforcés sur leurs opérations financières avec des clients ou des établissements financiers issus de ces pays.
Sur une cinquantaine de pays passés à la loupe, la Commission avait conclu que 23 présentaient des «carences stratégiques» dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
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