L'ancienne militaire Chelsea Manning assignée à comparaître devant un grand jury américain
- Avec AFP
L'ancienne analyste de l'armée américaine, qui a passé sept ans en prison pour avoir transmis des documents confidentiels à WikiLeaks, s'est indignée d'une assignation à comparaître devant un grand jury.
Chelsea Manning, condamnée à 35 ans de prison en 2013 pour avoir fait fuiter des documents confidentiels, mais finalement libérée au bout de sept années grâce à l'intervention de Barack Obama, doit être entendue le 5 mars devant un grand jury dans le cadre d'une affaire dont les détails ne sont pas connus.
Aux Etats-Unis, ces groupes de citoyens peuvent interroger des suspects ou des témoins afin de décider s'il y a ou non matière à poursuites.
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L'avocate de l'ancienne militaire, Moira Meltzer-Cohen, a expliqué ne pas savoir quelle était la nature des investigations du grand jury. Selon des médias américains, il pourrait s'agir d'une action pénale menée contre WikiLeaks par des procureurs fédéraux traitant d'affaires de sécurité nationale à Alexandria (Virginie), dans la banlieue de Washington.
«Je rejette vigoureusement cette assignation à comparaître, ainsi que les procédures de grand jury en général», a déclaré Chelsea Manning, citée dans un communiqué.
«Il a été fait abus de ce pouvoir un nombre incalculable de fois pour cibler les discours politiques», a-t-elle ajouté : «Je n'ai rien à apporter à cette affaire et je regrette d'être forcée de me mettre en danger pour participer à cette pratique agressive».
En 2010, le soldat Manning, alors prénommé Bradley, avait fait fuiter via WikiLeaks plus de 700 000 documents confidentiels ayant trait aux guerres d'Irak et d'Afghanistan, dont plus de 250 000 câbles diplomatiques.
L'ex-analyste du renseignement a purgé sept ans de prison sur les 35 ans de sa condamnation, et a changé de sexe derrière les barreaux. Elle a été libérée en mai 2017 après avoir bénéficié d'une commutation de peine octroyée par l'ancien président Barack Obama.
Selon le New York Times et Politico, cette assignation à comparaître s'inscrirait dans le cadre d'une enquête fédérale sur WikiLeaks, après la publication par l'organisation de révélations sur la campagne démocrate pour la présidentielle de 2016, que le gouvernement américain estime issues du renseignement russe.