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Venezuela : la Russie accuse les Etats-Unis de fomenter un coup d'Etat (EN CONTINU)

L'opposant pro-américain Juan Guaido s'est autoproclamé «président par intérim» du Venezuela. Donald Trump lui a apporté son soutien, suivi par d'autres. Nicolas Maduro a annoncé que le pays rompait ses relations avec Washington.

Dimanche 27 janvier

Washington a avertit d'une «réponse significative» en cas de menaces contre l'opposition au président en exercice vénézuélien Nicolas Maduro.

«Toute violence et intimidation contre le personnel diplomatique américain, le leader démocrate du Venezuela, Juan Guaido, ou l'Assemblée nationale elle-même, représenterait une grave agression contre l'Etat de droit et entraînera une réponse significative», a tweeté John Bolton, conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump.

Lire aussi : John Bolton, chantre de la guerre préventive et nouveau conseiller à la Sécurité nationale de Trump

Israël a reconnu Juan Guaido comme le nouveau président du Venezuela.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a annoncé ce 27 janvier dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux que son pays reconnaissait le «nouveau pouvoir» au Venezuela, incarné par le chef du Parlement Juan Guaido qui s'est autoproclamé président.

«Israël se joint aux Etats-Unis, au Canada, et à la plupart des pays d'Amérique du sud et des pays d'Europe en reconnaissant le nouveau pouvoir au Venezuela», a affirmé le dirigeant israélien dans cette vidéo, selon l'AFP.

Nicolas Maduro a annoncé dans une interview à CNN Turk ce 27 janvier qu'il rejetait l'ultimatum formulé par les pays européens la veille, dont la France.

La veille, Emmanuel Macron avait annoncé que la France pourrait reconnaître Juan Guaido comme président du Venezuela si Nicolas Maduro ne se décidait pas d'ici huit jours à annoncer la tenue d'élections dans son pays. 

Une annonce similaire avait été faite au même moment par le président du gouvernement d'Espagne, Pedro Sanchez, et par la chancelière allemande, Angela Merkel.

Samedi 26 janvier

La Bolivie a considéré que le Venezuela «n'était pas une menace pour la paix mondiale» et a condamné les «sanctions unilatérales» contre le pays.

Le ministre des Affaires étrangères du Venezuela Jorge Arreaza a fait savoir au Conseil de sécurité des Nations Unies que le président Nicolas Maduro «espérait toujours établir une communication et un dialogue avec l'administration du président américain Donald Trump».

Cuba, par la voie de sa représentante permanente auprès des Nations unies Anayansi Rodriguez Camejo, a rappelé pour sa part son soutien «absolu à la révolution bolivarienne et chaviste [...] et au gouvernement légitime et démocratique, dirigé par Nicolas Maduro» au Venezuela.

Le représentant du Nicaragua a souligné que cette session du Conseil de sécurité était un exemple de plus de «l'attitude interventionniste» des Etats-Unis envers le Venezuela.

L'envoyé spécial américain pour le Venezuela, Elliott Abrams, a rappelé que les pays soutenant Juan Guaido à la tête du Venezuela n'étaient pas des «satellites» des Etats-Unis.

Les Britanniques ont fait savoir qu'ils soutenaient l'action américaine dans la reconnaissance de Juan Guaido comme étant le leader politique «le mieux placé pour diriger le Venezuela, pour le rétablissement de la démocratie, de l'économie et de la liberté».

Le chef de la diplomatie vénézuélienne, Jorge Arreaza, s'est offusqué de la position européenne qui, peu de temps avant la réunion, avait lancé un ultimatum au Venezuela, lui demandant d'organiser de nouvelles élections sous huit jours : «L'Europe nous donne huit jours ? Qu'est-ce qui vous donne ce droit ?», a ainsi questionné Jorge Arreaza.

«Qui êtes-vous pour donner un ultimatum à un gouvernement souverain ? [...] C'est de l'ingérence, infantile», a-t-il ajouté devant le Conseil de sécurité.

Le représentant permanent de la Russie auprès de l'ONU, Vassili Nebenzia, a estimé que cette réunion du Conseil de sécurité avait été convoquée «dans le seul but de continuer à déstabiliser la situation au Venezuela». Il a par ailleurs estimé que les Etats-Unis voulaient imposer leurs «propres approches et recettes pour résoudre les problèmes». «C'est un autre élément de la stratégie américaine de changement de régime [au Venezuela]», a-t-il ajouté.

Le Portugal s'est joint à l'ultimatum lancé par plusieurs pays européens au président vénézuélien Nicolas Maduro, l'appelant à organiser des élections sous huit jours faute de quoi l'opposant Juan Guaido serait officiellement reconnu pour conduire ce processus, a annoncé le ministre des Affaires étrangères, Augusto Santos Silva.

«Soit Nicolas Maduro accepte de participer à ces élections et lancer ce processus, afin qu'elles soient conduites par une commission électorale indépendante [...], soit nous reconnaîtrons comme seule autorité légitime pour organiser ce processus électoral l'Assemblée nationale et son président» Juan Guaido, a déclaré le chef de la diplomatie portugaise à la radio d'informations TSF.

Les Etats-Unis ont appelé à l'ONU tous les pays à «être aux côtés des forces de liberté» de Juan Guaido au Venezuela. Le secrétaire d'Etat Mike Pompeo a aussi dit espérer que la communauté internationale «déconnecte» ses systèmes financiers avec le Venezuela de Nicolas Maduro.

Il a ajouté que cette initiative pourrait «permettre aux actifs appartenant au peuple vénézuélien d'aller aux gestionnaires légitimes de cet Etat».

Nicolas Maduro dirige un «Etat mafieux illégitime», a en outre dénoncé Mike Pompeo.

L'Union européenne «prendra de nouvelles mesures» si des élections ne sont pas convoquées «dans les prochains jours» au Venezuela, y compris en ce qui concerne «la reconnaissance du leadership» dans le pays, a averti la la Haute représentante de l'Union européenne Federica Mogherini dans un communiqué.

Alors que se réunit le Conseil de sécurité de l'ONU ce 26 janvier, la Russie a échoué à faire annuler la réunion. Moscou estimait que la situation au Venezuela ne constituait pas une menace et en a profité pour rappeler qu'elle jugeait que Washington était à la manœuvre d'un «coup d'Etat» dans le pays.

Ce 26 janvier, dans un message publié sur le réseau social Twitter, le président français a annoncé qu'il serait prêt à reconnaître Juan Guaido si Nicolas Maduro n'annonçait pas, dans un délai de huit jours, la convocation d'élections.

Vendredi 25 janvier

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a dénoncé ce 25 janvier la «politique destructrice» des Etats-Unis au Venezuela. «La politique [des Etats-Unis] concernant le Venezuela, comme avec de nombreux autres pays, est destructrice, à mon avis, ce n'est plus à prouver», a affirmé Sergueï Lavrov lors d'une conférence de presse à Rabat avec son homologue marocain Nasser Bourita.

Nicolas Maduro se dit prêt à rencontrer Juan Guaido. «Je m'engage en faveur d'un dialogue national. Aujourd'hui, demain, toujours,(...) je serai prêt à aller où il faut aller. Personnellement, si je dois aller voir ce garçon (...) j'y vais», a déclaré Nicolas Maduro lors d'une conférence de presse, en faisant référence à Juan Guaido. Celui-ci a dit qu'il n'accepterait pas un «faux dialogue» avec Nicolas Maduro, lors de sa première apparition publique depuis son autoproclamation. «La répression, quand elle ne donne pas de résultat, se transforme en un faux dialogue [...] je veux dire clairement au monde et à ce régime : ici personne ne se prêtera à un faux dialogue», a déclaré Juan Guaido. 

Le chef du parlement vénézuélien Juan Guaido a appelé le 25 janvier à une «grande mobilisation» la semaine prochaine pour exiger le départ du chef de l'Etat Nicolas Maduro, lors de sa première apparition publique depuis son autoproclamation comme «président par intérim».

«Ce qui croient que nous nous sommes dégonflés vont être frustrés, car il y a des gens dans la rue pour un moment, jusqu'à ce que cesse l'usurpation et qu'il y ait un gouvernement de transition et des élections libres», a-t-il ainsi déclaré à Caracas. 

Le président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador a déclaré le 25 janvier que son pays était prêt à accueillir le président vénézuélien Nicolas Maduro et l'opposant Juan Guaido, autoproclamé président par intérim, pour engager un dialogue sur la crise politique qui secoue le Venezuela.

«Si les parties le demandent, nous sommes les mieux placés pour les aider afin qu'il y ait un dialogue et que, sans recours à la force et à la violence, les problèmes soient résolus», a déclaré Andrés Manuel Lopez Obrador lors d'une conférence de presse.

L'Espagne pousse au sein de l'UE à une reconnaissance de l'opposant Juan Guaido comme «président par intérim» du Venezuela si Nicolas Maduro ne convoque pas rapidement des élections, a déclaréle chef de la diplomatie espagnole Josep Borrell.

«S'il n'existe pas de volonté de la part du régime vénézuélien de convoquer des élections [...] nous envisagerions l'adoption d'autres mesures dont la reconnaissance comme président par intérim [de Juan Guaido]», a-t-il déclaré devant la presse à l'issue du conseil des ministres.

Josep Borrell a souligné que la question était discutée «en ce moment» au sein de l'UE et que «l'Espagne avait beaucoup travaillé pour prendre le leadership» sur le sujet. Un porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel a indiqué avant Josep Borrell que Berlin était aussi prêt à reconnaître Juan Guaido si des élections libres n'étaient pas organisées très rapidement au Venezuela.

Ce janvier, la Russie s'est offert de jouer les médiateurs dans la crise qui agite le Venezuela depuis le 23 janvier, date à laquelle le président de l'Assemblée nationale Juan Guaido s'est auto-proclamé président du pays, avec le soutien de plusieurs Etats, dont les Etats-Unis.

Par la voix d'Alexandre Chetinine, directeur du Département d'Amérique latine du ministère russe des Affaires étrangères, la Russie s'est dite prêt à jouer les intermédiaires entre le gouvernement d'un côté, et l'opposition de l'autre. Moscou précise toutefois qu'elle ne souhaite «coopérer» qu'avec «les forces politiques qui agissent de manière responsable».

La France appelle Nicolas Maduro à «s'interdire toute forme de répression de l'opposition».

Berlin est prêt à reconnaître Juan Guaido comme président faute d'élections libres, selon le gouvernement cité par l'AFP.

L'Allemagne prend ainsi une position sensiblement différente qu'a adoptée l'Union européenne jusque là, qui avait été beaucoup plus mesuré dans ses déclarations, refusant de reconnaître explicitement le président du Parlement vénézuélien comme chef de l'Etat par intérim.

Berlin a toutefois assuré agir «dans le cadre des consultations européennes à venir en faveur d'une reconnaissance de Juan Guaido comme président intérimaire au cas où des élections libres ne pourraient être organisées d'ici peu», a déclaré Steffen Seibert, porte-parole de la Chancelière Angela Merkel.

La Haut-Commissaire des Nations unies pour les droits humains, Michelle Bachelet, a demandé l'ouverture d'une enquête indépendante sur l'usage excessif de la force par les forces de l'ordre vénézuéliennes, soutenant qu'il y avait eu 20 morts et «bien plus de 350 interpellations» cette semaine, selon des informations reçues par son bureau.

«Je suis extrêmement préoccupée par la situation au Venezuela, qui pourrait rapidement devenir hors de contrôle et avoir des conséquences catastrophiques», a déclaré l'ancienne présidente du Chili, exhortez les dirigeants politiques à désamorcer la situation après que Juan Guaido se soit autoproclamé «président par intérim».

Dénonçant un «coup d'Etat» contre le «président légitime», l'armée a apporté son soutien de façon appuyé à Nicolas Maduro. «J'alerte le peuple du Venezuela qu'un coup d'Etat est perpétré contre les institutions, contre la démocratie, contre notre Constitution, contre le président Nicolas Maduro, notre président légitime», a déclaré le ministre de la Défense Vladimir Padrino Lopez lors d'une conférence de presse très offensive, entouré de tout le haut-commandement militaire du pays.

«Les forces armées bolivariennes du Venezuela n'accepteront jamais un président imposé par des intérêts obscurs», a encore lancé le ministre de la Défense en référence à l'autoproclamation comme «président par intérim» de l'opposant pro-américain Juan Guaido.

Huit généraux qui commandent des régions stratégiques du pays avaient assuré peu auparavant leur «loyauté et subordination absolue» au président Nicolas Maduro dans des messages diffusés par la télévision d'État. «Loyaux toujours, traîtres jamais», ont lancé certains à la fin de leur allocution, où ils n'ont pas manqué de faire allusion à l'ex-président socialiste Hugo Chavez (1999-2013). Le 21 janvier, une brève tentative de soulèvement d'un groupe de militaires avait été rapidement réprimée.

Une situation dans laquelle un homme «s'autoproclame président par interim» et est immédiatement reconnu par les Etats-Unis et 11 pays d'Amérique latine est «inédite», selon l'ancien président de l'équatorien Rafael Correa qui s'exprimait au micro de RT, s'inquiétant que cela puisse établir un dangereux précédent.

Juan Guaido a «ignoré les restrictions, les lois, les élections, les procédures. [...] Rien de ce genre n'existe dans la constitution», a-t-il rappelé en référence à l'autoproclamation de cet opposant pro-américain.

Selon Rafael Correa, les Etats qui soutiennent cette initiative avaient déjà appelé à un changement de régime au Venezuela, bien avant l'annonce de Juan Guaido, et ne se préoccupent pas des formalités légales de celle-ci mais uniquement de leurs propres intérêts. Une telle approche pourrait se généraliser à l'avenir à tout autre pays, dont le «gouvernement ne plaît pas aux États-Unis», qu’il soit démocratique ou non, a prévenu l'ancien chef d'Etat.

«Ils évitent de recourir à [des actions] militaires, aux assassinats ou aux enlèvements pour le moment, car ils n'en ont pas besoin. Mais on ne peut exclure qu'ils puissent recourir à de telles méthodes », a encore averti Rafael Correa.

Le président du Parlement vénézuélien Juan Guaido, autoproclamé «président par intérim», n'exclut pas une éventuelle amnistie du président Nicolas Maduro pour qu'il quitte le pouvoir, a-t-il déclaré lors d'une interview à la chaîne américaine en espagnol Univision.

«Lors de périodes de transition, des choses similaires se sont produites [...], nous ne pouvons rien exclure, cependant nous devons être très fermes à l'avenir [...] avant tout pour faire face à l'urgence humanitaire», a déclaré Juan Guaido, qui était interrogé sur la possibilité d'une amnistie pouvant également concerner Nicolas Maduro.

Le chef de l'opposition accuse le président Maduro d'être responsable des morts au cours des manifestations contre le régime qui ont fait 26 victimes, selon l'ONG Observatorio Venezolano de Conflictividad Social. «Il faudrait aussi revoir cela [l'amnistie], c'est aussi un fonctionnaire, malheureusement dictateur et responsable des victimes d'hier au Venezuela», a-t-il ajouté.

Le Parlement, seul institution contrôlée par l'opposition au Venezuela, a promis le 15 janvier une «amnistie» aux soldats qui ne reconnaîtraient pas le gouvernement de Nicolas Maduro. «Cette amnistie et ces garanties s'adressent à tous ceux qui sont prêts à se ranger du côté de la Constitution et à rétablir l'ordre constitutionnel», a ajouté Juan Guaido.

Le secrétaire national du PCF Fabien Roussel a vivement réagi au message publié par Emmanuel Macron sur la situation au Venezuela, estimant que le chef d'Etat français soutenait «un putsch». Et de dénoncer ce qu'il voit comme une forme d'hypocrisie, vue la situation en France : «Lui qui est si contesté, élu par 24% des Français, rejeté par 75% au bout de 18 mois et qui subit une révolte sociale qui demande sa destitution ?!»

Dans une série de messages sur Twitter, l'ancien candidat à la primaire démocrate Bernie Sanders a appelé les Etats-Unis à respecter «l'Etat de droit, les élections libres et le droit à l'autodétermination du peuple vénézuélien».

«Nous devons apprendre les leçons du passé et ne pas nous impliquer dans les changements de régime, ni soutenir de coups d'Etat, comme nous l'avons fait au Chili, au Guatemala, au Brésil et en République dominicaine. Les Etats-Unis ont une longue histoire d'interventions inappropriées dans les pays d'Amérique latine; nous ne devons pas suivre de nouveau cette voie», a-t-il écrit.

Les Etats-Unis ont ordonné le départ du personnel «non essentiel» de leurs missions diplomatiques au Venezuela, au lendemain de la décision du département d'Etat de ne pas se plier à l'expulsion des diplomates américains par le dirigeant socialiste Nicolas Maduro.

Dans une «alerte de sécurité» publiée sur un site du département d'Etat, l'administration de Donald Trump demande également aux ressortissants américains résidant ou voyageant au Venezuela d'«envisager sérieusement» de quitter ce pays.

«Le gouvernement des Etats-Unis n'est en mesure de fournir des services d'urgence aux ressortissants américains au Venezuela que de manière limitée», prévient la diplomatie américaine.

Le département d'Etat ne précise pas combien de diplomates vont rester au Venezuela. «Nous prenons cette mesure en nous basant sur notre évaluation actuelle de la situation sécuritaire au Venezuela», a indiqué l'un de ses porte-parole, précisant que Washington n'avait pas l'intention de fermer son ambassade à Caracas.  

Jeudi 24 janvier

Nicolas Maduro annonce la fermeture de l'ambassade du Venezuela aux Etats-Unis. «J'ai décidé de rappeler tout le personnel diplomatique [...] et de fermer notre ambassade et tous nos consulats aux Etats-Unis», a déclaré devant la Cour suprême le chef de l'Etat vénézuélien, qui a accusé Washington d'inciter Juan Guaido à perpétrer un coup d'Etat. 

Les Etats-Unis réclament une réunion du Conseil de sécurité le 26 janvier.

Selon Alessandro Gisotti, directeur par intérim du Bureau de presse du Saint-Siège, le pape François, actuellement au Panama pour participer aux Journées mondiales de la jeunesse, a déclaré suivre «de près l'évolution de la situation et prie pour les victimes et pour tous les Vénézuéliens». Le Vatican «appuie tous les efforts visant à éviter que d'autres souffrances ne soient infligées à la population.»

Vladimir Poutine a exprimé son «soutien» à Nicolas Maduro dans un entretien téléphonique «dans les conditions d'une crise politique tendue, provoquée de l'extérieur», selon un communiqué du Kremlin. Le président russe a tenu à dénoncer une «ingérence extérieure destructrice qui viole de manière brutale les normes fondatrices du droit international».

Nicolas Maduro a quant à lui «remercié la Russie pour sa position de principe», toujours d'après la même source. Les deux dirigeants ont «confirmé leur volonté mutuelle de poursuivre la coopération russo-vénézuélienne dans différents domaines».

Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a appelé l'Organisation des Etats américains (OEA) à reconnaître Juan Guaido comme «président par intérim du Venezuela», comme les Etats-Unis et plusieurs pays membres de cette institution l'ont déjà fait la veille.

Il a également mis en garde le «régime illégitime» de Nicolas Maduro contre «toute décision d'utiliser la violence pour réprimer la transition démocratique pacifique», demandant aux forces de sécurité vénézuéliennes de «protéger» Juan Guaido.

Pour le secrétaire d'Etat britannique des Affaires étrangères Jeremy Hunt, Nicolas Maduro «n'est pas le dirigeant légitime du Venezuela», au lendemain de la décision des États-Unis, suivie par plusieurs pays, de reconnaitre l'opposant Juan Guaido comme président..

«Nous sommes très inquietde la situation au Venezuela, mais il est évident que Nicolas Maduro n'est pas le dirigeant légitime du Venezuela», a déclaré Jeremy Hunt dans un communiqué. Il a estimé que les élections du 20 mai 2018, qui avaient porté Nicolas Maduro au pouvoir, étaient «profondément biaisées».

Le ministre de la Défense du Venezuela, le général Vladimir Padrino, a déclaré que l'autoproclamation du chef du Parlement, Juan Guaido, comme «président par interim» était un «coup d'Etat».  

«J'alerte le peuple du Venezuela qu'un coup d'Etat est perpétré contre les institutions, contre la démocratie, contre notre Constitution, contre le président Nicolas Maduro, notre président légitime», a affirmé le ministre de la Défense lors d'une conférence de presse, entouré par les membres du haut commandement militaire. 

Le Parti communiste français (PCF) a dénoncé ce 24 janvier le soutien «scandaleux» d'Emmanuel Macron à la «tentative de coup d'Etat» qu'est selon lui l'auto-proclamation du président de l'Assemblée nationale du Venezuela, Juan Guaido, comme «président en exercice par intérim».

Ce qui se passe au Venezuela jette «de l'huile sur le feu» et aggrave «le risque d'une escalade dangereuse où une partie du peuple vénézuélien s'élève contre l'autre», écrit le PCF dans un communiqué, invitant la France à ne pas «participer à cette opération de déstabilisation du Venezuela, et encore moins s'aligner sur les choix dangereux des présidents [américain] Trump et [brésilien] Bolsonaro».

«La France doit agir de concert avec les membres du Conseil de sécurité pour la mise en place d'une médiation internationale sous l'égide de l'ONU pour poser le cadre d'un dialogue national et d'un retour à la paix», ajoute le PCF.

Commentant la situation au Venezuela, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a expliqué que la Chine était «opposée aux ingérences extérieures», expliquant avoir «toujours appliqué» ce principe «dans les affaires intérieures d'autres pays». Hua Chunying a appelé les différentes parties à «rester rationnelles et calmes» et à trouver «une solution politique» à la crise.

Interrogée sur le fait de savoir si la Chine reconnaissait toujours Nicolas Maduro comme le président légitime, la porte-parole a souligné que Pékin avait envoyé un représentant à sa cérémonie d'investiture le 10 janvier.

Pékin est l'un des principaux alliés et le premier créancier de Caracas. Le président vénézuélien a effectué une visite en Chine en septembre 2018, au cours de laquelle il a signé plusieurs accords énergétiques et miniers destinés à soutenir l'économie vénézuélienne.

Le président du Mexique, un des pays qui reconnaît Nicolas Maduro comme président légitime du Venezuela a, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, invité «les deux parties» à tenir «des discussions pour éviter une escalade de la violence».

Le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, s'est entretenu par téléphone avec le président de l'Assemblée nationale vénézuélienne, Juan Guaido, autoproclamé la veille président par intérim, et lui a exprimé sa «reconnaissance pour le courage dont il fait preuve dans cette situation».

Le groupe de Lima, composé de 14 pays – Argentine, Brésil, Canada, Chili, Colombie, Costa Rica, Guatemala, Honduras, Mexique, Panama, Paraguay, Pérou, Guyana et Sainte-Lucie – a apporté son soutien à Juan Guaido, qui s'est auto-proclamé président du Venezuela.

«Le peuple vénézuélien s'engage courageusement pour un futur libre» : telle est la réaction du porte-parole gouvernemental allemand concernant la tentative de renversement du président vénézuélien Nicolas Maduro. Dans un tweet, Steffen Seibert a également estimé : «Cela nécessite un processus politique conduisant à des élections libres et crédibles. L’Assemblée nationale élue démocratiquement a un rôle particulier à jouer.

Le porte-parole de la Commission européenne a annoncé soutenir «l'Assemblée nationale» vénézuélienne et les «forces démocratiques», sans faire explicitement référence à Juan Guaido, tout en appelant à un «processus politique menant à des élections».

Le Premier ministre britannique, Theresa May, a estimé ce 24 janvier «inacceptable» que le Venezuela cherche à couper ses liens diplomatiques avec les Etats-Unis». Downing Street a précisé soutenir Juan Guaido comme président de l'Assemblée nationale «démocratiquement élu», tout en remettant en cause l'élection présidentielle de 2018, remportée par Nicolas Maduro : une élection «ni libre ni juste»

Le gouvernement espagnol a réagi à son tour, estimant que l'unique solution envisageable était la convocation de nouvelles élections. Le chef de l'exécutif espagnol, Pedro Sanchez, a également fait savoir qu'il s’entretiendrait avec Juan Guaido par téléphone après avoir rencontré des dirigeants latino-américains dans le cadre du forum de Davos.

Le Kremlin a fait savoir qu'il n'avait pour l'instant pas reçu de demande d'aide militaire de la part de Caracas. Commentant les déclarations américaines au sujet d'une éventuelle intervention armée, la Russie a dénoncé une «tentative d'usurper le pouvoir» en s'inquiétant des  «paroles dangereuses» de Washington.

Emmanuel Macron a salué le «courage» des Vénézuéliens qui «marchent pour leur liberté». «Après l'élection illégitime de Nicolas Maduro en mai 2018, l'Europe soutient la restauration de la démocratie», a écrit le chef de l'Etat dans un tweet en français, également publié en espagnol.

Pour Sergueï Lavrov, le «comportement de Etats-Unis au Venezuela est une nouvelle démonstration de leur mépris total des normes et principes du droit international». Il a appelé les leaders de l'opposition à ne pas «devenir des pions dans le jeu d'échec de quelqu'un d'autre.» Moscou redoute que l'ingérence étrangère conduise à un «bain de sang».

Le porte-parole des Nations-Unis, Stéphane Dujarric, a appelé de ses vœux ce 24 janvier à une «enquête transparente et indépendante» concernant le décompte des victimes dans les manifestations au Venezuela. Il a également exhorté «tous les acteurs» à «abaisser les tensions et à s'engager dans le dialogue politique» afin de «lutter contre la crise».

Le chef de la diplomatie russe a mis en garde les Etats-Unis ce 24 janvier contre une intervention miliaire au Venezuela, qui serait «catastrophique». Estimant que Washington, en compagnie d'autres pays, avait «augmenté» la pression sur Caracas avec «divers prétextes», Sergueï Lavrov a expliqué que le Venezuela était le «partenaire stratégique» de Moscou. La Russie «soutient et soutiendra» le Venezuela, a-t-il poursuivi.

Le ministre russe des Affaires étrangères a également fait savoir que la Russie continuerait de «protéger la souveraineté du Venezuela» et le «principe de non-ingérence dans ses affaires intérieures». La coopération économique «dans divers domaines» se poursuivra, a-t-il encore précisé.

Après que le président de l'Assemblée nationale vénézuélienne a annoncé s'être autoproclamé «président par intérim du Venezuela», des manifestants pro-Maduro sont descendus dans les rues de Caracas pour protester contre le chef de l'opposition.

Nicolas Maduro a reçu le soutien de la star argentine Diego Maradona. Dans un message publié sur Instagram, l'ancien footballeur, coiffé d'une casquette aux couleurs du Venezuela, a expliqué : «Je ne vais pas changer. Aujourd'hui plus que jamais avec le président Nicolas Maduro. Au Venezuela, le peuple règne. Je les aime !»

L'ONU a appelé au «dialogue» pour éviter un «désastre», selon Antonio Guterres.

La porte-parole de la diplomatie russe a critiqué les pays occidentaux sur la crise au Venezuela, estimant que cela démontre «leur attitude envers le droit international» alors que les Etats-Unis et leurs alliés dans la région ont reconnu l'opposant Juan Guaido comme président par intérim.

«Les évènements qui se déroulent actuellement au Venezuela montrent clairement l'attitude de la communauté internationale progressiste envers le droit international, la souveraineté et la non-ingérence dans les affaires intérieures d'un pays où elle chercher à changer le pouvoir», a déclaré Maria Zakharova sur sa page Facebook. La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères est en Algérie, où le ministre russe Sergueï Lavrov entame une visite d'État de plusieurs jours dans la région.

Les Etats-Unis et leurs alliés dans la région, à commencer par le Brésil et la Colombie, ont reconnu la légitimité du président du Parlement vénézuélien Juan Guaido, qui s'est autoproclamé «président» par intérim.

L'Union européenne a de son côté appelé à écouter la «voix» du peuple du Venezuela et a réclamé des élections «libres», sans suivre à ce stade les Etats-Unis.

Le secrétaire d'Etat Mike Pompeo a refusé de rapatrier les diplomates américain postés à Caracas, promettant de prendre «les mesures appropriées» si il leur arrivait quoi que ce soit.

«Nous appelons l'armée vénézuélienne et les forces de sécurité à continuer à protéger tous les citoyens vénézuéliens, ainsi que les citoyens américains et étrangers au Venezuela», a-t-il déclaré dans un communiqué, précisant que les Etats-Unis prendraient «les mesures appropriées pour tenir responsable quiconque mettrait en danger la sécurité et la sûreté de notre mission [diplomatique] et de son personnel».

«Les Etats-Unis ne reconnaissent pas le régime de Maduro [...] Par conséquent, les Etats-Unis ne considèrent pas que l'ancien président Nicolas Maduro ait l'autorité légale pour rompre les relations diplomatiques avec les Etats-Unis ou pour déclarer nos diplomates persona non grata», a par ailleurs indiqué le département d'Etat dans ce communiqué.

Le président vénézuélien Nicolas Maduro a rompu les relations avec Washington, et a donné 72 heures aux diplomates américains pour quitter le pays.

Le gouvernement cubain a exprimé «ferme soutien» au président vénézuélien élu. «Notre soutien et solidarité au président Nicolas Maduro devant les tentatives impérialistes pour discréditer et déstabiliser la Révolution bolivarienne», a écrit sur Twitter le président cubain Miguel Diaz-Cancel. 

Le président de la Commission des Affaires internationales du Conseil de la Fédération de Russie Konstantin Kossatchev a réagi : «Toute la politique courante des Etats-Unis vis à vis du Venezuela, y compris les dernières déclarations de Trump, est une ingérence directe et brutale dans ses affaires intérieures. Le monde sait ce qui est arrivé à la Libye suite au changement de pouvoir avec une ingérence américaine directe, auxquelles difficultés l'Irak fait face encore aujourd'hui et ce à quoi la Syrie a échappé. Le Venezuela fait partie de ce groupe de pays.»

L'Union européenne a appelé à écouter la «voix» du peuple du Venezuela et a réclamé des élections «libres et crédibles».

«Les droits civils, la liberté et la sécurité de tous les membres de l'Assemblée nationale, y compris de son président, Juan Guaido, doivent être [...] pleinement respectés», a ajouté la haute représentante de l'UE, Federica Mogherini, au nom des 28.

Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a dit dans un tweet «espérer que toute l'Europe va être unie en soutien des forces démocratiques au Venezuela».

«Contrairement à Maduro, l'assemblée parlementaire, y compris Juan Guaido, ont un mandat démocratique des citoyens vénézuéliens», a ajouté le président du Conseil (qui représente les 28 Etats membres de l'UE).

«Le désespoir et l'intolérance menacent la paix de la Nation. Les soldats de la Patrie n'acceptent pas un président imposé dans l'ombre d'obscurs intérêts, ni [un président] auto-proclamé en dehors de la Loi»", a écrit sur Twitter le ministre vénézuélien de la Défense Vladimir Padrino.

Vladimir Padrino a également promis que les forces armées défendraient «la Constitution» et «la souveraineté nationale».

Dans les rues de Caracas, de violents heurts ont éclaté entre les forces de l'ordre et des manifestants anti-Maduro. Ceux-ci ont envoyé des projectiles vers la police, qui a fait usage de la force et a utilisé du gaz lacrymogène.

Plus tôt, avant l'auto-proclamation de Juan Guaido comme «président par intérim» du pays, des milliers d'opposants au président vénézuélien ont défilé à Caracas. Des partisans du dirigeant socialiste, eux aussi en nombre, ont également manifesté.

Juan Guaido, président de l'Assemblée sous contrôle de l'opposition, s'est autoproclamé «président en exercice». Sur le plateau de RT France, l'ambassadeur du Venezuela en France Michel Mujica a accusé les Etats-Unis de violer la charte de l'ONU.

Lire aussi : «Coup d'Etat» promu par Washington : l'ambassadeur du Venezuela sur la reconnaissance de Guaido

Mercredi 23 janvier

«Nous suivons la situation de près et nous consultons nos partenaires européens», a déclaré un responsable de l'Elysée auprès de l'agence Reuters. 

Le président bolivien Evo Morales a réaffirmé sa solidarité envers le «frère» Nicolas Maduro dans un tweet. 


«Notre solidarité avec le peuple vénézuélien et le frère [Nicolas Maduro], en ces heures décisives où les griffes de l’impérialisme cherchent de nouveau à blesser à mort la démocratie et l'autodétermination des peuples de [l'Amérique du Sud]. Nous ne serons plus jamais l'arrière-cour des [Etats-Unis]», a tweeté le président socialiste.

Nicolas Maduro a annoncé que le Venezuela rompait ses relations diplomatiques avec les Etats-Unis, et donné 72 heures au personnel diplomatique américain pour quitter le pays. 


«J'ai décidé de rompre les relations diplomatiques et politiques avec le gouvernement impérialiste des Etats-Unis. Dehors ! Qu'ils s'en aillent du Venezuela, ici il y a de la dignité, voyons !», a déclaré le président vénézuélien.  

Nicolas Maduro s'adresse à ses concitoyens devant un parterre de soutiens. 

Des heurts ont éclaté entre forces de l'ordre et manifestants opposés à Nicolas Maduro à Caracas. 

L'Argentine reconnaît à son tour Juan Guaido comme le nouveau président du Venezuela. 

Plusieurs pays d'Amérique latine et le Canada, en plus des Etats-Unis, ont d’ores et déjà reconnu Juan Guaido, 35 ans, président du Parlement vénézuélien et chef de file de l'opposition à Nicolas Maduro, «président par intérim».

Donald Trump a commenté sa décision sur le réseau social Twitter en qualifiant le gouvernement de Nicolas Maduro de «régime illégitime».

«Les citoyens du Venezuela ont souffert trop longtemps entre les mains du régime illégitime de Maduro. Aujourd'hui, j'ai officiellement reconnu le président de l'Assemblée nationale vénézuélienne, Juan Guaido, comme le président par intérim du Venezuela», a déclaré le président américain sur Twitter. 

Dans un communiqué, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a appelé le président Maduro à quitter le pouvoir et a exhorté l'armée du pays à soutenir Juan Guaido. 

«Le peuple vénézuélien a suffisamment souffert de la dictature désastreuse de Nicolas Maduro», a déclaré le secrétaire d'Etat.

«Nous appelons Maduro à se retirer en faveur d'un dirigeant légitime reflétant la volonté du peuple vénézuélien», a-t-il ajouté. 

Le Mexique affirme de son côté qu'il continue à reconnaître Nicolas Maduro comme le président du Venezuela.

Le Canada s'aligne lui aussi sur la position des Etats-Unis.

Le Brésil de Jair Bolsonaro et la Colombie d'Ivan Duque annoncent qu'ils reconnaissent Juan Guaido, autoproclamé «président en exercice». Le Paraguay et le Pérou font de même.

Un haut fonctionnaire canadien sous couvert d'anonymat, cité par Reuters, affirme que son pays pourrait reconnaître le «président par intérim» autoproclamé du Venezuela.

Luis Almagro, secrétaire général de l'Organisation des Etats américains (OEA), une organisation basée à Washington et fortement influencée par les Etats-Unis, a apporté son soutien à Juan Guaido. «Nos félicitations à Juan Guaido, le président en exercice du Venezuela. Il a toute notre reconnaissance pour impulser le retour de la démocratie dans ce pays», a-t-il tweeté.

13 jours après l'investiture de Nicolas Maduro, réélu pour un second mandat, l'opposant pro-américain et président de l'Assemblée nationale du Venezuela Juan Guaido s'est autoproclamé «président par intérim» du pays latino-américain le 23 janvier.

Quelques minutes plus tard, le président américain Donald Trump, ennemi déclaré du dirigeant vénézuélien Nicolas Maduro, a annoncé qu'il reconnaissait l'opposant «président par intérim».

Le même 23 janvier, des manifestations de l'opposition et de partisans de Nicolas Maduro ont, chacune, rassemblé des dizaines de milliers de personnes dans les rues.

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