Présidence d'Interpol : le candidat soutenu par Washington élu, Moscou dénonce de «fortes pressions»

Considéré comme favori pour le poste, le russe Alexandre Prokoptchouk a finalement été écarté de la présidence d'Interpol à laquelle il postulait. Le candidat sud-coréen Kim Jong-yang, «fermement» soutenu par Washington, lui a été préféré.
L'élection du président d'Interpol, qui s'est déroulée ce 21 novembre à Dubaï et qui a vu un candidat sud-coréen l'emporter face à un général russe, a été marquée par «de fortes pressions», a estimé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
«C'est dommage, bien sûr, que notre candidat ne l'ait pas emporté. D'un autre côté, si on regarde de manière impartiale les déclarations d'une série de pays la veille du vote, il est évident qu'il y a eu de fortes pressions», a-t-il déclaré, cité par les agences de presse russes.
Le Sud-Coréen Kim Jong-yang, dont la candidature était «fermement» soutenue par les Etats-Unis face à Alexandre Prokoptchouk, sera le nouveau président d'Interpol pour un mandat de deux ans. Kim Jong-yan était déjà président par intérim d'Interpol depuis la «démission» subite de son ancien patron, Meng Hongwei, accusé de corruption en Chine et qui a mystérieusement disparu début octobre au cours d'un voyage dans son pays.
Bien que le poste de président soit plus honorifique qu'opérationnel, les critiques contre Moscou manifestaient la crainte que l'organisation internationale ne devienne un outil du Kremlin pour lutter contre ses opposants politiques en cas d'élection d'Alexandre Prokoptchouk. Le quotidien The Times avait pourtant affirmé la semaine dernière, citant des sources britanniques, que le candidat russe était le favori du scrutin.
«Il s'agit d'une forme d'ingérence [dans] les élections d'une organisation internationale», avait déjà fait savoir ce 20 novembre Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin. «Comment peut-on qualifier cela autrement ?», avait-t-il ajouté.
Cette élection fait suite à un épisode pour le moins inhabituel : début octobre, Interpol avait fait savoir que son président, Meng Hongwei, disparu depuis plusieurs jours, avait remis sa démission. Les autorités chinoises avaient alors annoncé que l'homme était soupçonné de corruption dans son pays pour avoir notamment accepté des «pots-de-vin».