Peine de mort requise pour les cinq individus accusés d'avoir drogué et démembré Jamal Khashoggi
- Avec AFP
Jamal Khashoggi a été drogué puis démembré par cinq responsables saoudiens, selon le procureur général de Riyad. Le parquet saoudien a requis la peine de mort à leur encontre. Il a mis totalement hors de cause le prince héritier Mohammed ben Salmane.
Le parquet saoudien a requis ce 15 novembre la peine mort contre cinq responsables du royaume accusés du meurtre de Jamal Khashoggi, soulignant que le journaliste avait été drogué et démembré au sein du consulat de son pays à Istanbul, selon le procureur général.
D'après le porte-parole du parquet, Jamal Khashoggi, éditorialiste critique du pouvoir, en particulier du prince héritier Mohammed ben Salmane dit MBS, a été tué le 2 octobre après avoir été drogué au consulat de son pays à Istanbul, où il a été démembré par cinq responsables saoudiens.
Le procureur général saoudien a également mis hors de cause le prince héritier MBS. Le puissant prince n'avait aucune connaissance du dossier, selon les explications du porte-parole du procureur général qui répondait à un journaliste. Le chef-adjoint des services saoudiens, le général Ahmed al-Assiri, aurait ordonné de ramener de gré ou de force Jamal Khashoggi mais le chef de l'équipe de «négociateurs» dépêché sur place aurait finalement donné l'ordre de le tuer.
Le procureur saoudien a en outre demandé à la Turquie de signer un accord «spécial» de coopération concernant les enquêtes sur le meurtre de Jamal Khashoggi. L'objectif de ce «mécanisme spécifique» est de fournir à la Turquie les résultats de l'enquête saoudienne et d'obtenir d'Ankara «les preuves et les informations pertinentes» en sa possession.
Le 20 octobre, soit plus de deux semaines après l’assassinat du journaliste, Riyad reconnaissait officiellement que Jamal Khashoggi avait été tué à l'intérieur du consulat saoudien à Istanbul, prétextant une rixe à coups de poing qui avait mal tourné. Le lendemain, un haut responsable du gouvernement saoudien affirmait que le journaliste était décédé des suites d'«erreurs» commises par l'équipe chargée de «négocier» son retour en Arabie saoudite. Cette même source assurait que le journaliste avait été malencontreusement tué par un «étouffement» censé l'empêcher d'élever la voix au cours de son entrevue.
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