Malgré les réticences de la Commission européenne, Rome maintient son projet de budget pour 2019
- Avec AFP
Le gouvernement italien souhaite que la Commission européenne fasse preuve de «flexibilité». C'est la teneur du courrier envoyé à Bruxelles par le ministre de l'Economie transalpin. Rome appelle à notamment prendre en compte la catastrophe de Gênes.
Rome a maintenu inchangé son projet de budget contesté pour 2019 et demandé à Bruxelles de la «flexibilité» pour prendre en compte notamment des dépenses liées à l'effondrement du pont Morandi à Gênes et aux intempéries, selon une copie de sa lettre envoyée à la Commission européenne.
L'exécutif transalpin «demande l'application de la flexibilité pour événements exceptionnels», écrit ainsi le ministre italien de l'Economie, Giovanni Tria. Alors que Bruxelles a rejeté le projet de budget italien et lui avait demandé de revoir sa copie avant le 13 novembre à minuit, Rome a décidé de maintenir sa prévision d'un déficit à 2,4% du PIB en 2019.
Il s'agit d'événements inattendus [qui ont conduit le pays à lancer] un plan extraordinaire d'interventions
Giovanni Tria précise néanmoins dans sa lettre que ces 2,4% représentent «une limite infranchissable». Mais il souligne que sur les budgets des trois prochaines années pèsent des «dépenses de nature exceptionnelles égales à environ 0,2% du PIB», en raison des conséquences des intempéries «d'une gravité particulière» qui ont touché le pays fin octobre-début novembre, mais aussi de celles de l'effondrement cet été du pont Morandi à Gênes.
Un milliard d'euros pour la «mise en sécurité» et «l'entretien des infrastructures» du réseau routier
Quant au sujet des intempéries, le ministre italien évoque «un coût très lourd en termes de victimes et de dommages causés». «Il s'agit d'événements inattendus», qui ont conduit le pays à lancer «un plan extraordinaire d'interventions», a noté Giovanni Tria. Les vents violents et les pluies diluviennes, qui ont fait une vingtaine de morts dans la péninsule, ont touché notamment la région du Veneto, dans le nord-est, où des centaines d'arbres ont été déracinés, la Ligurie, où de nombreux bateaux ont été détruits, ou encore la Sicile. Parallèlement, Gênes a été endeuillée cet été par l'effondrement du viaduc autoroutier Morandi, axe de circulation stratégique dans la ville.
«Nous ne sommes pas des têtes brûlées» : #Rome 🇮🇹 défend son budget face à #Bruxelles 🇪🇺#Economie#Italie#UE
— RT France (@RTenfrancais) 22 octobre 2018
➡️ https://t.co/u1BTieJuB8pic.twitter.com/iR0lTaoLFq
Ce drame, qui a fait 43 morts, a conduit là aussi le pays à lancer un «plan extraordinaire d'entretien» du réseau routier. «Dans cet objectif, la loi de finances consacre un milliard d'euros en 2019, spécifiquement à la mise en sécurité et à l'entretien des infrastructures du réseau routier, dont les viaducs, les ponts, les tunnels», a encore expliqué le ministre italien de l'Economie.