Brexit : après les négociations entre Londres et Bruxelles, Theresa May convoque ses ministres
Theresa May a convoqué ses ministres au lendemain des discussions entre les négociateurs de Londres et de l'Union européenne ayant abouti à un projet d'accord sur le Brexit. Une perspective redoutée par certains pro-Brexit.
En amont de la convocation de ses ministres au 10 Downing Street ce 14 novembre, Theresa May leur a présenté un document récapitulant le projet d'accord sur le Brexit discuté la veille entre les négociateurs britanniques et européens.
Cette réunion s'inscrit dans un contexte de rudes négociations entre Londres et Bruxelles, notamment sur la question irlandaise. Ainsi, si son contenu n'a pour l'heure pas été divulgué, la télévision publique irlandaise RTE, citée par l'AFP, a expliqué que le projet d'accord sur le Brexit prévoyait l'instauration d'«un filet de sécurité» visant à éviter le retour d'une frontière physique entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande.
Près de quatre mois avant la sortie officielle, le 29 mars 2019, du Royaume Uni de l'UE, l'accord pourrait ainsi prendre la forme d'un arrangement douanier pour tout le Royaume-Uni avec des dispositions «plus approfondies», selon RTE, pour l'Irlande du Nord en termes douaniers et réglementaires.
Des perspectives qui inquiètent les pro-Brexit
Chez les partisans du Brexit, des personnalités politiques ont exprimé leur craintes face à ce projet d'accord, redoutant qu'il ne contraigne le Royaume-Uni à se plier aux règles de l'UE pendant des années.
Nigel Farage, figure charismatique de la campagne pro-Brexit en amont du référendum britannique de 2016, a estimé que le texte que s'apprêtait à présenter Theresay May, était «le pire accord de l'histoire».
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Un «Etat vassal» de l'UE
Boris Johnson a d'ores et déjà affirmé qu'il voterait contre le texte s'il était soumis au Parlement, estimant qu'il ferait du Royaume-Uni «un Etat vassal» de l'Union européenne. «Avec cet accord, nous allons rester dans l'union douanière, nous allons rester, de fait, dans le marché unique» a-t-il affirmé sur la chaîne britannique BBC.
Le député conservateur Jacob Rees-Mogg a pour sa part réagi au projet d'accord en estimant qu'il serait une «trahison» des engagements pris par Theresa May sur le Brexit.
Nigel Dodds, député du parti unioniste nord-irlandais (DUP), a considéré que le projet d'accord pourrait laisser l'Irlande du Nord «soumise à des règles et des lois établies à Bruxelles». «Nous nous opposons à cela [...] C'est une ligne rouge fondamentale», a-t-il mis en garde.
Un accord sur le Brexit permettrait la mise en place d'une période de transition lors du retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne et ce jusqu'en décembre 2020. Cette disposition pourrait d'une part rassurer les milieux économiques qui redoutent une rupture trop abrupte ; elle garantirait d'autre part le maintien de droits des citoyens expatriés de chaque côté de la Manche.
En parallèle de la convocation des ministres britanniques, les ambassadeurs des 27 pays membres de l'UE se rassemblent à ce sujet de leur côté à Bruxelles, selon des sources diplomatiques citées par l'AFP. La chaîne irlandaise RTE a pour sa part annoncé une réunion du gouvernement irlandais le même jour.