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Elections de mi-mandat : de nombreux candidats issus du renseignement chez les démocrates

Comme l'ont relevé des médias américains, les démocrates présentent un certain nombre de candidats revendiquant une expérience dans le renseignement. Un prolongement sur le terrain politique du conflit ouvert entre Donald Trump et les agences ?

Depuis son arrivée au pouvoir, et même avant, le président américain Donald Trump et la communauté du renseignement de son pays se livrent une guerre sans merci. Dernier exemple en date, le FBI a admis le 19 octobre avoir fait appel à plus d'un agent pour espionner Carter Page, un conseiller du milliardaire, lors de la campagne présidentielle de 2016. De son côté, Donald Trump a, depuis son élection, nommé un remplaçant au directeur du FBI James Comey, et à celui de la CIA John Brennan, à qui il a même révoqué l'habilitation secret-défense. 

Jusqu'ici cantonné aux couloirs de la justice ou aux plateaux télévisés, notamment CNN où officie désormais John Brennan, la communauté du renseignement semble avoir décidé d'exporter cet affrontement dans l'arène politique, sur le terrain du chef d'Etat. Ainsi, à l'occasion des élections de mi-mandat américaines, un certain nombre d'anciens membres des services du renseignement, de la CIA, du Pentagone, du Conseil de sécurité nationale ou encore du département d'Etat, se présentent sous les couleurs démocrates, d'après plusieurs médias.

Selon le décompte du World socialist Web Site (site animée par le Comité international de la Quatrième Internationale, trotskiste), 57 des candidats à la primaire démocrate dans les 102 districts considérés comme disputés, c'est-à-dire où les démocrates ont une chance de l'emporter, affichaient ouvertement leur expérience dans le renseignement. Ce qui en ferait le groupe de professionnels le mieux représenté devant les fonctionnaires (45) et les avocats (35).

La défiance du renseignement à l'égard de Trump ne faiblit pas

Une telle recrudescence pourrait s'expliquer par le fait que l'état major démocrate voit dans ces anciens agents une opportunité de ramener dans son giron des électeurs républicains qui n'auraient pas été convaincus par Donald Trump. Cela signifierait aussi un changement fondamental dans l'attitude des anciens agents de renseignement, peu enclins à s'étendre publiquement sur leur passé, afin de ne pas risquer de compromettre leurs méthodes.Cela témoignerait aussi de la défiance toujours vive du milieu du renseignement à l'égard du président américain.

«Dans le monde du renseignement, on accorde beaucoup de valeur à l'anonymat», a ainsi rappelé Matthew Dallek, professeur à l'Université George Washington, dans une interview à NBC. Et de poursuivre : «Les officiers du renseignement ne sont généralement pas politiques.» Alors comment expliquer ce phénomène ? Selon lui, les «attaques» répétées de Donald Trump contre la communauté du renseignement ont poussé nombre d'anciens agents dans le camp démocrate, pour venir y défendre leurs anciens employeurs. Avec, visiblement, la bénédiction de ces derniers.

«Surprise que [Trump] cible sa propre communauté du renseignement»

Les candidats ayant eu une expérience dans les renseignements qui ont réussi à remporter leur primaire s'accordent d'ailleurs à dire que leur décision de sortir de l'ombre a été motivée par la politique menée par le chef de l'Etat vis-à-vis de la communauté du renseignement, selon NBC.

Abigail Spanberger, huit ans de services au sein de la CIA à l'étranger, qui affrontera le républicain David Brat dans le 7e district de la Virginie le 6 novembre, a par exemple expliqué qu'elle avait trouvé cette politique «incroyablement décevante». «Je trouve extrêmement préjudiciable à notre stabilité et à notre sécurité à long terme que le président travaille activement à saper la crédibilité de notre communauté du renseignement et de nos forces de l'ordre», a-t-elle ainsi confié dans une interview accordée à CNN. «Et franchement, le manque de respect qui se manifeste pour [l'ancien directeur adjoint du FBI, Andrew] McCabe, pour [Robert] Mueller, le manque de professionnalisme dont on fait preuve, est tout simplement stupéfiant», a-t-elle encore fait valoir.

Ancienne analyste de la CIA au Moyen-Orient déployée trois fois en Irak, ayant travaillé pour le département d'Etat et de la Défense sous George W. Bush puis Barack Obama, Elissa Slotkin va tenter de remporter le 8e district du Michigan pour les démocrates. Elle aussi, dans des propos rapportés par NBC, s'est déclarée «très surprise que le commandant en chef cible sa propre communauté du renseignement». «Ce sont des gens qui tous les jours se sacrifient et travaillent à la sécurité de notre pays», a-t-elle assuré.

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Collusion entre le FBI et les démocrates ?

Aucun, bien sûr, n'a remis en cause le bien fondé des conclusions du renseignement sur une supposée collusion entre Donald Trump et Moscou, principale source de l'ire du président américain, qui dénonce une chasse aux sorcières à son encontre visant in fine à le destituer.

Pourtant, un ancien responsable du FBI a récemment confié au Congrès que l'enquête sur cette prétendue collusion n'avait pas été menée de façon normale. Alors que par essence le FBI se doit d'être une institution apolitique, l'enquête ouverte par les agents Peter Strzok et Lisa Page – comme l'a notamment révélé leurs échanges de messages – reflétait un parti pris politique certain contre Donald Trump. Pire encore, le FBI aurait fait reposer son enquête uniquement sur le dossier Steele que l'agence savait financé par le camp démocrate, et dont elle savait qu'il contenait des informations peu fiables.

Autrement dit, comme l'a confié une source anonyme au fait de l'affaire au journal The Hill, la véritable collusion pour détourner l’élection se serait déroulée «entre le FBI et l’opposition à Donald Trump». Soit Hillary Clinton et le parti démocrate...

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