Le patron de la CIA dit à Donald Trump de tenir sa langue au sujet de la Russie
Sur les ondes de Fox News, le chef de la CIA a publiquement sermonné Donald Trump lui reprochant sa volonté d’améliorer les relations avec la Russie et déplorant qu'il «parle et tweete» trop. Ce dernier, jamais en reste, a vivement riposté.
Quelques jours avant l’investiture de Donald Trump, le directeur de la CIA John Brennan, qui sera très bientôt remplacé par Mike Pompeo, lui a décoché quelques flèches sur les ondes de Fox News.
«Il [Donald Trump] va désormais avoir l'opportunité de faire quelque chose pour notre sécurité nationale plutôt que de parler et tweeter, il va avoir une énorme responsabilité pour assurer que les Etats-Unis et les intérêts de leur sécurité nationale soient protégés», a déclaré dimanche le 15 janvier le chef de la CIA. Faisant allusion à l’impulsivité de Donald Trump, John Brennan a souligné que «la spontanéité ne protégeait pas les intérêts de sécurité nationale». «Quand il parle ou quand il réagit, il doit s’assurer qu’il saisit que les conséquences et l’influence [de ses propos] sur les Etats-Unis pourraient être profondes», a-t-il affirmé.
La CIA reproche à Trump ses vues sur la Russie
John Brennan, du haut de ses 25 ans de carrière au sein de la CIA, a violemment critiqué le futur président des Etats-Unis pour sa volonté d’améliorer les relations avec la Russie. Ce dernier a en effet récemment déclaré dans une interview aux médias européens qu’il pourrait lever les sanctions contre Moscou imposées par Barack Obama.
#Trump prêt à abandonner les #sanctions anti-russes et à revoir la situation de #Taiwan ?
— RT France (@RTenfrancais) 16 janvier 2017
Réponse https://t.co/Lz87j3Yo0Ypic.twitter.com/2gBITpU31x
«Monsieur Trump doit comprendre qu'absoudre la Russie de certaines des actions qu’elle a prises ces dernières années est une voie qu'on doit emprunter de manière très très prudente», a expliqué le chef de la CIA, ajoutant : «Je ne pense pas qu’il comprenne bien les capacités [dont disposent] les Russes et les mesures qu’ils prennent dans le monde.»
Pour Trump, John Brennan est un «auteur de Fake news»
Quelques heures après ces critiques de la part du chef de la CIA, le président élu a vertement répondu en un long tweet : «"[Trump] Ne comprend pas bien" Oh vraiment, pourrai pas faire bien pire : regardez la Syrie (ligne rouge), la Crimée, l’Ukraine et le développement de l'arsenal nucléaires russe. Ce n’est pas bon ! C’était le diffuseur de fake news ?»
.@FoxNews "Outgoing CIA Chief, John Brennan, blasts Pres-Elect Trump on Russia threat. Does not fully understand." Oh really, couldn't do...
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 16 janvier 2017
much worse - just look at Syria (red line), Crimea, Ukraine and the build-up of Russian nukes. Not good! Was this the leaker of Fake News?
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 16 janvier 2017
Trump aurait-il eu tort de défier le renseignement ?
Cette véritable leçon télévisée de la part du patron de la CIA à l'endroit du président élu est un nouveau signe de l’hostilité qui règne entre ce dernier et la communauté du renseignement américain. Les services secrets des Etats-Unis ont déclaré à de nombreuses reprises, sans présenter la moindre preuve, que la Russie avait aidé Donald Trump à remporter les élections présidentielles. La dernière attaque en date contre le 45e président des Etats-Unis a pris la forme d'un rapport douteux non-vérifié et publié par Buzzfeed, selon lequel la Russie disposait d'informations compromettantes sur Donald Trump pour le faire chanter. Face à ces rumeurs diffusée par les grands médias, le président a parlé d'une atmosphère qui rappelait «l’Allemagne nazie» et fait remarquer que les agences de renseignement ne devaient pas permettre que ce type de «fake news» fasse l’objet de fuite.
Le chef du renseignement américain assure que le mémo sur #Trump ne vient pas de ses services https://t.co/SH825Biwoopic.twitter.com/j58sZsd6f8
— RT France (@RTenfrancais) 12 janvier 2017
La comparaison avec l'Allemagne du Troisième Reich a révolté John Brennan, qui l’a qualifiée de «scandaleuse» et l’a pris comme une insulte personnelle. «Je m’en offusque. Il n’y a pas de raison pour Monsieur Trump de pointer du doigt la communauté du renseignement pour la "fuite" d'informations qui étaient déjà disponibles pour le grand public», s’est ainsi indigné le directeur de la CIA.