Moscou prie Paris d'étayer ses accusations à l'encontre de RT France et Sputnik
«Notre patience n'est pas infinie.» La diplomatie russe a demandé à Paris de prouver les accusations selon lesquelles les journalistes de RT et Sputnik feraient de la propagande, dénonçant les mesures de «censure» adoptées par l'Elysée à leur égard.
«Proche d'un état de choc». Voilà comment Maria Zakharova, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a décrit la réaction du gouvernement russe après avoir appris les propos du porte-parole du gouvernement français Benjamin Griveaux, qui a accusé RT France et Sputnik d'être des organes de propagande.
«Monsieur [Benjamin] Griveaux, nous sommes des gens polis et essayons de ne jamais dramatiser la situation, même lorsque nous constatons un réel problème de censure en France», a déclaré le 1er novembre la diplomate à l'occasion d'une conférence de presse, en référence à l'interdiction faite aux journalistes des deux médias d'accéder à la salle de presse de l'Elysée.
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— MFA Russia 🇷🇺 (@mfa_russia) 1 novembre 2018
Et Maria Zakharova de souligner que les accusations de Paris ne reposaient sur aucun fait concret, précisant que le gouvernement français n'avait jamais fourni le moindre exemple à même de les étayer. «Si de tels faits existent, nous aimerions le savoir», a-t-elle lancé à l'adresse de son homologue français.
Notre patience n'est pas infinie
Moscou pourrait d'ailleurs prendre des mesures de réciprocité envers Paris et ne plus autoriser les journalistes français à assister aux événements médiatiques au sein des institutions russes, selon Maria Zakharova. «Je veux dire que notre patience n'est pas infinie. Nous sommes prêts à discuter des problèmes, nous sommes prêts à les résoudre sur une base de respect mutuel et sans accusations qui ne soient appuyées par des faits», a-t-elle martelé.
Si l'antipathie du président de la République et du gouvernement pour RT France n'est pas nouvelle, l'exécutif français a reconnu pour la première fois le 22 octobre que l'accès à la salle de presse de l'Elysée était expressément refusé à ses journalistes. «C'est de la propagande financée par un Etat étranger», a simplement déclaré Benjamin Griveaux pour justifier cette interdiction. Sans prendre la peine d'expliquer pourquoi cette distinction était réservée aux seuls journalistes de RT France, et ne s'appliquait pas à ceux de la BBC ou encore d'Al Jazeera, médias eux aussi financés par des Etats étrangers.