La CEDH condamne une Autrichienne pour avoir comparé le prophète Mahomet à un pédophile
Une conférencière autrichienne a été condamnée par la Cour européenne des droits de l'homme, qui a jugé que ses propos comparant le mariage entre le prophète Mahomet et sa troisième épouse à de la pédophilie menaçaient la paix religieuse.
La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a jugé une conférencière autrichienne coupable d'avoir dénigré l'islam après que celle-ci a comparé le prophète Mahomet à un pédophile pour avoir épousé Aïcha, une fillette de six ans.
Simplement désignée par les initiales E.S., cette conférencière avait déjà été condamnée par un tribunal autrichien à 480 euros d'amende pour ces mêmes propos. Les sept juges de la CEDH ont donc confirmé ce jugement, estimant que sa comparaison allait «au-delà des limites permises d'un débat objectif», appuyant le tribunal autrichien qui l'avait considérée comme «une attaque abusive susceptible de susciter des préjugés et de menacer la paix religieuse».
La conférencière avait, sans succès, fait appel devant la Cour suprême autrichienne avant de porter l'affaire devant la CEDH. Elle a fait valoir que ses propos, tenus lors de séminaires auprès de membres du Parti de la liberté (FPO) en 2008 et 2009, avaient pour objectif de relancer le débat public sur le mariage des enfants. «Un homme de 56 ans et une enfant de six ans ? [...] Comment appelons-nous cela, si ce n'est pas de la pédophilie ?», avait-elle déclaré en référence au mariage entre le prophète Mahomet et Aïcha, âgée de six ans au moment de l'union et de neuf lorsque celle-ci été consommée, selon certaines interprétations.
La CEDH a assuré avoir «évalué de manière exhaustive le contexte plus large» pour rendre son jugement, soulignant avoir pris le soin d'équilibrer «le droit à la liberté d'expression avec le droit des autres à voir leurs sentiments religieux protégés». Les sept juges ont fait valoir que les expressions utilisées par la conférencière pour décrire le prophète Mahomet n'étaient «pas formulées de manière neutre» et ne pouvaient donc pas être considérées comme une contribution légitime au débat public sur le sujet sensible du mariage des enfants.