Julian Assange récupère un accès aux communications et ses droits de visite à l'ambassade d'Equateur
Le feuilleton Julian Assange pourrait prochainement prendre une nouvelle tournure, notamment avec une expulsion de l'ambassade d'Equateur, mais pour l'heure, le fondateur de Wikileaks a récupéré quelques libertés : téléphone, Internet et visites.
Le 14 octobre, le gouvernement équatorien a consenti à un assouplissement des conditions d'accueil de Julian Assange dans son ambassade à Londres. Le célèbre lanceur d'alerte pourra à nouveau accéder à Internet et se servir d'un téléphone.
Il est également autorisé à recevoir des visiteurs, alors que jusqu'à présent il ne pouvait rencontrer que ses avocats. Cette situation durait depuis mars 2018. Wikileaks, la plateforme de divulgation fondée par Julian Assange en 2006, a confirmé la levée de ces restrictions mais a nié l'existence d'un accord écrit entre Julian Assange et l'Equateur précisant ces nouvelles mesures.
De graves craintes pèsent encore sur sa liberté d'expression qui demeure limitée
Kristinn Hrafnsson, rédacteur en chef de Wikileaks, s'est félicité de cette avancée tout en restant prudent : «C'est très positif : grâce à l'intervention de l'ONU, l'Equateur a en partie mis fin à l'isolement de [Julian] Assange mais de graves craintes pèsent encore sur sa liberté d'expression qui demeure limitée.»
Julian Assange est confiné à l'ambassade d'Equateur depuis 2012, année au cours de laquelle il a obtenu l'asile politique de la part du président Rafael Correa. Le lanceur d'alerte craint, s'il quitte le bâtiment, d'être arrêté par la police du Royaume-Uni, qui pourrait alors le remettre aux autorités américaines. Washington veut traduire Julian Assange devant la justice pour avoir révélé des secrets d'Etat et en particulier des documents embarrassants émanant de la CIA.
Ecuador rolls back @JulianAssange isolation after UN meets with president
— WikiLeaks (@wikileaks) 14 octobre 2018
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L'Australien a obtenu la citoyenneté équatorienne, renforçant sa protection juridique, mais l'élection du président Lenin Moreno en Equateur en mai 2017, qui a succédé à Rafael Correa, a fragilisé la situation du fondateur de Wikileaks. Au cours l'été, des rumeurs d'expulsion de l'ambassade ont notamment fait craindre une remise imminente du lanceur d'alerte aux autorités britanniques. La condition d'une telle décision serait que le Royaume-Uni ne remette pas Julian Assange aux autorités américaines.
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