Moscou annonce qu'un destroyer américain a été déployé pour de possibles frappes en Syrie
Après avoir accusé des terroristes syriens de préparer une attaque chimique imminente, prétexte à une intervention en Syrie, Moscou affirme qu'un destroyer américain, capable de frapper toute cible dans ce pays, est entré en Méditerranée.
Le ministère russe de la Défense a déclaré le 27 août que Washington préparait ses forces militaires au Moyen-Orient en prévision d'une possible attaque, redoutée par Moscou, contre les forces gouvernementales syriennes. Cité par Reuters, le porte-parole du ministère russe de la Défense Igor Konachenkov a déclaré que l'USS Ross, un destroyer américain, était entré en Méditerranée le 25 août, armé de 28 missiles de croisière Tomahawk capables de frapper n'importe quelle cible en Syrie.
Selon le communiqué cité par les agences de presse russes, le destroyer USS The Sullivans (DDG-68) a par ailleurs été déployé dans le Golfe arabo-persique. Un bombardier stratégique B-1 «Lancer» a pour sa part été repositionné sur une base aérienne au Qatar. D'après le ministère russe, ces mouvements constituent «la dernière preuve de l'intention américaine» de tirer profit d'une présumée provocation.
Le président de la Commission des Affaires étrangères du Conseil de la Fédération de Russie, Konstantin Kossatchev, a commenté : «Ce schéma est déjà si typique des actions de l'administration américaine partout dans le monde que n'importe quel observateur impartial comprend la finalité, le scénario et les véritables objectifs de ce qui se passe.»
«Malheureusement, l'administration américaine se voit entourée dans de tels cas par un chœur de béni-oui-oui, prêts à la soutenir et l'approuver à l'unisson au moment opportun», a-t-il poursuivi.
Selon Moscou, une attaque chimique sous faux drapeau se préparerait
Le 26 août, Igor Konachenkov avait accusé des «experts étrangers anglophones» d'être arrivés en Syrie pour mettre en scène une attaque chimique au chlore dans la région d'Idlib. «Selon le Centre russe pour la réconciliation en Syrie, qui a reçu ce jour des informations de résidents d'Idlib, des spécialistes étrangers anglophones sont arrivés dans la localité de Hbit, au sud de la zone de désescalade, dans le but de mettre en scène une attaque chimique à l'aide d'engins explosifs au chlore», avait expliqué le porte-parole, cité par l'agence de presse russe Tass.
La veille, le ministère russe de la Défense avait rapporté que des djihadistes, aidés par les Britanniques, seraient en train de préparer une attaque chimique en Syrie, dont ils attribueraient la responsabilité aux autorités syriennes, et qui pourrait déboucher sur une nouvelle intervention militaire occidentale.
Quelques jours plus tôt, les Occidentaux avaient mis en garde Damas. John Bolton, le conseiller à la sécurité nationale du président américain Donald Trump, avait prévenu que Washington réagirait «très fortement» si l'armée syrienne avait recours aux armes chimiques dans son offensive pour reprendre la province d'Idlib, l'un des derniers fiefs des insurgés islamistes dans le pays. Dans un communiqué commun publié avec les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni avaient eu aussi mis en garde Damas contre l'utilisation d'armes chimiques.
En avril, attribuant sans preuves au gouvernement syrien une présumée attaque chimique à Douma, les Etats-Unis et leurs alliés, dont Paris et Londres, ont bombardé plusieurs cibles en Syrie. La Russie, alliée de Damas, a toujours affirmé que l'attaque de Douma avait été mise en scène par les Casques blancs qu'elle accuse d'être alliés aux djihadistes.
A.K.