Le retour de la menace fantôme ? Washington craint une «ingérence» dans la présidentielle en Ukraine
- Avec AFP
Kiev et Washington redoutent que Moscou ne s'immisce dans la présidentielle ukrainienne de 2019. L'occasion pour les deux alliés d'afficher leur unité à quelque mois d'une élection à laquelle le candidat sortant Petro Porochenko est donné perdant.
Les Etats-Unis sont prêts à aider l'Ukraine à contrer une «ingérence» de la Russie dans son élection présidentielle prévue en 2019 : c'est ce qu'a annoncé, lors d'une visite à Kiev, le conseiller à la sécurité nationale américain John Bolton.
«Le président [ukrainien] Petro Porochenko et moi-même avons convenus d'examiner des mesures pouvant être adoptées par les Etats-Unis et l'Ukraine [pour contrer une éventuelle ingérence russe]», a déclaré John Bolton à l'issue d'une rencontre avec le chef d'Etat ukrainien. Le haut dignitaire américain se trouvait à Kiev pour y célébrer l'indépendance de l'Ukraine.
«Nous pourrons faire cela via les canaux normaux d'application de la loi ou via d'autres mécanismes», a poursuivi le conseiller à la sécurité nationale. «Nous sommes prêts à travailler avec le gouvernement ukrainien pour empêcher une telle ingérence», a-t-il ajouté, sans toutefois préciser sur quels éléments concrets reposaient ces craintes.
Petro Porochenko, en poste depuis 2014, entend briguer un second mandat au printemps prochain. Mais c'est actuellement l'ex-Premier ministre Ioulia Timochenko qui est la favorite dans les derniers sondages.
John Bolton avait déjà assuré le 23 août, à l'issue d'une rencontre de cinq heures à Genève avec le secrétaire général du Conseil de sécurité russe, Nikolaï Patrouchev, que les Etats-Unis ne toléreraient aucune «ingérence» russe lors des élections américaines de mi-mandat en novembre. La Russie est accusée par le renseignement américain d'ingérence lors de l'élection présidentielle de 2016, qui a porté au pouvoir Donald Trump. Cette ingérence présumée fait l'objet d'une enquête aux Etats-Unis, dénoncée par le président lui-même comme une «chasse aux sorcières».