L'OTAN installera sa nouvelle base aérienne dans une ville albanaise autrefois appelée... Staline
Le Premier ministre Albanais a annoncé que l’OTAN investirait plus de 50 millions dans la modernisation de la base aérienne située dans la ville de Kucova. Une installation stratégique, la première dans l'ouest des Balkans.
«L'OTAN va investir plus de 50 millions d'euros pour la première phase de ce projet, pour moderniser la base aérienne de Kucova», a écrit sur son compte Facebook le 4 août, le Premier ministre albanais Edi Rama.
Il a en outre précisé qu’elle servirait de base de soutien pour les «opérations de ravitaillement aérien, de logistique, d'entraînement et d'exercices» menées par l'OTAN. La qualifiant de «stratégique», il a souligné que cette base aérienne deviendrait la première de l’organisation transatlantique dans les Balkans de l'ouest. Il a enfin précisé que les autorités albanaises étaient en pourparlers avec les Etats-Unis pour «une plus grande modernisation des capacités aériennes de l'Albanie».
Située à 80 kilomètres au nord de la capitale Tirana, la ville de Kucova, qui accueille la base aérienne du même nom, a porté pendant quatre décennies celui de l’ancien leader soviétique Joseph Staline, avant de retrouver son nom d’origine à la fin de la guerre froide.
L’expansion de l'OTAN, une source de tensions avec la Russie
Cette opération de modernisation intervient alors l’OTAN continue d’étendre ses installations en Europe pour faire face à une prétendue «menace russe». Depuis 2014, sous l'impulsion des Etats-Unis, l'Alliance atlantique intensifie sa présence non seulement à l'est, mais également au sud de l"Europe, bien loin des frontières russes, comme en témoigne l'intégration le 5 juin 2017, de son 29e membre, le Monténégro. Une adhésion qui permet son extension militaire dans cette partie stratégique de l'Europe méridionale où l'alliance n'était pas encore présente.
Cette expansion a été vivement critiquée par Moscou. Le 19 juillet dernier, Vladimir Poutine a déclaré que la Russie répondrait de façon symétrique à l'établissement de nouvelles bases à proximité des frontières de la Fédération de Russie. «Nous répondrons de façon proportionnelle aux manœuvres agressives qui représenteraient une menace directe pour la Russie», avait-il prévenu, cité par l'agence Tass.
«Nos interlocuteurs qui parient sur une exacerbations des sanctions, ou qui tentent, disons, d'attirer l'Ukraine ou la Géorgie dans l'orbite de l'Alliance [OTAN] devraient réfléchir aux conséquences possibles d'une telle politique irresponsable», avait-il martelé.
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