Le président iranien ne rencontrera jamais Trump, selon le chef des Gardiens de la révolution
Après un échange intense de menaces avec l'Iran, Donald Trump avait évoqué le 30 juillet la possibilité de rencontrer son homologue iranien. Proposition rejetée par les troupes d’élite iraniennes qui exigent du «respect» du président américain.
Le chef des Gardiens de la révolution, institution paramilitaire iranienne qui dépend de l'ayatollah Ali Khamenei, a fait savoir ce 31 juillet que le président iranien ne rencontrerait jamais Donald Trump. Le président américain avait envisagé la veille la possibilité de rencontrer Hassan Rohani. Après avoir échangé des menaces avec les autorités iraniennes pendant plusieurs jours, Donald Trump avait ainsi subitement changé de ton, se disant ouvert à une rencontre avec son homologue iranien Hassan Rohani sans «conditions préalables».
Trump ! L'Iran n'est pas la Corée du Nord pour accepter votre offre de réunion
Un volte-face sans explication qui correspond à l'attitude qu'avait déjà eue Donald Trump envers le leader nord-coréen Kim Jong-un. Faisant le parallèle avec cet antécédent, le général Mohammad Ali Jafari, commandant des Gardiens de la révolution, a rappelé que la République islamique n'était pas la Corée du Nord : «Trump! L'Iran n'est pas la Corée du Nord pour accepter votre offre de réunion», a-t-il déclaré. «Même les présidents américains après vous ne verront pas ce jour-là», a-t-il ajouté, qualifiant Donald Trump d'«amateur».
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a qualifié la proposition surprise du président américain d'«effets d'annonces» qui «ne fonctionneront pas». Rappelant qu'avec l'Union européenne, la Russie et la Chine, l'Iran avait signé un accord qui fonctionne, il a estimé que les Etats-Unis ne devaient s'en prendre qu'à eux-mêmes si leur relation diplomatique avec l'Iran s'étaient détériorées.
«Les menaces, sanctions et effets d'annonce ne fonctionneront pas», a écrit le chef de la diplomatie iranienne ce 31 juillet sur Twitter. «Essayez le respect : pour les Iraniens et les engagements (internationaux).»
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Bahram Qasemi, a pour sa part fait savoir que l'offre du président américain Donald Trump de négocier avec Téhéran contredisait les actions de Washington qui impose des sanctions à l'Iran et fait pression sur les autres pays pour qu'ils évitent de faire des affaires avec la République islamique.
Comment Trump peut-il prouver à la nation iranienne que ses commentaires d'hier soir reflètent une véritable intention de négociation et n'ont pas été exprimés pour des intérêts populistes ?
Doutant de la fiabilité du président américain, Bahram Qasemi, cité par l'agence de presse Fars, s'est ainsi interrogé ce 31 juillet : «Comment Trump peut-il prouver à la nation iranienne que ses commentaires d'hier soir reflètent une véritable intention de négociation et n'ont pas été exprimés pour des intérêts populistes ?» Le président iranien ne s'est quant à lui pas encore exprimé sur cette question. L'administration américaine a décidé du retrait des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien de 2015 et s'apprête à imposer de nouveau des sanctions à l'Iran.
Répondant à une question sur une éventuelle rencontre avec son homologue iranien Hassan Rohani, le président des Etats-Unis a expliqué le 30 juillet : «Je ne sais pas s'ils y sont prêts. J'imagine qu'ils voudront me rencontrer, je suis prêt à les rencontrer quand ils veulent». Il a répété la même offre le 31 juillet, affirmant lors d'un discours avoir le «sentiment» que les dirigeants iraniens allaient discuter «très bientôt» avec les autorités américaines.
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