En Europe, la xénophobie a ses campagnes de pub
Sur fond de crise migratoire en pleine intensification, des campagnes d'affichages font leur apparition dans différents pays européens. S'adressant directement aux migrants ou à la population locale, les messages sont souvent «choc».
La crise migratoire s'intensifiant chaque jour de plus en plus en Europe, des campagnes de communication visuelle exprimant le rejet des réfugiés ont fait leur appariton dans plusieurs pays européens. Souvent à l'initiative de partis populistes ou d'extrême droite, plus que de simples protestations de la politique des quotas de migrants, les messages qu'ils véhiculent sont parfois ouvertement racistes.
En Italie, un parti exige un comportement irréprochable aux réfugiés
A Turin, le parti de centre-droit Forza Italia («En avant l’Italie») a créé des affiches «publicitaires» de 6 par 3 écrites en italien et en arabe pour faire comprendre aux migrants que s’ils se conduisent mal, la ville les jettera dehors !
«Bienvenu à Turin si vous voulez respecter nos lois, notre culture, notre histoire. Si vous êtes venu pour commettre des crimes ou imposer la loi de la charia… Nous ferons l’impossible pour vous jeter dehors !» peut-on lire sur les affiches en question.
En Angleterre, des affiches invitent les migrants illégaux à se dénoncer
A Londres, des camionettes sillonaient déjà en 2013 les quartiers à forte population immigrée, arborant des affiches au message on ne peut plus clair :
«Vous êtes au Royaume-Uni illégalement ? Rentrez chez vous ou prenez le risque de vous faire arrêter», peut-on lire sur ces affiches sur lesquelles figure un numéro de téléphone sur lequel les migrants illégaux sont invités à envoyer le mot «Home» (maison) par SMS.
Cette campagne polémique n'est pas à l'origine d'un parti d'extrême droite mais s'inscrit carrément dans le cadre d'un projet du ministère de l'Intérieur britannique, défendu par le gouvernement de David Cameron en personne. Pour le porte-parole de ce dernier, il s'agirait du «moyen le plus rentable pour faire partir les clandestins».
En Hongrie, les migrants sont avertis qu'ils ne sont pas les bienvenus
Des affiches aux slogans agressifs ont fait leur apparition dans les rues de Budapest il y a quelques mois. Mise en place par le gouvernement du conservateur Viktor Orbán, la campagne d'affichage avertit les migrants qu'il doivent respecter la culture locale et ne pas espérer se voir offrir un travail en Hongrie.
«Si vous venez en Hongrie, vous ne pouvez pas prendre le travail des Hongrois !», peut-on lire sur les affiches écrites exclusivement en hongrois.
Le premier ministre hongrois est connu pour ses critiques violentes envers la politique migratoire de l'UE. Il avait, à plusieurs reprises refusé le quota de migrants instauré par la Commission Européenne et a mené une consultation nationale sur «le terrorisme et l'immigration» en avril dernier.
Par ailleurs, en juin dernier, la Hongrie a suspendu unilatéralement la mise en œuvre du règlement européen sur la protection des droits des réfugiés.
#migrants : la #Hongrie élèvera mur pour protéger sa frontière avec la Serbie >> http://t.co/HffIO4nLTQpic.twitter.com/tYmf3IzFFC
— RT France (@RTenfrancais) 18 Juin 2015
En Suède, des affiches présentent des excuses pour le désordre que créé la vague migratoire
Dans le métro de Stockholm, une campagne d'affichage menée par le parti nationaliste et anti-immigration des Démocrates Suédois met en scène des sans-abris et des mendiants, d'origine étrangère à vue d'oeil.
Les affiches comportent des messages d'excuses aux usagers du métro tels que «Désolé pour le désordre ici en Suède. Nous avons un sérieux problème avec la mendicité forcée», et affirment que «la Suède devrait pouvoir faire mieux que ça».
#Suède, une campagne d'affichage de l'extrême-droite choque le pays http://t.co/BATrJWtJUxpic.twitter.com/vP0X07KBjr
— RT France (@RTenfrancais) 4 Août 2015
En 2014, plus de 600 000 réfugiés ont demandé l'asile en Europe, c'est 45% de plus que l'année précédente. Leurs principaux pays d'origine sont la Syrie, l'Erythrée, l'Afghanistan et le Mali.
En savoir plus : Migrants, une crise mondiale potentiellement explosive