Pedro Sanchez, le nouveau chef du gouvernement espagnol : un ressuscité de la politique
Après avoir mené le PSOE à deux déroutes électorales historiques, Pedro Sanchez avait été poussé vers la sortie par les cadres du parti mais, fort du soutien de la base, il y avait repris le pouvoir. Il se retrouve aujourd'hui à la tête du pays.
Après plus de six au pouvoir, le chef du gouvernement conservateur Mariano Rajoy, coulé par un vaste scandale de corruption, a été renversé par un vote de censure du Parlement, et remplacé par le socialiste Pedro Sanchez. Investi par la Chambre, le leader du Parti socialiste (PSOE) doit encore prêter serment devant le roi Felipe VI pour prendre officiellement les rênes du pays.
Un retour sur le devant de la scène pour le moins improbable pour le jeune (46 ans) dirigeant, surnommé le «beau mec», dont la carrière politique semblait avoir touché le fond il y a seulement quelques mois. Elu secrétaire général du PSOE en 2014 avec plus de 48 % des voix, c'est en effet lui qui avait mené le parti à la déroute électorale des élections législatives de décembre 2015.
A l'instar de l'autre parti historique, le Parti populaire (PP), le PSOE subissait alors de plein fouet l'émergence de Podemos, dit de «gauche radicale» et issu du mouvement des Indignés, ainsi que de Ciudadanos, le nouveau parti centriste. Face au blocage de ces nouvelles formations politiques, cet ancien professeur d'économie n'avait pas été en mesure – pas plus que le PP – de former un gouvernement.
Une situation qui avait abouti à la convocation de nouvelles élections en juin 2016 dont le résultat fut pire encore pour le PSOE, qui réalisa alors le plus faible score de son histoire, avec seulement 85 députés élus au Parlement. Mis en minorité par les cadres du parti qui le poussent à la démission, la carrière politique de Pedro Sanchez connaît un vrai coup d'arrêt. Mais le PSOE est en crise : s'appuyant sur le soutien de la base et s'opposant aux caciques du parti, le jeune dirigeant fait un retour en force aux primaires de 2017, qu'il remporte avec plus de 50% des voix.
Une victoire qui lui permet aujourd'hui de prendre la tête du pays, alors que, paradoxalement, son parti n'a jamais été aussi faible. Un salut qu'il ne doit qu'au soutien de Podemos et des petits partis nationalistes – catalans et basques notamment – mais surtout au scandale de corruption qui a éclaboussé les dirigeants du PP.
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