Les 14 pays du groupe de Lima rappellent leurs ambassadeurs au Venezuela
Quelques heures après la large victoire de Nicolas Maduro à la présidentielle, les pays du groupe de Lima, formé en 2017 pour évaluer la situation au Venezuela, ont rappelé leurs ambassadeurs. Washington promet des sanctions contre Caracas.
Dans un communiqué publié le 21 mai, peu après la réélection de Nicolas Maduro à la présidence du Venezuela, les pays membres du groupe de Lima, une organisation comprenant entre autres l'Argentine, le Brésil, le Canada, le Chili, la Colombie et le Mexique, ont annoncé qu'ils ne «[reconnaissaient] pas la légitimité» du scrutin.
Ces pays, en majorité sud-américains, ont annoncé «l'abaissement du niveau de leurs relations diplomatiques avec le Venezuela [...] pour protester» contre un scrutin qu'ils jugent «non conforme aux normes internationales d'un processus électoral [...] transparent et démocratique».
Les pays signataires ont prévu une réunion au Pérou début juin afin d'«apporter une réponse» à la «migration en masse de Vénézuéliens» et de «coordonner des actions pour que les organismes financiers internationaux et régionaux n'octroient plus de prêts au gouvernement du Venezuela».
Washington promet des sanctions, Moscou espère un renforcement du partenariat
Un peu plus tard, le vice-président américain Mike Pence a déclaré : «L'élection au Venezuela est une farce, ni libre ni équitable. Le résultat illégitime est un nouveau coup contre la fière tradition démocratique du Venezuela.» Il n'a par ailleurs pas écarté une action de Washington, promettant des «mesures économiques et diplomatiques rapides» contre Caracas.
Moscou a adopté une attitude différente, le président russe Vladimir Poutine félicitant son homologue et lui souhaitant «le succès dans la résolution des défis sociaux et économiques auxquels fait face le pays». Il a en outre appelé à l'ouverture d'un dialogue national, tout en se disant «convaincu que les actions de Nicolas Maduro à la tête de l'Etat seront en mesure de poursuivre le renforcement du partenariat stratégique entre les deux pays».
«Nous constatons malheureusement qu'il y a eu un troisième participant dans ces élections hormis le peuple vénézuélien et les candidats. Il s'agit des Etats qui ont ouvertement appelé au boycott du scrutin», a déploré Alexandre Chtchetinine, responsable du ministère russe des Affaires étrangères pour l'Amérique latine.
Avant même que le scrutin n'ait lieu, les Etats-Unis, le Canada, l'Union européenne et une dizaine de pays d'Amérique latine avaient fait savoir qu'ils ne reconnaîtraient pas le résultat de cette élection.
Du côté de l'Amérique latine, le Président de Bolivie, Evo Morales, a ouvertement affiché son soutien à son homologue vénézuélien, notamment à travers un tweet dans lequel il adresse ses «félicitations au frère Nicolas Maduro et au peuple courageux du Venezuela», se réjouissant également du «triomphe [vénézuélien] face à l'interventionnisme de l'empire nord-américain».
El pueblo venezolano soberano, ha triunfado nuevamente ante el golpismo e intervencionismo del imperio norteamericano. Los pueblos libres jamás nos someteremos. Felicidades al hermano Nicolás Maduro y al valeroso pueblo de Venezuela. pic.twitter.com/bXsdIiYnK6
— Evo Morales Ayma (@evoespueblo) May 21, 2018
Le président sortant Nicolas Maduro s'est imposé avec 67,7% des suffrages, devançant largement son principal opposant, le militaire Henri Falcon, qui a recueilli 21,2% des voix. Le scrutin s'est déroulé alors qu'une partie de l'opposition avait appelé au boycott.
L'élection a été marquée par un fort taux d'abstention – environ 52%, le plus important depuis 1958. Selon le décompte officiel, le successeur d'Hugo Chavez a donc obtenu 5 823 728 des 8 603 936 voix.
Taclant l'Arabie saoudite à qui «on lèche les babouches», #Mélenchon vante l'élection au #Venezuela
— RT France (@RTenfrancais) 21 mai 2018
➡️ https://t.co/9h60pG108b#LFIpic.twitter.com/EKzaOuctOV
Se réjouissant de sa large victoire, Nicolas Maduro a appelé au dialogue avec tous les Vénézuéliens, dont ses opposants, à condition toutefois que le dialogue s'engage «dans un contexte de paix et de respect». Condition qui vaut également pour l'Empire et les gouvernements d'extrême-droite de la région.