L’Algérie accusée d’avoir abandonné des migrants subsahariens dans le désert nigérien
Le traitement réservé aux migrants subsahariens par les autorités algériennes est à nouveau critiqué. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), ces dernières auraient abandonné nombre d’entre eux dans le désert nigérien.
Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), l'Algérie serait responsable de l'abandon dans le désert nigérien d'une partie des 10 000 migrants subsahariens qui s'y trouvent depuis septembre dernier – migrants que l'organisation affirme avoir pris en charge. Photos et vidéos à l’appui, son chef de mission au Niger, Giuseppe Loprete, s’est indigné du sort qui leur était réservé en pointant la responsabilité d’Alger.
Parmi ses nombreuses publications sur Twitter figure une vidéo dans laquelle un ressortissant malien affirme avoir été expulsé vers le Niger alors qu’il était entré légalement sur le territoire algérien. En outre, il rapporte que deux personnes auraient péri au cours de leur traversée du désert.
#migrants from #algeria now with @OIM_Niger:« we have papers, black men suffer there, 2 died on the route nobody did anything ». Is their voice heard? - « On a les papiers, les noirs on souffre là bas, 2 sont morts sur la route personne a rien fait ».Leur voix est-elle entendue? pic.twitter.com/E4yVtj1UmM
— Giuseppe Loprete (@g_loprete) 7 mai 2018
De son côté, Radio Canada a diffusé sur son site le 29 avril, une vidéo non datée montrant des migrants subsahariens qui affirment également avoir été abandonnés par les autorités algériennes en plein désert lors de leur expulsion. «Avec d’autres, ils ont marché 15 kilomètres dans le désert, sans eau ni nourriture», écrit Radio Canada en commentaire d’une vidéo fournie par un des migrants. Dans celle-ci on peut notamment apercevoir deux véhicules de la gendarmerie algérienne.
Malgré ces protestations, le gouvernement algérien persiste et signe. Pour lui, ces reconduites aux frontières sont motivées par des impératifs sécuritaires. En juillet dernier, le ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, avait même affirmé que le gouvernement allait «prendre des mesures urgentes» contre l’immigration clandestine qui représenterait selon lui, «une menace pour la sécurité» de l’Algérie.