Carnet de bord d'un journaliste au Proche-Orient : Gaza à la veille des manifestations
Le jour de l'inauguration de l'ambassade américaine à Jérusalem a rimé avec la mort de dizaines de Palestiniens tués par des soldats israéliens. Le journaliste de RT France Damien Charton a vécu, depuis Gaza, les préparatifs des manifestations.
Samedi 12 mai, Gaza : à la rencontre des organisateurs des manifestations
Grosse journée à Malaka, où il n'y a pas eu de victimes.
Aujourd'hui, nous nous rendons à Gaza, où nous assistons a une réunion des factions palestiniennes qui organisent les manifestations des 14 et 15 mai, à savoir le Hamas, le Fatah, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) et le Jihad islamique. Nous interviewons deux leaders de la contestation, avant de nous rendre à l’hôpital Shiva pour rencontrer de jeunes manifestants blessés par balles lors d'une précédente mobilisation.
Après avoir pris quelques images de la ville, nous prenons rendez-vous avec Médecins sans frontières (MSF) pour le lendemain.
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Dimanche 13 mai, Gaza : clinique et camps de réfugiés
Nous interrogeons un pédo-psychiatre dans une clinique de Gaza. Depuis le début de la Marche du retour, le 30 mars, des milliers de blessés ont dû être pris en charge dans les hôpitaux du territoire, soumis à un sévère blocus par Israël. Déjà très fragile, le système de santé est au bord de l'asphyxie, m'expliquent deux responsables d'ONG.
«Les blessés par balles, ce sont des mois, des années de soins, sans compter les souffrances psychologiques des patients et de leurs proches», témoigne le chef de mission de MSF sur place.
Ensuite, direction le port maritime pour tourner quelques plans. «Heureusement que l'on a la mer», remarque mon interprète. Mais une mer sans bateaux. «Les Israéliens tirent dessus», ajoute-t-il.
Dernière étape du jour : le camp de réfugiés palestiniens d'Al-Shati, dans le nord de la bande de Gaza. Des façades de parpaings, comme un bidonville qui se serait figé, où les gamins courent dans des ruelles étroites en ce premier jour de vacances scolaires.
Un combi Volkswagen d'un autre âge, avec sur le toit un groupe électrogène alimentant une énorme sonorisation, annonce la manifestation de demain. On était au courant et on y sera.