EN CONTINU : tensions diplomatiques après une journée meurtrière à Gaza
Alors que plusieurs dizaines de Palestiniens manifestant contre l'inauguration de l'ambassade américaine à Jérusalem, ont été tués par des soldats israéliens, les réactions s'enchaînent.
Le président palestinien Mahmoud Abbas a annoncé sa décision de rappeler son représentant aux Etats-Unis. Selon un communiqué, Hossam Zomlot, représentant aux Etats-Unis de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), devrait revenir dans les territoires palestiniens.
Répondant à une question du sénateur Hervé Marseille, le Premier ministre Edouard Philippe a condamné «sans ambiguïté» les violences meurtrières contre des Palestiniens près de la bande de Gaza, affirmant ainsi : «Nous ne pouvons pas accepter un tel niveau de violence face au droit fondamental des Palestiniens à manifester pacifiquement.»
Evoquant le prochain conseil européen se tenant à Sofia, le chef du gouvernement a par ailleurs affirmé que l'événement «permettra de réitérer [l'attachement de la France à une solution à deux Etats], pas seulement de la France, mais de l'ensemble des pays de l'Union européenne».
Le procureur de la CPI (Cour pénale internationale) promet de «prendre toute mesure appropriée» après les violences du 14 mai, marquant la journée la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis quatre ans.
Evoquant la journée du 14 mai, marquée par la mort de 52 Palestiniens, l'ambassadrice des Etats-Unis auprès des Nations unies, Nikki Haley, estime qu'Israël «a fait preuve de retenue».
La veille, elle avait posté sur son compte Twitter une photo dans laquelle elle apparaissait avec Danny Danon, son homologue israélien. Les deux diplomates y célébraient l'amitié entre leurs deux pays à l'occasion de l'inauguration de l'ambassade américaine à Jérusalem.
RT @USUN: On this historic day, Ambassador @dannydanon and I celebrated our US—Israel friendship and the move of our embassy to Jerusalem. #USEmbassyJerusalem#USLeadershippic.twitter.com/iIAi4nBoKy
— Nikki Haley (@nikkihaley) 14 mai 2018Un Palestinien a été tué par des tirs israéliens dans la bande de Gaza, à l'est du camp de réfugiés d'al-Bureij, selon les autorités locales. Il s'agirait de Nasser Ghorab, un homme de 51 ans. Les circonstances de sa mort n'ont pas été précisées.
The Israeli army has murdered 51 year old Palestinian refugee, Nasser Ghorab #Nakba70
— حسام الحملاوي (@3arabawy) 15 mai 2018
pic.twitter.com/TFsPzEPLBHLa Belgique a convoqué l'ambassadrice d'Israël après que cette dernière a qualifié les victimes de Gaza de «terroristes», a expliqué un porte-parole du ministère des Affaires étrangères à l'AFP.
Par ailleurs, le Premier ministre belge, Charles Michel, a appelé à «une enquête internationale menée par les Nations unies», estimant que «les violences commises [le 14 mai] dans la Bande de Gaza [étaient] inacceptables».
«Le meurtre d'enfants, de femmes et de gens sans défense en Palestine [...] est devenu la stratégie principale [d'Israël] en 70 ans d'occupation», a estimé le porte-parole du ministre iranien des Affaires étrangères, Bahram Ghasemi.
Il a appelé la communauté internationale à «agir immédiatement» et à juger les dirigeants israéliens comme «criminels de guerre devant les juridictions internationales».
#Gaza : la #Turquie expulse temporairement l'ambassadeur d'#Israëlhttps://t.co/0ayELLWP6ipic.twitter.com/TUBqZw7vkZ
— RT France (@RTenfrancais) 15 mai 2018Nicolas Shahshahani, président d'EuroPalestine est revenu pour RT France sur les récents événements à Gaza au cours desquels 59 Palestiniens ont été tués et des centaines d’autres blessés par des tirs de soldats israéliens.
Son ouverture était annoncée depuis décembre 2017, des panneaux ont été installés autour du site dans la semaine du 7 mai : l'ambassade américaine à Jérusalem est inaugurée ce lundi 14 mai 2018, jour du 70e anniversaire de la création de l'Etat d'Israël.
Parmi les centaines de représentants américains et israéliens annoncés, Ivanka Trump, la fille du chef d'Etat américain participera à la cérémonie.
Si l'événement est salué par l'Etat hébreu, il est en revanche susceptible d'accentuer des tensions déjà vives dans le cadre de la commémoration palestinienne de la «Nakba» («catastrophe») correspondant à l'exode palestinien de 1948, lors du quel 700 000 arabes palestiniens ont été chassés de leurs habitations. Par ailleurs, depuis le début du rassemblement de «la marche du Retour» le 30 mars 2018, des dizaines de Palestiniens ont été tués par des tirs de soldats israéliens dans la bande de Gaza.
L'AFP rapporte qu'à l'occasion de l'inauguration de l'ambassade américaine à Jérusalem, des milliers de Palestiniens de la bande de Gaza s'apprêtent à marcher en direction de la frontière israélienne, certains ayant proclamé leur intention de tenter de forcer la barrière de sécurité.
Dans une vidéo diffusée sur internet, le chef de l'organisation terroriste Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, a appelé ses fidèles au djihad contre l'installation de l'ambassade, qualifiant au passage l'Autorité palestinienne de «vendeurs de la Palestine».
L'agence de presse Reuters précise que peu de représentants étrangers assisteront à l'événement. L'officialisation par Donald Trump, en décembre 2017, de la reconnaissance américaine de Jérusalem comme capitale d’Israël avait largement été condamnée par la communauté internationale. Une résolution avait notamment été votée par l'Assemblée générale des Nations unies le 21 décembre 2017.
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