Dix morts après qu'une camionnette a foncé dans la foule à Toronto : ce que l'on sait
La police a fait état de dix morts et 15 blessés après qu'un véhicule a foncé sur des piétons dans une rue de Toronto. Le suspect a été arrêté et une enquête est en cours pour déterminer ses motifs.
Dix personnes ont été tuées et 15 autres blessées, selon un dernier bilan de la police canadienne du soir du 23 avril, après qu'un van de couleur blanche a foncé sur des piétons, dans la capitale économique canadienne. Le drame a eu lieu à 13h27 heure locale (19h27 heure de Paris), dans une artère fréquentée de la ville.
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Le suspect arrêté et identifié
La police a confirmé avoir arrêté le conducteur du véhicule qui avait pris la fuite. Si peu d'informations ont filtré quant à son identité et ses éventuels motifs, des vidéos de son arrestation sont apparues sur les réseaux sociaux.
Sur l'une d'entre elles, on peut voir le conducteur tenir ce qui semble être une arme face à un policier, lui aussi armé, qui lui intime de jeter son arme. Celui-ci obtempère finalement avant d'être menotté sur le capot de la voiture de police, puis emmené.
Un témoin interrogé par la chaîne CTV News a confirmé cette version : «Il y avait un policier et l'homme avait une arme à la main, les deux pointant leur arme sur l'autre.»
Former NYC Police commissioner Bill Bratton states on @MSNBC his sources in Canada say van driver in #Toronto was known to Police & now consider incident a terrorist attack. Motivation and affiliation unknown. @MalcolmNancepic.twitter.com/uS807xvj8K
— Daradol (@Daradol1) 23 avril 2018
Le chauffeur de la fourgonnette de location a été identifié comme étant Alek Minassian, âgé de 25 ans et originaire de Richmond Hills, en banlieue nord de Toronto, a relevé Mark Saunders, chef de la police de Toronto.
Un acte semblant «clairement délibéré» mais non lié à la sécurité nationale
«Cet acte semble clairement délibéré», a également assuré Mark Sanders. Et si le terme «attentat» a été employé en français par le Premier ministre Justin Trudeau, celui-ci ne suggère pas «une connexion terroriste de nature à menacer la sécurité nationale», a précisé à l'AFP son cabinet.
«Les informations disponibles à ce stade indiquent que cet événement ne semble aucunement lié à la sécurité nationale», a de même fait savoir le ministre de la Sécurité publique Ralph Goodale, en laissant entendre qu'il s'agissait d'un acte isolé.
La police a, elle, refusé de spéculer sur les motifs du drame. «C'est un événement très grave», a en outre déclaré Ralph Goodale, soulignant toutefois qu'«à ce stade, aucune conclusion ne peut être tirée». Il a ajouté : «La police mène son enquête.»
Il accélérait assurément. Il semblait avoir le contrôle sur ce qu’il faisait. Il ne zigzaguait pas de façon maladroite, il allait tout droit.
Les autorités ont ajouté qu'elles allaient mettre en place un numéro permettant aux témoins d'apporter des informations.
Des ambulances et des véhicules de police étaient déployés sur plusieurs centaines de mètres d'intervalles, selon des images aériennes des télévisions canadiennes.
Un témoin, étudiant, cité par le média québecois TVA Nouvelles, a vu «des gens sauter pour éviter de se faire happer». Il a par ailleurs livré quelques détails sur le comportement du conducteur : «Il allait très vite. Il accélérait assurément. Il semblait avoir le contrôle sur ce qu’il faisait. Il ne zigzaguait pas de façon maladroite, il allait tout droit. Et il a tourné au coin de façon parfaite.»
Des hommages prudents
Le Premier ministre Justin Trudeau a présenté ses condoléances aux victimes, sans donner plus de détails sur les premiers éléments de l'enquête : «Nos pensées sont avec tous ceux affectés.»
Nos pensées accompagnent tous ceux et celles touchés par le terrible incident qui est survenu à l’intersection Yonge et Finch à Toronto. Merci aux premiers intervenants qui travaillent sur les lieux. Nous suivons la situation de près.
— Justin Trudeau (@JustinTrudeau) 23 avril 2018
«Mes pensées sont avec ceux qui ont été frappés par cet évènement et avec les secouristes», a déclaré le maire de Toronto, John Tory. «Pour le moment, nous ne savons pas ce qu'il s'est passé et ce qu'il y a derrière», a-t-il ajouté.