Fils d’un accusé libyen : le système judiciaire s’étant complètement effondré dans le pays
Le fils d‘Abuzed Dorda, ancien chef du renseignement libyen condamné à mort par un tribunal à Tripoli pour «crimes de guerre» pendant la révolte de 2011, a confié à RT les détails des épreuves endurées par son père au cours de ces dernières années.
Abuzed Dorda fait partie des dignitaires de l'ancien régime libyen, condamné à la peine capitale mardi pour son rôle dans la répression de la révolte, tout comme le second fils de l’ancien dirigeant libyen Saïf al-Islam.
En parlant des épreuves que son père avait subi depuis son interpellation, le fils de l’accusé Mohammed Dorda, a confirmé qu’une fois inculpé, son père a été torturé, et a survécu à un attentat perpétré contre lui lorsqu’on l’a jeté du haut du deuxième étage d’un bâtiment.
«Il a passé quelques mois dans un hôpital militaire avant d’être kidnappé par des séparatistes et mis en prison à Hadba», a-t-il ajouté.
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— RT France (@RTenfrancais) 28 Juillet 2015
D’après Mohammed, ce verdict était «malheureusement attendu», le système judiciaire libyen s’étant complètement effondré ces dernières années.
«Les avocats de mon père ont été intimidés, kidnappés, torturés, menacés et forcés de risquer leur vie pour voir leur client», a-t-il indiqué en parlant des conditions extrêmement difficiles qu’ils ont subi. «Certains ont dû fuir, ou ont été arrêtés et abusés, l’un d’entre eux a même reçu une balle dans la jambe».
Le fils du haut fonctionnaire a aussi souligné que la défense avait indiqué plusieurs fois que son client était maltraité par les milices, qu’on empêchait de le voir et que les interrogatoires étaient réalisés sans leur présence. De plus, il a été forcé de signer quatre déclarations et de refuser un traitement médical obligatoire.
Selon lui, ce verdict a mis la Libye au croisement des chemins. «Au lieu de faire le choix de la réconciliation nationale, ils ont choisi un sentier plus obscur encore pour le pays», a-t-il ajouté.
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La réponse à ce jugement arbitraire, celle venant des familles des accusés, de la tribu et du grand public sera, d’après lui, déterminée par la réaction de la communauté internationale.
«Si elle continue à ignorer, ou même pire, si elle approuve ce procès arbitraire, cela va créer un climat qui va saper les efforts visant à la construction d’un système judiciaire qui correspondra aux règles de droit et l’établissement d’un terrible régime pour la nouvelle Libye», a-t-il poursuivi.