Poursuivant sa passe d'armes avec Erdogan, Netanyahou l'accuse de «massacrer des civils à Afrin»
Le président turc a accusé le Premier ministre d'être un «occupant» et un «terroriste», après des affrontements meurtriers entre Gaza et Israël. Benjamin Netanyahou a répliqué en accusant Recep Erdogan de massacrer des civils dans le Nord syrien.
L'échange d'amabilités entre Benjamin Netanyahou et le chef d'Etat turc se poursuit : dans la soirée du 1er avril, le chef du gouvernement israélien a écrit sur Twitter, à l'encontre de ce dernier : «Erdogan n'est pas habitué à ce qu'on lui réponde. Il devrait commencer à s'y faire. Lui qui occupe le nord de Chypre et la région kurde et qui massacre des civils à Afrin, il ne devrait pas nous donner des leçons de morale et de valeurs.»
PM Netanyahu: Erdogan is not used to being talked back to. He should start getting used to it. He who occupies Northern Cyprus and the Kurdish region and butchers civilians in Afrin should not lecture us about morality and values.
— PM of Israel (@IsraeliPM) 1 avril 2018
Plus tôt dans la même journée, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait lancé à l'adresse de Benjamin Netanyahou, dans un discours télévisé devant ses partisans à Adana (sud de la Turquie) : «Hé Netanyahou ! Tu es un occupant ! Et c'est en tant qu'occupant que tu es sur ces terres. En même temps, tu es un terroriste.»
#Erdogan accuse #Netanyahou d'être un "#terroriste", sur fond de vives tensions entre #Gaza et #Israël
— RT France (@RTenfrancais) 1 avril 2018
➡️ https://t.co/4r9GzboZ4qpic.twitter.com/1FTLmhzn2d
Cette déclaration virulente faisait elle-même suite à un tweet de Benjamin Netanyahou. Réagissant aux vives critiques émises par le président turc contre la gestion par l'armée israélienne de la manifestation palestinienne du 30 avril, le Premier ministre israélien avait écrit : «L'armée la plus éthique du monde n'a pas de leçons de morale à recevoir de la part de celui qui bombarde des civils sans discernement depuis des années.»
הצבא המוסרי בעולם לא יקבל הטפות מוסר ממי שבמשך שנים מפציץ אוכלוסיה אזרחית ללא אבחנה. כנראה שכך מציינים באנקרה את ה-1 באפריל.
— Benjamin Netanyahu (@netanyahu) 1 avril 2018
Heurts meurtriers entre manifestants gazaouis et soldats israéliens
Le 30 mars, des dizaines de milliers de Palestiniens ont afflué vers la barrière entre Gaza et Israël au premier jour de la «Marche du retour». Cette protestation, censée durer six semaines, vise à réclamer le droit au retour des Palestiniens qui, par centaines de milliers, avaient été chassés de leurs terres ou avaient fui lors de la guerre ayant suivi la création d'Israël en 1948.
A cette occasion, 16 Palestiniens qui s'étaient approchés de la clôture ont été tués par des tirs israéliens, et plus de 1 400 blessés ont été recensés, selon le ministère de la Santé dans la bande de Gaza. Ce 2 avril, un 17e Palestinien, blessé le 30 mars, est décédé.
Afrin : une opération turque en Syrie condamnée par Damas et les Occidentaux
En ce qui concerne Afrin, évoqué par Benjamin Netayahou : il s'agit de la ville du nord de la Syrie ciblée par l'opération turque «Rameau d'olivier», lancée fin janvier par Ankara – sans l'autorisation de Damas – afin d'en chasser les milices kurdes des YPG qui en avaient le contrôle. Le 18 mars, l'armée turque et ses alliés, parmi lesquels les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL), ont repris le contrôle de la ville.
#Afrin sous contrôle turc 🇹🇷 : l’Occident se met à hausser le ton… un peu trop tard ?
— RT France (@RTenfrancais) 21 mars 2018
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Alors que des scènes de pillage par l’armée turque avaient été rapportées notamment par l'AFP (sur lesquelles Ankara a assuré qu'il enquêterait), plusieurs capitales occidentales avaient exprimé leur indignation. A présent, la Turquie entend étendre son opération dans le Nord syrien à Tal Rifaat, située à une cinquantaine de kilomètres à l'est d'Afrin, avant de continuer vers Manbij, Aïn al-Arab (nom de Kobané en arabe), Tal Abyad, Ras al-Aïn et Qamichli.
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