International

EN CONTINU : Crise diplomatique entre le Royaume-Uni et la Russie

L'empoisonnement d'un ex-agent double a conduit le Royaume-Uni à annoncer une série de sanctions contre la Russie, accusée par Londres d'être «coupable» de cette «tentative d'assassinat». Suivez les dernières évolutions de cette crise diplomatique.

Samedi 17 mars

Le Premier ministre britannique Theresa May a estimé le 17 mars que les mesures de rétorsion prises par Moscou en réaction aux sanctions britanniques ne changeaient «rien aux faits» et à la culpabilité de la Russie dans l'empoisonnement d'un ex-agent double russe et de sa fille en Angleterre.

«La réponse de la Russie ne change rien aux faits : la tentative d'assassinat de deux personnes sur le sol britannique, pour laquelle il n'existe pas d'autre conclusion que celle de la culpabilité de l'Etat russe», a résumé le chef du gouvernement lors d'un discours prononcé au congrès du Parti conservateur, à Londres.

Elle a également précisé : «Aux côtés de nos alliés, nous allons réfléchir aux prochaines étapes dans les jours qui viennent.» 

Un Conseil de sécurité nationale doit également se tenir «en début de semaine prochaine» pour statuer sur la suite des événements, d'après le ministère des Affaires étrangères britannique.

Le ministère britannique des Affaires étrangères a déclaré «avoir anticipé une telle réponse», en référence à l'annonce du ministère russe des Affaires étrangères d'expulser 23 diplomates britanniques ce 17 mars. Il a également fait savoir que le Conseil national de sécurité se réunirait en début de semaine prochaine pour étudier les prochaines étapes que le Royaume-Uni envisagerait dans l'affaire Skripal.

Le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré le 17 mars que 23 diplomates britanniques seraient expulsés, en réponse à l'annonce de Theresa May du 14 mars d'expulser 23 diplomates russes. Ils devront quitter le territoire russe «dans la semaine». Moscou a également annoncé qu'il fermerait le British Council, la représentation culturelle britannique, en Russie, et qu'il retirerait au Royaume-Uni le droit d'ouvrir un consulat général à Saint-Pétersbourg.

Selon l'agence TASS, le ministère russe des Affaires étrangères a convoqué le 17 mars l'ambassadeur du Royaume-Uni à Moscou Laurie Bristow.

Vendredi 16 mars

Le Kremlin réagit à la déclaration américaine selon laquelle la Russie serait liée à l'attaque contre Sergueï Skripal. Moscou rappelle à Washington qu'il n'y a pour l'heure «aucune preuve» à ces allégations.

L'ambassadeur de Russie à Londres, Alexander Yakovenko, a reçu une note diplomatique l'informant que Sergueï Skripal et sa fille Yulia étaient dans un état critique, a fait savoir l'agence de presse RIA. L'ambassadeur estime toutefois que les informations reçues sont «insuffisantes» pour la Russie.

Selon une source européenne citée par l'AFP, l'affaire de l'ex-espion russe a été ajoutée à l'agenda du sommet de l'Union européenne qui se tiendra à Bruxelles les 22 et 23 mars prochain.

Le Comité d'enquête russe annonce qu'il lance une investigation pour «tentative d'assassinat» de la fille de l'ex-espion Sergueï Skripal, Youlia Skripal. Il se dit «prêt à travailler avec les organismes compétents en Grande-Bretagne».

L'enquête sera diligentée par le département du Comité d'enquête chargé des cas criminels les plus importants. Elle concernera également l'affaire Nikolaï Glouchkov, exilé russe au Royaume-Uni et ancien allié du défunt oligarque Boris Berezovski, retrouvé mort dans des circonstances inexpliquées à Londres le 12 mars dernier.

Le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson a expliqué ce 16 mars : «Nous n'avons rien contre le peuple russe, notre problème est avec Poutine et le Kremlin». Il a ajouté qu'il était «très probable» que c'était «la décision de Vladimir Poutine» d'utiliser un agent innervant sur le sol britannique. Cet agent, le Novichok, a été «développé par la Russie et stocké illégalement par la Russie», a-t-il ajouté.

Le Kremlin a assuré que sa riposte devrait venir «d'une minute à l'autre» après l'annonce par Londres de l'expulsion de 23 diplomates russes à la suite de l'empoisonnement d'un ex-agent double russe réfugié en Angleterre.

Cette riposte de Moscou sera «mûrement réfléchie» et «totalement conforme aux intérêts de notre pays», a ajouté aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a appelé la Russie à «coopérer» sur l'affaire Skripal, assurant que l'alliance «ne voulait pas d'une nouvelle Guerre froide».

«Nous avons ce que j'appellerais "une approche à deux voies" vis à vis de la Russie», a-t-il déclaré sur les ondes de la BBC. «Il y a d'un côté la dissuasion, la défense, et de l'autre le dialogue, parce que nous ne voulons pas d'une nouvelle Guerre froide, nous ne voulons pas d'une nouvelle course aux armements», a-t-il ajouté.

«A un moment, la Russie va comprendre qu'il est dans son intérêt de coopérer avec nous, pas d'aller à la confrontation, et nous sommes prêts à le faire s'ils respectent certaines normes et règles de base des relations internationales», a lancé Jens Stoltenberg. 

Le responsable de l'OTAN n'a en outre pas mis en doute les conclusions du gouvernement britannique sur l'empoisonnement de Sergueï Skripal «parce que cela s'inscrit dans un contexte de comportements irresponsables de la part de la Russie depuis de nombreuses années».

Le chef du parti travailliste Jeremy Corbyn ne veut pas que le Royaume-Uni se précipite vers une nouvelle guerre froide avant d'avoir la preuve de la culpabilité de Moscou dans l'empoisonnement de Sergueï Skripal.

«Cet événement horrible exige d'abord une enquête criminelle, la plus approfondie et la plus minutieuse possible», écrit ainsi Jeremy Corbyn dans les colonnes du Guardian. «Se précipiter avant d'avoir les preuves rassemblées par la police dans une atmosphère parlementaire fiévreuse, ne sert ni la justice ni la sécurité nationale», poursuit-il, précisant toutefois avoir soutenu la décision de Theresa May d'exclure 23 diplomates russe.

L'ambassadeur russe à Londres Alexandre Iakovenko estime que le Royaume-Uni se sert de l'affaire Skripal pour «détourner l'attention du Brexit».

Pour le diplomate, il s'agit en outre d'un moyen pour Londres de trouver une nouvelle place au sein de l'ordre mondial, après avoir quitté l'Union européenne. «L'organisation clé est l'OTAN. Le Royaume-Uni essaye de trouver sa place, et ils l'ont trouvé grâce à une campagne anti-russe», analyse ainsi Alexandre Yakovenko.

En ce qui concerne l'affaire elle-même, l'ambassadeur souligne son manque «absolu de transparence», l'enquête ayant été classifiée. «Personne n'a vu ne serait-ce qu'une photographie de ces gens à l'hôpital, on ne sait pas s'ils sont en vie, ou peut-être sont-ils en bonne santé. Personne n'a parlé aux médecins», fait-il ainsi remarquer.

Si le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a annoncé que la Russie «arrêtait de prêter attention» aux commentaires concernant l'empoisonnement de l'ex-espion russe Sergueï Skripal, il a précisé que la Russie prévoyait «bien sûr» d'expulser des diplomates britanniques. Il s'exprimait depuis Astana (Kazakhstan) où se tient un sommet sur la Syrie. Pour rappel, Theresa May a demandé le 14 mars que 23 diplomates russes soient expulsés du Royaume-Uni.

Jeudi 15 mars

Le conseiller national à la Sécurité du Royaume-Uni, Mark Sedwill, a affirmé que l'attaque contre l'agent Sergueï Skripal, que Londres attribue à Moscou, concernait «tous les pays de l'OTAN» : «Nous soutiendrions nos alliés face à une menace similaire.»

Il a en outre qualifié l'incident de «comportement illégal et dangereux» de la part de Moscou.

Dans un entretien accordé au quotidien allemand Frankfurter Allgemeine, le ministre des Affaires étrangères britannique, Boris Johnson, a annoncé que le Royaume-Uni avait l'intention de permettre une «enquête internationale indépendante» quant au fameux agent chimique utilisé contre Sergueï Skripal.

Lire aussi : Moscou n'a «rien à cacher» et se dit prêt à une «enquête conjointe» avec Londres

Le ministre britannique annonce que son gouvernement entend remettre à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) les analyses effectuées par la police britannique.

La veille, Vassili Nebenzia, représentant russe à l'ONU, avait justement souligné que le Royaume-Uni avait fait le choix de porter l'affaire Skripal devant l'ONU et non devant La Haye, c'est à dire devant l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). Un choix qui, selon lui, révèlait la crainte que nourrirait Londres de devoir se confronter à une «enquête professionnelle».

La Russie s'était d'ailleurs dit prête à collaborer avec le Royaume-Uni dans le cadre d'une «enquête conjointe».

Emmanuel Macron, qui inaugure le 15 mars le Salon du livre à Paris, «ne se rendra pas» au pavillon russe, comme initialement prévu, après l'empoisonnement en Angleterre d'un ex-espion, d'après l'Elysée. 

L'Elysée ajoute que l'attaque «dégoûtante» en Angleterre aura des conséquences et qu'Emmanuel Macron répondra avec «fermeté».

Lors de son déplacement à Salisbury, le Premier ministre britannique Theresa May a eu une «conversation privée» avec l'agent de police qui a porté secours à Sergueï Skripal et à sa fille, dans l'hôpital où il est soigné.

Jean-Pierre Thomas, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy sur la Russie déplore que quelques jours seulement après l'empoisonnement de Sergueï Skripal, tout le monde estime déjà connaître l'identité du responsable. «On ne respecte pas du tout les étapes habituelles, la prudence habituelle de l'enquête et on ne suit pas la voie diplomatique», fait-il ainsi remarquer.

«Quelle est la logique derrière tout cela, c'est la guerre un jour ?», s'inquiète-t-il.

Le vice-ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Ryabkov a soutenu que ni la Russie, ni l'Union soviétique n'avaient eu de programme visant à développer l'agent innervant Novitchok. 

«Nous n'avons jamais eu un programme visant à développer l'agent innervant nommé par les autorités britanniques», a-t-il ainsi affirmé.

Sergueï Ryabkov a par ailleurs annoncé que Moscou allait prendre des mesures en représailles aux nouvelles sanctions adoptées par Washington.

Le président américain Donald Trump a déclaré qu'il semblerait que les Russes soient derrière l'empoisonnement de l'ancien agent double Sergueï Skripal, dans des propos rapportés par l'agence de presse Reuters

Le Trésor américain a annoncé l'élargissement des sanctions américaines contre la Russie, ciblant 5 entités et 19 individus. «[Nous répondons] aux activités pernicieuses de la Russie, y compris leur tentative d'interférence dans les élections américaines», a fait savoir le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin.

Mais Washington affirme également s'appuyer sur l'usage d'un agent innervant au Royaume-Uni pour justifier cette décision. Attribuant la responsabilité de l'empoisonnement de l'ex agent double Sergueï Skripa à la Russie, les Etats-Unis estiment que cet incident démontre le «comportement imprudent et irresponsable du gouvernement russe».

L'empoisonnement d'un ancien agent double au Royaume-Uni est une «situation très grave» et la Russie doit expliquer «ces gestes inacceptables», a estimé le Premier ministre Justin Trudeau, assurant Londres de «l'appui sans réserve» du Canada.

«L'engagement du Canada envers le Royaume-Uni est inébranlable», a déclaré dans un communiqué le chef du gouvernement canadien. «Le Royaume-Uni peut compter sur l'appui sans réserve du Canada dans le cadre des efforts visant à exiger de la Russie qu'elle rende des comptes par rapport à ces gestes inacceptables et illégaux», a-t-il souligné. «Nous travaillerons de près avec le Royaume-Uni et nos partenaires internationaux ainsi qu'au sein d'institutions internationales pour régler cette situation très grave», a noté le dirigeant libéral dans la foulée d'un avertissement lancé par l'OTAN à Moscou.

Si la Russie cherche la confrontation, «nous serons en mesure de défendre tous nos membres», a ainsi averti le secrétaire général de l'Alliance atlantique dont fait partie le Canada.

La déclaration de Justin Trudeau fait suite à des prises de position similaires de sa ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland.

L'ambassade de Russie à Ottawa avait réagi le 14 mars en déplorant un «soutien hâtif» malgré «des accusations infondées et inacceptables».

En déplacement dans la ville de Salisbury pour la première fois depuis l'empoisonnement, Theresa May a vanté l'«unité» de ses alliés face à la Russie.

«Cela s'est produit au Royaume-Uni mais cela aurait pu se produire n'importe où et nous sommes unis contre cela», a-t-elle déclaré, après la publication par Londres, Paris, Berlin et Washington d'un communiqué commun dénonçant l'attaque perpétrée contre Sergueï Skripal et sa fille Ioulia.

Vladimir Poutine a exprimé au Conseil national de sécurité de la Fédération de la Russie son «extrême préoccupation» face à l'attitude adoptée par le Royaume-Uni ces derniers jours, selon le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. 

Le président russe a qualifié la position du Royaume-Uni de «destructrice et provocante».

Londres, Berlin, Paris et Washington condamnent l'attaque dans un communiqué commun. Le texte évoque «la responsabilité» de la Russie qui n'aurait pas été «en mesure de répondre à la demande légitime du gouvernement britannique». 

La France, l'Allemagne et les Etats-Unis ont annoncé partager le constat du Royaume-Uni selon lequel il n'y aurait «aucune autre explication plausible» en dehors d'une implication de la Russie dans l'empoisonnement de l'ex-agent double Sergueï Skripal. Londres, Berlin, Paris et Washington demandent en outre à Moscou «toutes les informations» sur son supposé programme chimique.

La réaction du ministre de la Défense britannique Gavin Williamson – qui a déclaré que la Russie «devrait partir et se la fermer» – est le signe que Londres «s'inquiète» et a «quelque chose à cacher», selon la porte-parole du ministère des Affaires étrangères russe.

«La Russie devrait partir et se la fermer», a lancé le ministre de la Défense britannique Gavin Williamson, alors qu'il était interrogé sur les représailles annoncées par la Russie à l'expulsion de ses diplomates.

Lorsqu'un journaliste lui a demandé si le Royaume-Uni envisageait une réponse militaire contre Moscou, Gavin Williamson n'a pas écarté l'idée, précisant toutefois que son pays ne devait pas «se précipiter pour en faire trop trop vite».

«Nous verrons comment la Russie répond», a-t-il déclaré, expliquant que le gouvernement britannique observerait avec attention la réaction russe avant de considérer ses options.

Le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg a accusé la Russie de «brouiller les lignes entre la paix et l'agression avec des attaques hybrides». Considérant comme acquise la responsabilité de la Russie dans l'empoisonnement de Sergueï Skripal, Jens Stoltenberg a déclaré qu'elle s'inscrivait dans le schéma du «comportement irresponsable de la Russie depuis des années».

L'OTAN a en outre annoncé que le ministre des Affaires étrangères britannique Boris Johnson rencontrerait des représentants de l'Alliance transatlantique le 19 mars pour discuter de l'empoisonnement de Sergueï Skripal.

Le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov a confié à l'agence de presse Tass qu'il espérait que l'ancien agent double Sergueï Skripal se remettrait de l'empoisonnement afin de faire la lumière sur ce qu'il s'est passé.

Le chef de la diplomatie russe a par ailleurs soutenu que le mobile de cette attaque pouvait être de compliquer l'organisation de la Coupe du monde de football qui se déroulera cet été en Russie.

Theresa May poursuit ses discussions avec les pays alliés du Royaume-Uni afin de «construire une réponse internationale robuste», à la suite de l'empoisonnement de l'ancien agent double Sergueï Skripal, selon un porte-parole du Premier ministre britannique.

Le Premier ministre britannique devrait en outre se rendre dans la journée dans la ville de Salisbury, où à eu lieu l'attaque, pour y rencontrer la population et les services d'urgence.

La porte-parole du ministère des Affaires étrangères Maria Zakharova s'est demandée lors d'une conférence de presse à qui profitait l'affaire Skripal.

«On peut parler des heures de qui pourrait bénéficier de toute cette histoire. La Fédération de Russie n'a aucune raison, aucun motif pour agir ainsi», a-t-elle ainsi fait valoir.

«Ce qu'on souhaite faire, c'est travailler avec la partie britannique», a-t-elle réaffirmé, soutenant qu'il était «inconcevable» que les autorités britanniques n'aient encore fourni aucun élément à Moscou.

Le président français Emmanuel Macron, qui s'est aligné un peu plus tôt sur la position de Londres en accusant la Russie d'être responsable de l'empoisonnement de l'ancien agent double Sergueï Skripal, a annoncé que Paris prendrait des mesures à l'encontre de Moscou «dans les prochains jours».

«J'annoncerai dans les prochains jours les mesures que nous comptons prendre», a-t-il déclaré à la presse lors d'un déplacement en Indre-et-Loire, avant de condamner «avec la plus grande fermeté» cette attaque, dont «tout porte à croire que la responsabilité est attribuable à la Russie».

Le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov a promis une réponse rapide de Moscou aux sanctions annoncées par Theresa May, précisant que les autorités britanniques seraient les premières averties des mesures de représailles qui seront prises.

Le chef de la diplomatie russe a expliqué que Moscou préférait ne pas parler publiquement de certains «doutes ou suspicions» avant d'en discuter via les canaux respectifs. «De mon point de vue, c'est ainsi que se comportent les gentlemen», a-t-il noté.

Sergueï Lavrov a critiqué les allégations «absolument rustres» de Londres contre la Russie, estimant qu'elles étaient «sans fondement» et en partie dues aux problèmes auxquels est confronté le gouvernement britannique à cause du Brexit.

Paris s'est aligné sur la position de Londres qui accuse Moscou d'être responsable de l'empoisonnement de l'agent double Sergueï Skripal.

«Depuis le début de la semaine, le Royaume-Uni a tenu la France au courant des preuves rassemblées par les enquêteurs britanniques et des preuves de la responsabilité de la Russie dans l'attaque», a fait savoir l'Elysée dans un communiqué après un entretien téléphonique entre Theresa May et Emmanuel Macron.

«La France convient avec le Royaume-Uni qu'il n'y a pas d'autre explication plausible et réitère sa solidarité avec son allié», conclut le communiqué.

«Nous refusons en bloc toutes les accusations à l'égard de la Russie», a déclaré Artem Studennikov, ministre conseiller de l’ambassade de Russie en France au micro de France Info, affirmant que Moscou était «désappointé» par les sanctions annoncées par Theresa May, notamment l'exclusion de 23 diplomates.

Artem Studennikov a annoncé que la Russie avait «le droit de prendre des mesures de rétorsions». «Il est trop tôt pour dire lesquelles, mais cela ne va pas tarder», a-t-il affirmé.

«Nous attendons la réaction française et nous attendons la réaction des Britanniques à notre offre de coopération, dans le cadre de la convention de l'interdiction des armes chimiques à La Haye», a-t-il conclu.

Le Premier ministre britannique Theresa May s'entretiendra le 15 mars avec le président français Emmanuel Macron, alors que le porte-parole du gouvernement français avait expliqué qu'il «attendait des preuves» avant de décider d'agir.

Le ministre des Affaires étrangères britannique a assuré que les preuves de la responsabilités de la Russie dans l'empoisonnement de l'ex agent double Sergueï Skripal étaient «accablantes».

Le ministre russe de l'Energie Alexander Novak a affirmé avoir eu vent des projets du Royaume-Uni de réduire ses importations de gaz.

Il a déclaré que tous les pays étaient «libres de décider de leur politique énergétique», tout en soutenant qu'un tel choix serait le cas échéant «motivé politiquement».

Le ministère russe des Affaires étrangères a qualifié les allégations du Premier ministre britannique Theresa May d'«insensées» et assuré être préoccupé par l'utilisation d'armes chimiques au Royaume-Uni.

La diplomatie russe a en outre expliqué que le gouvernement britannique refusait de coopérer et de lui fournir la moindre information quant à l'affaire Skripal. Le ministère s'est par ailleurs demandé comment des pays avaient pu faire part de leur solidarité avec le Royaume-Uni dans cette affaire alors qu'ils ne disposent d'aucune donnée : «La vérité dans l'affaire Skripal est cachée.»

Alors que Theresa May a annoncé une série de sanctions, notamment l'expulsion de 23 diplomates russes, le ministère russe des Affaires étrangères a expliqué que Moscou travaillait toujours sur la réponse à apporter.

Le ministre des Affaires étrangères britannique Boris Johnson s'est dit touché par le support des Etats-Unis et de ses alliés dans l'affaire de l'empoisonnement de l'agent double Sergueï Skripal. Selon lui, les preuves que la Russie est responsable de l'attaque sont «accablantes». Il a notamment assuré qu'il était «évident» que la Russie avait conservé illégalement les stocks d'armes chimiques de l'ère soviétique.

Le chef de la diplomatie britannique a en outre avancé le mobile qu'il prête aux autorités russes, assurant qu'il s'agissait pour elles de dire : «Regardez ce qui arrive aux gens qui s'opposent au régime.» Poursuivant sa logique, Boris Johnson a estimé que le président russe Vladimir Poutine voulait envoyer un message aux gens qui font défection : «Si vous faites cela, vous allez mourir.»

Et le ministre de soutenir qu'il avait été frappé par «la suffisance et le sarcasme» avec lesquels la Russie a nié être à l'origine de l'attaque, assurant que, selon lui, Moscou souhaitait que le monde sache qu'elle en était responsable.

Le ministre a également annoncé que Londres allait fournir un échantillon du produit chimique incriminé à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) afin que cette dernière puisse l'analyser.

Revenant sur les sanctions annoncées par Theresa May, Boris Johnson a déclaré que l'expulsion des diplomates russes allait «éviscérer» les capacités du renseignement russe au Royaume-Uni pour les décennies à venir.

Le Royaume-Uni a bloqué un projet de déclaration commune du Conseil de sécurité de l'ONU proposé par la Russie et qui appelait à une enquête «urgente et civilisée» dans l'empoisonnement de l'ancien agent double Sergeï Skripal à Salisbury.

Cette proposition de déclaration a été «brutalement bloquée» par les représentants du Royaume-Uni usant d'«un prétexte politisé», selon le responsable russe auprès de l'ONU Fedor Strjijovsky.

Contrairement aux déclarations britanniques et américaines, la proposition russe n'accusait personne mais exhortait «tous les Etats concernés à se consulter et à coopérer dans l'enquête», comme le prescrit l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).

Fedor Strjijovsky a en outre précisé que le Royaume-Uni souhaitait amender la proposition russe de manière à en déformer la signification première.

La Maison Blanche a publié un communiqué expliquant que les Etats-Unis partageaient la vision du Royaume-Uni sur la responsabilité de la Russie dans l'empoisonnement de l'ancien agent double Sergueï Skripal.

«Cette action démontre un modèle de comportement dans lequel la Russie ne tient pas compte de l'ordre international basé sur des règles, s'en prend à la souveraineté et la sécurité de pays dans le monde entier, et tente de renverser et discréditer les institutions occidentales et leur processus démocratique», estime la Maison Blanche dans son communiqué.

Aucune recherche scientifique sur un produit chimique du nom de «Novitchok» n'a été menée par la Russie, selon le représentant russe auprès de l'ONU, Vassili Nebenzia. Le produit chimique utilisé pour l'empoisonnement de l'ancien agent secret Sergueï Skripal, à l'origine d'une crise diplomatique entre Moscou et Londres, aurait pu être fabriqué au Royaume-Uni selon le diplomate russe.

Vassili Nebenzia a en outre souligné que le Royaume-Uni avait fait le choix de porter l'affaire Skripal devant l'ONU et non devant La Haye, c'est à dire devant l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). Un choix qui, selon lui, révèle la crainte que nourrirait Londres de devoir se confronter à une «enquête professionnelle».

Plusieurs Etats membres ont demandé des «enquêtes impartiales et exhaustives», comme la Chine, le Kazakhstan qui a aussi appelé à la «prudence avant de tirer des conclusions», l'Ethiopie qui veut «une enquête indépendante» ou la Bolivie qui a souhaité qu'elle soit «dépolitisée».

C'est Moscou qui a demandé que cette réunion soit publique alors que le Royaume-Uni la voulait à huis clos, a fait valoir Vassily Nebenzia, diplomate russe. Relevant que l'ex-espion «ne représentait plus de menace» pour son pays, il a demandé à ses homologues de s'interroger pour savoir «à qui profite le crime», avant la tenue du Mondial de football dans son pays à l'été.

«Sans la fourniture de preuves irréfutables, nous n'avons pas à nous justifier», a asséné Vassily Nebenzia, en déplorant que «la présomption d'innocence soit supplantée par la présomption de culpabilité». «Nous ne sommes pas impliqués, la Russie n'a rien à voir avec cet événement», a-t-il insisté, en dénonçant une «guerre de propagande» pour «instrumentaliser l'opinion publique».

Londres a refusé un accès à des échantillons des produits chimiques incriminés, a poursuivi Vassily Nebenzia. «Nous n'acceptons pas qu'on s'adresse à nous sur ce ton», a-t-il précisé en jugeant «inacceptables» et «irresponsables» les accusations britanniques.

Mercredi 14 mars

Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a déclaré que la France entrerait en contact, dans les prochaines heures, avec les plus hautes autorités britanniques pour coordonner sa réponse, après l'empoisonnement de l'ex-agent double Sergueï Skripal.

«Nous avons pleine confiance dans l'enquête que nos partenaires britanniques sont en train de mener», a-t-il ajouté.

L'ambassadeur de la Russie aux Nations Unies exige «que la preuve matérielle d'une prétendue trace d'implication de la Russie soit rendue publique».

Lors de la réunion du Conseil de sécurité, l'ambassadeur de la France auprès des Nations unies François Delattre, sans dénoncer directement une responsabilité russe dans l'empoisonnement de Sergueï Skripal, a affirmé le «plein soutien» et la «totale solidarité de la France» au Royaume-Uni.

Plusieurs pays, France, Koweït, Guinée équatoriale, ont profité de la réunion publique du Conseil de sécurité pour réclamer de nouvelles avancées contre le recours aux armes chimiques dans le monde.

Selon Nikki Haley, représentante permanente des Etats-Unis auprès des Nations unies, «la Russie est responsable» de l'empoisonnement d'un ex-espion au Royaume-Uni, lors d'une réunion du Conseil de sécurité convoquée en urgence par Londres.

«Nous pensons que la Russie est responsable», a-t-elle déclaré, en affirmant qu'il ne s'agissait «pas d'un incident isolé». «Les Etats-Unis sont absolument solidaires du Royaume-Uni», a ajouté la diplomate américaine.

A la demande de Londres, le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit ce 14 mars.

Maria Zakharova a annoncé que la Russie préparait des mesures symétriques adéquates à l’encontre du Royaume-Uni après la volonté du Premier ministre britannique, Theresa May, d'expulser des diplomates russes.

Moscou s’apprête donc à riposter à l’expulsion de 23 diplomates russes et à la suspension des contacts bilatéraux avec la Russie, a fait savoir la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.

Restée silencieuse jusqu'à présent, l'ONU a livré quelques commentaires sur l'affaire, en prenant le soin de ne pas se livrer à des conclusions hâtives.

Farhan Haq, un porte-parole de l'ONU, a ainsi affirmé que l'utilisation d'agents neurotoxiques était «inacceptable», soutenant que leur utilisation par un Etat «constituerait une violation grave du droit international», sans pour autant donner son avis sur les accusations du Royaume-Uni à l'encontre de la Russie.

Pour la diplomatie russe, Londres «a fait le choix de la confrontation» au lieu de mener une enquête et de passer par les canaux traditionnels pour régler ce genre de question, à savoir à travers l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). Et ce alors même que Moscou était «prête à coopérer».

«Il est évident qu'en optant pour des méthodes unilatérales et non transparentes d'enquête sur cet incident, les autorités britanniques ont une fois de plus tenté de déclencher une campagne anti-russe», poursuit le ministère des Affaires étrangères russe dans un communiqué.

Moscou prévient que la riposte à l'expulsion des 23 diplomates «ne se fera pas attendre», estimant que cette «série de mesures hostiles» constituent une «provocation grossière sans précédent, qui mettent à mal les fondations d'un dialogue normal entre les deux pays». Et qui est à même d'engendrer une escalade.

«Tout ce qui a été fait aujourd'hui par le gouvernement britannique est absolument inacceptable et nous considérons qu'il s'agit d'un provocation», a déclaré l'ambassadeur russe au Royaume-Uni Alexander Yakovenko.

«Nous pensons que les mesures prises par le gouvernement britannique n'ont rien à voir avec la situation à Salisbury», a-t-il ajouté, avant d'assurer que Moscou ne discuterait pas sous la menace d'ultimatums.

Angela Merkel a annoncé prendre «très au sérieux» les accusations du gouvernement britannique concernant l'empoisonnement de l'ex-agent double Sergueï Skripal.

La chancelière allemande a en outre précisé que l'Europe définirait une position commune sur la réponse à apporter, selon l'agence de presse Reuters.

La présidente du Conseil de la Fédération, la chambre haute du Parlement, Valentina Matvienko a qualifié de «provocations» les sanctions annoncées par Theresa May.

L'ambassade de Russie au Royaume-Uni a par ailleurs réagi dans un court communiqué, dénonçant fermement la décision de Londres de convoquer l'ambassadeur russe Alexander Yakovenko et d'expulser 23 diplomates russes.

«Nous considérons cette action hostile comme étant totalement inacceptable, injustifiée et dénuée de vision», est-il ainsi écrit dans ce communiqué. «Toute le responsabilité de la détérioration de la relation russo-britannique incombe à la direction politique actuelle de la Grande-Bretagne», conclut l'ambassade.

Réagissant aux propos du Premier ministre britannique Theresa May, qui a accusé la Russie d'être «coupable» de l'empoisonnement de l'ex-agent double Sergueï Skripal, le porte-parole du gouvernement français a expliqué qu'il «attendait des preuves» avant de décider d'agir

Questionné sur d'éventuelles mesures de «solidarité» avec le Royaume-Uni, qui a notamment ordonné l'expulsion de 23 diplomates russes, Benjamin Griveaux a précisé : «Nous ne faisons pas de politique-fiction sur des sujets aussi graves.»

Le ministère des Affaires étrangères russe a réagi à l'annonce par Theresa May de l'annulation de la visite que Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères russe, devait effectuer au Royaume-Uni, en guise de sanction contre Moscou. Sur sa page Facebook, Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe, a rectifié l'annonce faite par le Premier ministre britannique : «Theresa May a "retiré" l'invitation faite à Sergueï Lavrov de venir en Grande-Bretagne. Sauf qu'il n'avait pas accepté cette invitation.»

Le 14 mars, lors d'une allocution devant les députés britanniques, le Premier ministre Theresa May a directement tenu Moscou pour responsable de l'empoisonnement d'un ex-agent double, Sergueï Skripal. Elle a annoncé une série de sanctions : outre l'expulsion de 23 diplomates, aucun membre de la famille royale ne se rendra en Russie pour la Coupe du monde de football.