Ambassade américaine à Jérusalem dès mai : Turcs et Palestiniens font entendre leur colère
- Avec AFP
Alors que Washington compte ouvrir son ambassade à Jérusalem en mai prochain, la Turquie et les Palestiniens ont fustigé cette décision. L'Organisation de libération de la Palestine déplore une «provocation» de la part des Etats-Unis.
L'Organisation de libération de la Palestine (OLP), par la voie de son secrétaire général Saëb Erakat, a qualifié le 23 février de «provocation» la décision américaine de transférer en mai 2018 l'ambassade des Etats-Unis en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem, et estimé que l'administration Trump était devenue un obstacle à la paix.
«Faire coïncider la date avec la Nakba est une provocation pour les Arabes, les musulmans et les chrétiens», a déclaré à l'AFP Saëb Erakat. La date du 14 mai, évoquée par la presse israélienne, coïncide avec le 70e anniversaire de la proclamation de l'Etat d'Israël en 1948.
Les Palestiniens commémorent chaque année cette occasion comme la Nakba (la «catastrophe» en arabe), synonyme d'exode pour des centaines de milliers de personnes, jetées sur les routes lors de la première guerre israélo-arabe qui a suivi la création d'Israël.
«Par une telle décision, l'administration Trump finit de s'isoler complètement et devient une partie du problème et non plus de la solution», a ajouté Saëb Erakat, réaffirmant que la présence de l'ambassade américaine à Jérusalem «contrevenait au droit international».
Une «décision extrêmement préoccupante» pour la Turquie
De même, la Turquie a accusé, le 24 février dans un communiqué, Washington de saper les espoirs de paix. «En réaction à cette décision extrêmement préoccupante prise par les Etats-Unis, la Turquie continuera, avec la majorité de la communauté internationale, de défendre les droits légitimes des Palestiniens», a affirmé le ministère turc des Affaires étrangères.
Cette décision illustre pour Ankara «l'insistance [du gouvernement américain] à démolir les conditions de la paix en foulant aux pieds le droit international et les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies sur Jérusalem».
Le ministre israélien des Renseignements Israel Katz s'est en revanche empressé de saluer la nouvelle, le 23 février. «On ne peut pas nous faire de plus beau cadeau. C'est le geste le plus juste et le plus opportun. Merci l'ami», a-t-il tweeté, à l'attention du président américain Donald Trump.
I would like to congratulate Donald Trump, the President of the US @POTUS on his decision to transfer the US Embassy to our capital on Israel's 70th Independence Day. There is no greater gift than that! The most just and correct move. Thanks friend!
— ישראל כץ Israel Katz (@Israel_katz) 23 février 2018
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