Turquie : prison à vie pour trois journalistes accusés d'être liés au putsch manqué
- Avec AFP
Un tribunal turc a condamné le 16 février à la prison à vie trois journalistes de renom accusés de liens avec la tentative de coup d'Etat du 15 juillet 2016, selon l'agence de presse étatique Anadolu.
Selon l'agence publique turque Anadolu, les frères Ahmet et Mehmet Altan et la journaliste Nazli Ilicak, qui nient toute implication dans le putsch manqué de juillet 2016 en Turquie, ont été condamnés à la prison à perpétuité par un tribunal turc, le 16 février. Ils ont été reconnus coupables notamment de «tentative de renversement de l'ordre constitutionnel».
Ahmet et Mehmet Altan, comme Nazli Ilicak, ont toujours clamé leur innocence dans cette affaire, rejetant des accusations «absurdes».
Ils étaient notamment accusés d'avoir envoyé des «messages subliminaux», lors d'une émission retransmise en direct à la télévision à la veille du putsch manqué.
Reporters Sans Frontières (RSF) a déploré sur Twitter «un jour noir» pour la liberté de la presse en Turquie.
Le mois dernier, un tribunal turc avait refusé de libérer Mehmet Altan malgré un arrêt de la Cour constitutionnelle affirmant que son incarcération était une «violation» de ses droits.
Condamnation à vie des journalistes turcs #AhmetAltan#MehmetAltan & #NazlıIlıcak pour leur prétendue participation à la tentative de putsch de juillet 2016. Jour noir pour la liberté de la presse en #Turquie#PressFreedompic.twitter.com/zonWRURgzQ
— RSF (@RSF_inter) 16 février 2018
Agé de 65 ans, Mehmet Altan est l'auteur de plusieurs ouvrages sur la politique. Il a été arrêté en septembre 2016 avec son frère Ahmet, un romancier et journaliste âgé de 67 ans, qui a notamment fondé le journal d'opposition Taraf. Nazli Ilicak, journaliste et écrivain de 73 ans, qui a travaillé jusqu'en 2013 pour le grand quotidien pro-gouvernemental Sabah, est en détention depuis fin juillet 2016.
La tentative de coup d'Etat de juillet 2016 a été imputée par Ankara au prédicateur Fethullah Gülen, installé aux Etats-Unis et qui dément toute implication. Depuis, le gouvernement a lancé des purges sans précédent qui, au-delà des partisans présumés de Fethullah Gülen, ont touché des opposants politiques au président Recep Tayyip Erdogan et des médias. Plus de 50 000 personnes ont été arrêtées et plus de 140 000 limogées ou suspendues.