Washington suspend la moitié des aides destinées aux réfugiés palestiniens
Quelques jours seulement après que le président américain a regretté que l'Autorité palestinienne refuse de venir à la table des négociations, Washington a gelé 65 millions de dollars d'aide destinés aux réfugiés palestiniens.
Les Etats-Unis ont annoncé le 16 janvier le gel de 65 des 125 millions de dollars de fonds d'aide destinés à l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). «Cela ne vise pas à punir qui que ce soit», a assuré Heather Nauert, porte-parole du département d'Etat lors d'une conférence de presse, précisant que les fonds étaient bloqués «pour examen futur».
Deux semaines plus tôt, le président américain Donald Trump s'était plaint sur Twitter du fait que les Etats-Unis ne soient l'objet d'aucun «reconnaissance ou respect» de la part des Palestiniens, en dépit des «centaines de millions de dollars» versés par Washington.
It's not only Pakistan that we pay billions of dollars to for nothing, but also many other countries, and others. As an example, we pay the Palestinians HUNDRED OF MILLIONS OF DOLLARS a year and get no appreciation or respect. They don’t even want to negotiate a long overdue...
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 2 janvier 2018
«Ils ne veulent même pas négocier un traité de paix attendu depuis longtemps avec Israël. Nous avons exclu Jérusalem – point le plus complexe des négociations – des discussions, mais pour cela Israël devra payer plus. Mais les Palestiniens ne voulant plus parler de paix, pourquoi devrions-nous leur verser ces énormes paiements futurs?», s'était interrogé le chef d'Etat, liant sans ambiguïté le versement des aides à la reprise des négociations.
...peace treaty with Israel. We have taken Jerusalem, the toughest part of the negotiation, off the table, but Israel, for that, would have had to pay more. But with the Palestinians no longer willing to talk peace, why should we make any of these massive future payments to them?
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 2 janvier 2018
Si le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas avait fait part début 2017 de sa volonté de collaborer avec Donald Trump afin de rencontrer le Premier ministre israélien sous son parrainage «pour construire la paix», il a radicalement changé de position face à la décision du président américain de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël, le 6 décembre dernier.
Pour Mahmoud Abbas, Washington ne peut en effet plus être considéré comme un médiateur honnête dans les négociations de paix israélo-palestiniennes. «L'affaire du siècle s'est transformée en claque du siècle», a soutenu le président de l’Autorité palestinienne le 14 janvier.
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