En visite officielle au Qatar ce 7 décembre 2017, le président français Emmanuel Macron a engrangé à Doha pour plus de 11 milliards d'euros de contrats.
Signés en présence du jeune émir, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, les contrats concernent l'achat de 12 avions de combat Rafale, avec une option sur 36 autres et de 50 Airbus A321, avec option sur 30 autres. La France décroche aussi l'exploitation du métro de Doha et du tramway de Lusail confiée à un consortium SNCF/RATP. Le Qatar est un des meilleurs clients du Rafale après avoir déjà acheté 24 aéronefs en 2015.
Le chef d'Etat a en outre accentué la pression contre ceux qui financent des structures soutenant le terrorisme. Il a notamment exigé du Qatar comme de ses autres partenaires «un engagement très clair» sur le sujet.
Lors du sommet Europe-Afrique d'Abidjan la semaine passée, le président français avait assuré qu'il demanderait à Doha de ne plus financer de fondations ou d'écoles enseignant l'islam radical en France. Il avait alors assuré avoir déjà obtenu cet engagement, lors d'une visite surprise à Riyad en novembre dernier, de la part du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, dont le pays est actuellement en crise ouverte avec le Qatar.
Emmanuel Macron compte d'ailleurs organiser début 2018 une conférence internationale sur le financement du terrorisme, à laquelle tous les acteurs de la région seront conviés.
Un agenda diplomatique chargé et chamboulé par la question de Jérusalem
Après une visite mouvementée en Algérie, Emmanuel Macron s'est immédiatement rendu, flanqué du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et du ministre des Armées Florence Parly, sur la base militaire américaine d'Al-Udeid, à quelques kilomètres de la capitale.
Al-Udeid est la plus grande base américaine du Moyen-Orient. Elle abrite également le siège du Centcom, le commandement central des opérations antidjihadistes de l'armée américaine. Emmanuel Macron y a rencontré le commandement américain, ainsi que les troupes françaises stationnées sur cette base.
L'agenda diplomatique dans lequel s'inscrit cette visite a été bousculé par la vague d'indignations et de condamnations déclenchée par l'annonce récente de Donald Trump quant au statut de Jérusalem. Emmanuel Macron l'avait qualifiée la veille de «regrettable», rappelant «l'attachement de la France et de l'Europe à la solution de deux Etats, Israël et la Palestine vivant côte à côte en paix et en sécurité dans des frontières internationalement reconnues avec Jérusalem comme capitale des deux Etats».