L'attentat de Manchester aurait-il pu être évité ? Un rapport jette un pavé dans la mare
Selon un rapport commandé par le gouvernement britannique, les services de sécurité et le contre-terrorisme disposaient d'informations «pertinentes» sur l'auteur de l'attentat qui a fait 22 morts lors du concert d'Ariana Grande à Manchester en mai.
Il ne s'agit pas d'établir des responsabilités a posteriori mais plutôt de tirer des leçons pour l'avenir. Dans un effort d'autocritique notable, le gouvernement britannique a commandé un rapport d'enquête cité par Reuters le 5 décembre 2017, sur l'attentat meurtrier de la Manchester Arena survenu en mai 2017.
«Il est concevable que l'attaque de Manchester aurait pu être évitée en particulier si les cartes avait été distribuées autrement», soulignent les auteurs du rapport, usant de métaphores prudentes. En clair, le contre-terrorisme britannique aurait eu les cartes en main mais le timing ne leur aurait pas été favorable.
Attentat de #Manchester : «En ciblant des enfants, le symbole devient encore plus horrible et fort» https://t.co/oE8gb1ktnwpic.twitter.com/Rh4KVPBGD6
— RT France (@RTenfrancais) 24 mai 2017
D'après le document, les services de sécurité avaient eu des informations sur l'assaillant, Salman Abedi, avant qu'il ne passe à l'acte et ne tue 22 personnes parmi le jeune public de la chanteuse Ariana Grande, dont sept enfants, le 22 mai à la Manchester Arena.
Britannique d'origine libyenne, l'auteur de l'attaque avait été signalé par deux fois aux services de sécurité. Mais ces derniers n'avaient pas jugé les informations comme relevant d'un risque terroriste. Une erreur de jugement que le rapport déplore, les jugeant au contraire comme «très pertinentes».
«Matière» à apprendre pour le contre-terrorisme britannique
Autre élément malheureux, une réunion consacrée à l'évaluation de Salman Abedi et d'autres individus identifiés comme potentiellement dangereux était prévue le 31 mai 2017. Soit neuf jours après l'attentat de Manchester.
S'ils identifient des failles, les auteurs du rapport soulignent qu'il ne s'agit pas de pointer du doigt le contre-terrorisme. «Bien que les actions [du renseignement] aient été dans leur grande majorité pertinentes, de nombreux points matière à apprentissage sont apparus», notent-ils avec tact.
En 12 mois, alors que le Royaume-Uni a été touché par plusieurs attaques, dont celle du London Bridge le 4 juin 2017, le renseignement britannique aurait déjoué neufs projets d'attentats, d'après un porte-parole du Premier ministre Theresa May cité par Reuters.
Alexandre Keller