Brexit : toujours pas d'accord complet entre Londres et Bruxelles
Le Royaume-Uni et l'Union européenne ne sont pas parvenus à se mettre d'accord sur la première phase de négociations du Brexit, selon le président de la Commission européenne. Un compromis semblait pourtant sur le point d'être trouvé.
Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a fait savoir le 4 décembre qu'il n'avait pas été «possible» de parvenir à un accord complet sur la première phase de négociations du Brexit, à l'issue d'une rencontre avec le Premier ministre britannique Theresa May.
Cité par l'agence Reuters, Jean-Claude Juncker a avoué que Theresa May était dure en affaires, mais il a estimé qu'il «ne s'agissait pas d'un échec» des négociations : «Notre rencontre a été franchement constructive... Elle [Theresa May] est dure en affaire et elle défend le point de vue britannique de toutes ses forces.» Et d'ajouter : «Malgré tous nos efforts et les progrès accomplis au cours des derniers jours sur les sujets qu'il restait à aborder, il ne nous a pas été possible de parvenir à un accord complet.»
Le patron de l'exécutif européen a ajouté qu'il demeurait confiant et qu'un accord pouvait toujours être trouvé avant le sommet européen de la semaine prochaine.
La frontière irlandaise, un dossier épineux
Le Royaume-Uni et l'Union européenne étaient pourtant sur le point de trouver un compromis au sujet de l'avenir de la frontière irlandaise après le Brexit, dénouant l'un des obstacles majeurs au lancement de négociations commerciales entre les deux parties, selon un document de travail cité ce 4 décembre par la télévision publique irlandaise RTE, qui avait dans un premier temps affirmé que l'accord était conclu. Après l'annonce de l'échec des négociations, Dublin s'est dit «surpris et déçu».
Le document spécifiait que le Royaume-Uni acceptait de maintenir en Irlande du Nord des règles similaires à celles en vigueur dans le marché unique européen et l'union douanière afin qu'il n'y ait «pas de divergence» avec la République d'Irlande.
Dublin a demandé des engagements clairs de Londres pour éviter le retour d'une frontière physique avec la province britannique d'Irlande du Nord, estimant que la réapparition de postes-frontières affaiblirait ces deux économies imbriquées et fragiliserait l'accord de paix de 1998.
L'avenir de la frontière irlandaise avait émergé ces dernières semaines comme l'une des questions complexes des discussions entre Londres et Bruxelles.
Une autre version du document citée par le quotidien britannique Financial Times évoque quant à elle un «alignement réglementaire» entre l'Irlande du Nord et son voisin du sud après la sortie du Royaume-Uni de l'UE, fin mars 2019. Une formule qui satisferait davantage Londres.
Une séquence décisive s'est ouverte ce 4 décembre à Bruxelles pour les négociations du Brexit.
Le Premier ministre Theresa May doit tenter de convaincre les Européens que ses promesses sont désormais suffisantes pour qu'ils acceptent d'ouvrir les discussions commerciales réclamées avec insistance par Londres.
Après un déjeuner de travail avec le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, Theresa May a rencontré à 16h le président du Conseil européen, Donald Tusk.
Ce dernier lui avait demandé «de mettre une offre finale sur la table le 4 décembre au plus tard» pour que l'UE puisse «évaluer si des progrès suffisants ont été faits lors du prochain sommet européen» du 15 décembre.