Avoir des rapports avec sa conjointe défunte est-il hallal ? Un théologien égyptien suscite un tollé
Dans une émission religieuse égyptienne, le docteur en théologie Sabri Abderraouf a déclaré qu’avoir une relation sexuelle avec sa femme décédée était autorisé par la charia, il a ainsi déclenché un tollé en Egypte.
Stupeur en Egypte au sujet d’une nouvelle fatwa, consultation juridique rendue par une autorité religieuse, au contenu pour le moins sordide. Au cours d’une émission religieuse de la chaine LTC TV, visible sur YouTube depuis le 15 septembre, le docteur en théologie Sabri Abderraouf, de la prestigieuse université cairote Al-Azhar, s’est vu soumettre plusieurs questions. Il lui a été notamment demandé s’il était possible d’avoir un rapport sexuel avec sa conjointe qui venait de rendre l’âme.
Selon le Huffpost Tunisie, tout en réprouvant cette pratique hors norme, le théologien a affirmé que le mari ne pouvait être blâmé pour adultère et que cet acte était bien halal, c’est-à-dire autorisé par la loi islamique.
Le ministre égyptien des Affaires religieuses, Mohamed Mokhtar Jomaa, a aussitôt dénoncé cette fatwa, rapporte le Huffpost Tunisie. «Quand une telle fatwa émane des porteurs d'une pensée intégriste c'est compréhensible, mais quand ça vient de personnes réputées pour leur savoir, c'est catastrophique», a-t-il déclaré.
Le phare de la pensée islamique en question
Face au scandale qui agite les médias et la société égyptienne, Al-Azhar aurait ouvert une enquête au sujet des propos de Sabri Abderraouf, selon les médias locaux.
L'université millénaire d'Al-Azhar, vue comme un phare de la pensée islamique, rend régulièrement des avis jugés tolérants, comme celui qui porte sur la non-obligation du port du voile, par la voix d’un de ses éminents professeurs, le Cheikh Mustafa Mohamed Rached. Elle est néanmoins fréquemment accusée de ne pas lutter assez fermement contre l’idéologie djihadiste.
Prolifération de fatwas polémiques
Régulièrement, des fatwas émises par des autorités religieuses dans le monde musulman enflamment les réseaux sociaux. Parmi les interventions les plus surprenantes, on note l’interdiction des bonshommes de neige et des souris, y compris dessinées comme Mickey Mouse, par le cheik saoudien Mohammad Saleh Al Munadjid.
Le prêcheur iranien Hajatosalem Kazem Sedighaa avait, quant à lui, proscrit les mini-jupes qui, en provoquant le désir, puis l’adultère et ses manifestations physiques, pourraient déclencher des tremblements de terre.