Quand Morgan Freeman déclare la guerre à la Russie et se fait incendier sur Twitter

Dans une vidéo publiée par le Committe to investigate Russia, l'acteur demande à ses compatriotes de «rejoindre le combat» contre la Russie, l'accusant d'avoir «attaqué» les Etats-Unis. Une intervention que n'ont pas laissé passer les internautes...
«Nous avons été attaqués. Nous sommes en guerre» : dans une vidéo publiée par le Committee to investigate Russia (CIR), l'acteur Morgan Freeman explique à ses concitoyens que leur pays a été agressé par la Russie et leur demande ni plus ni moins que de «rejoindre le combat». Le CIR est une organisation à but non-lucratif créée récemment, qui poursuit l'objectif d'«aider les Américains à comprendre les attaques de la Russie contre la démocratie américaine».
Morgan Freeman says we are at war with Russia, says "Join the fight." This is straight-up war propaganda. We's so fucked. pic.twitter.com/vMDCIphTk4
— Yasha Levine (@yashalevine) 19 septembre 2017
Pendant les deux minutes que dure la séquence, la star hollywoodienne reprend point par point les poncifs de la communauté du renseignement américain sur l'ingérence supposée de Moscou dans les élections américaines, et dresse le portrait d'un Vladimir Poutine consumé par un désir de vengeance.
Si les arguments de l'acteur semblent sortir de la bouche d'un porte-parole d'une agence de renseignement américaine, c'est que le CIR flirte avec certains de ses membres les plus éminents. Siègent par exemple à son bureau consultatif l'ancien directeur du renseignement américain – et infatigable défenseur de la thèse de l'ingérence russe dans les élections – James Clapper. On y retrouve également Max Boot, un illustre membre du think tank atlantiste Council of foreign relations (CFR), le réalisateur et fervent soutien d'Hillary Clinton Rob Reiner, ou encore des commentateurs politiques néoconservateurs.
Un effort désespéré de l'Etat profond de déclencher une guerre avec la Russie
Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a balayé d'un revers de la main ce nouvel épisode de la supposée ingérence russe : «On ne peut pas le prendre au sérieux. Il est clair que ce genre de propos ne sont pas basés sur des informations réelles.»
Sur les réseaux sociaux, les réactions ne se sont pas fait attendre et il semble qu'il sera difficile pour l'acteur de former une armée à même de repousser la menace russe.
Dans un message largement partagé, le populaire commentateur politique Paul Joseph Watson raille par exemple l'effort désespéré de l'Etat profond de promouvoir une guerre nucléaire avec la Russie.
The deep state is that desperate, they have to wheel out an 80-year-old actor to promote nuclear war with Russia. https://t.co/saEycjSgpz
— Paul Joseph Watson (@PrisonPlanet) 19 septembre 2017
«Est-ce que Morgan Freeman a oublié comment les Etats-Unis ont envahi, bombardé et renversé des gouvernements élus partout dans le monde ? Enquêtez sur les Etats-Unis, pas la Russie ou Poutine», conseille pour sa part un internaute.
Has Morgan Freeman forgotten how U.S has invaded, bombed & changed even elected govts world-over? Investigate U.S not Russia or Putin. #RTpic.twitter.com/6W011T9mPM
— Julius Bintu 💎 (@JuliusBintu) 19 septembre 2017
Un commentaire auquel fait écho un autre internaute, qui somme les Etats-Unis de «nettoyer devant [leur] porte» avant de pointer du doigt Vladimir Poutine.
Now Morgan Freeman points a finger at Putin? Clean up your own house first.
— Change is coming 🌹 (@Analogy_6) 20 septembre 2017
Et si l'acteur fait à plusieurs reprises référence au passé du président russe au sein du KGB, une internaute souligne que George Bush Senior était directeur de la CIA en 1976, avant d'accéder à la présidence.
But Most Importantly does Morgan Freeman (while calling Putin an ex KGB agent) remember that George Bush Sr was Director of the CIA in 1976?
— primeSuspect🕶 (@thebeestang) 19 septembre 2017
Le journaliste et documentariste Paul Moreira s'attarde de son côté sur une phrase de l'acteur, qui déclare que les Etats-Unis sont un «exemple éclatant de démocratie depuis 240 ans». Paul Moreira lui rappelle que son pays possède tout de même un passé ségrégationniste.
To hear a black man say that for 240 years USA has been a "shining example " of democracy... u heard of segregation, bro ?... https://t.co/1ccUj2PgDv
— Paul Moreira (@PaulMoreiraPLTV) 20 septembre 2017
Une internaute enfin s'interroge sur le timing de cette sortie, rappelant qu'elle intervient au lendemain de la décision de Vladimir Poutine de stopper les échanges en dollars dans les ports russes.
Coincidence?! Putin orders to end trade in US dollars at Russian seaports, and suddenly they got Morgan Freeman out here war mongering. #smh
— Ardnax Oleg 🇺🇸 (@A_of_the_angels) 19 septembre 2017