Allemagne : un leader de l'AfD fait l'éloge de la Wehrmacht, la classe politique hurle au scandale

Allemagne : un leader de l'AfD fait l'éloge de la Wehrmacht, la classe politique hurle au scandale © Kai Pfaffenbach Source: Reuters
Alexander Gauland le 6 septembre 2017.
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En pleine campagne électorale allemande, l'un des leaders du parti anti-immigration AfD a suscité un tollé en évoquant la fierté que, selon lui, les Allemands devraient ressentir à l'égard des soldats de l'armée du IIIe Reich.

Connu pour ses sorties dénuées de langue de bois, provocant régulièrement scandale et controverse dans la classe politique d'outre-Rhin, le vice-président de l'AfD (Alternative pour l'Allemagne) Alexander Gauland, co-tête de liste du parti pour les élections fédérales du 24 septembre, se retrouve de nouveau au cœur d'une polémique.

L'homme de 76 ans a en effet évoqué dans une vidéo diffusée le 6 septembre, mais passée relativement inaperçue jusqu'ici, la fierté que devraient ressentir les Allemands pour les performances des soldats de la Wehrmacht, l'armée régulière du IIIe Reich.

«Si les Français ont le droit d’être fiers de leur empereur [Napoléon] et les Britanniques de l’amiral Nelson et de Churchill, alors nous avons le droit d’être fiers des performances des soldats allemands durant la Seconde Guerre mondiale», a ainsi déclaré l'homme politique lors d'un meeting, le 2 septembre, dont la vidéo a été relayée par la presse le 14 septembre. 

Une armée qui «s'est battue pour que les meurtres continuent à Auschwitz»

Cette prise de position pour le moins sulfureuse n'a pas manqué de faire réagir les adversaires du parti hostile à l'immigration. Le député écologiste Volker Beck s'est ainsi offusqué, sur Twitter, que l'on puisse être fier d'une armée «ayant combattu pour que les meurtres continuent à Auschwitz». 

Dans un autre tweet, le député a par ailleurs affirmé que les seuls soldats dont les Allemands pouvaient être fiers étaient «les rares soldats résistants et les déserteurs».

Le ministre allemand de la Justice, Heiko Maas, membre du Parti social-démocrate (SPD), a pour sa part publié sur Twitter une photo du camp d'Auschwitz en affirmant qu'il ne fallait jamais «oublier les crimes commis par l’Allemagne».

Polémiques à répétition pour Alexander Gauland... et l'AfD

Crédité de 10% à 12% des intentions de vote, l'AfD a été au cœur de plusieurs polémiques depuis le début de la campagne électorale. Le 29 août, Alexander Gauland avait déjà soulevé un tollé en évoquant l'idée de se «débarrasser en Anatolie» de la secrétaire d'Etat à l'intégration d'origine turque, Aydan Özoguz. Cette dernière avait réfuté l'existence d'une «culture de référence» devant être assimilée par les immigrés vivant en Allemagne.

En janvier, il avait apporté son soutien à Björn Hoecke, un membre de l'aile droite du parti, qui avait qualifié de «monument de la honte» le gigantesque mémorial de l'Holocauste construit en 2005 à Berlin. Il avait par ailleurs déclaré : «Jusqu'à ce jour, notre état d'esprit est celui d'un peuple totalement vaincu.»

Plus récemment, le journal Die Welt a publié le contenu d'un mail comportant des insultes adressées à Angela Merkel et à son gouvernement, écrit en 2013 par Alice Weidel, co-présidente de l'AfD. 

«Ces porcs ne sont rien d'autre que des marionnettes des anciens Alliés de la Seconde Guerre mondiale, qui ont pour objectif de mettre à bas le peuple allemand en instillant des guerres civiles dans les zones métropolitaines en les submergeant d'étrangers», avait-elle écrit. Elle avait par ailleurs décrit le peuple allemand comme renversé «par d'autres cultures comme celles des Arabes, des Gitans et des Roms», en raison de la destruction de la société civile par «les ennemis de notre Constitution».

Si l'AfD entend obtenir ses premiers députés au Parlement à la fin du mois de septembre, le Parti chrétien-démocrate (CDU) d'Angela Merkel reste le grand favori de l'élection du 24 septembre. Une victoire permettrait à la chancelière allemande d'obtenir un quatrième mandat consécutif à la tête du pays. 

Lire aussi : La politique migratoire d'Angela Merkel désavouée par la chargée des droits de l'homme de son parti

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